Alliance Libre Européenne

Les décisions statutaires de l’AG 2018

L’objectif politique est simple : faire en sorte qu’Emmanuel Macron, qui se rêve un destin européen, ressente qu’il est observé par l’Europe sur le dossier corse. Sans l’ALE, aucun espoir de parvenir à un tel objectif !

Nous revenons sur l’AG 2018 de l’ALE à Landshut, en Bavière, dont nous avons traité une partie la semaine dernière dans nos colonnes. Outre la situation politique en Europe, l’AG en effet, avait à l’ordre du jour d’importantes décisions statutaires.

 

Inseme Pè a Corsica est désormais membre à part entière de l’ALE. Ainsi, le mouvement nationaliste, qui avait rejoint l’ALE comme membre observateur en 2017, demandait, conformément aux statuts, d’en devenir « full member », membre à part entière, un an plus tard.

La démarche commencée en 2017 avait pour cadre le projet de création du parti Femu a Corsica enclenché dès le lendemain de l’élection victorieuse de 2015. Pour le futur parti unifié, l’affiliation au parti politique européen ALE, dont l’UPC avait été membre fondateur, allait de soi.

En avril, à Katowice en Silésie, sa candidature a été naturellement portée par Inseme Pè a Corsica devant l’assemblée générale de l’ALE, en même temps qu’était présentée la perspective de fusion ultérieure des deux partis, PNC et IPC, pour ne plus former qu’une seule représentation sous le sigle Femu a Corsica.

Pour l’ALE, l’intégration d’une force supplémentaire de gouvernement en son sein, après le SNP en Écosse, N-VA en Flandres, ou ERC en Catalogne, apportait une plus value évidente.

Pendant l’année qui a suivi, le projet Femu a Corsica a avancé concrètement.

En juillet, un amphi bondé a porté le projet face à l’opinion publique. Les dirigeants IPC et PNC ont appelé les militants à s’y engager, ce que 1 500 d’entre eux ont fait, directement en s’inscrivant sur place, ou via internet. Des groupes de travail ont été mis en place, et des statuts élaborés puis adoptés le 15 octobre 2017. Parmi les articles retenus, figure en bonne place celui qui stipule l’adhésion du futur parti Femu a Corsica à l’ALE.

Cette création officielle deux mois avant le scrutin des 3 et 10 décembre dernier a dynamisé la campagne. Mais, durant le temps des élections, la mise en place de la nouvelle structure a été interrompue, et, l’AG de l’ALE est intervenue avant que la fusion ne soit définitive.

Inseme pè a Corsica a jugé alors nécessaire de faire avancer le processus au sein de l’ALE en demandant, avec l’appui explicite du président du Conseil exécutif, à passer de membre observateur à membre à part entière. Le PNC a souhaité que cette demande soit différée d’un an, IPC l’a maintenue, et l’assemblée générale de l’ALE, constatant que la demande d’Inseme était statutairement fondée, a jugé qu’il ne lui appartenait certainement pas de fermer la porte de l’ALE au parti du président du Conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, lequel a déjà, personnellement, participé à plusieurs événements avec les partis de l’ALE, notamment les principaux d’entre eux, en Catalogne et en Flandre.

En votant selon ce qu’ils ont considéré comme les « intérêts de l’ALE », une très large majorité des partis (20 pour, 5 abstentions, un contre) ont approuvé cette intégration d’IPC malgré l’opposition exprimée par la délégation PNC.

 

 


Les récentes élections du 4 mars dernier au Parlement italien, Sénat et Assemblée nationale, ont suscité de vifs débats internes au sein de l’ALE.

En janvier, le PS d’AZ a fait connaître son intention de négocier une alliance électorale avec la Lega, le parti de Matteo Salvini. Or la Lega siège au Parlement européen dans le même groupe que Marine Le Pen, et que d’autres formations d’extrêmedroite européenne. Le Bureau a exprimé ses «plus vives réserves » sur ce qui n’était encore qu’un projet, malgré les raisons exposées qui mettaient en avant le « verrouillage » total de la nouvelle loi électorale italienne, votée fin 2017, qui écarte toute autre possibilité qu’une alliance de ce type pour espérer avoir un élu à Rome. La Lega ayant seule répondu à la proposition faite par les sardistes à l’ensemble des forces politiques italiennes, cette alliance était de facto la seule possible. PS d’Az a été rejoint par le parti Pro Lombardia Independenza dans la même démarche.

L’élection a confirmé ce choix politique et conduit à l’élection comme sénateur de Cristiano Solinas, secrétaire national du PS d’Az. Sans remettre en cause la légitimité démocratique de ces deux partis qui ne sont pas incriminés pour eux-mêmes, plusieurs partis membres de l’ALE (PNC, UDB de Bretagne et Partit Occitan) ont demandé à l’AG de prononcer leur suspension, cette alliance avec la Lega étant contraire à la ligne politique du Parti au plan européen, et pouvant se révéler très préjudiciable à la future campagne électorale des européennes qui commencera pour beaucoup dès ce été.

Une très large majorité a suivi cette recommandation qui avait été appuyée par le bureau.

PS d’Az et ProLombardia Independenza ont été suspendus pour une année.

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