Il était presque prêt, pour ses 85 ans, Edmond Simeoni travaillait sur un livre-mémoire, avec le concours de la journaliste, reporter politique, Anne Chabanon. « Edmond Simeoni a voulu confier son histoire avant de s’en aller, osant braver sa pudeur pour se raconter et rendre avec la plus grande honnêteté son itinéraire fait de passions, de doutes, d’erreurs mais aussi de victoires » explique la présentation du livre. « Revenir aussi sur les combats qu’il lui avait fallu mener pour plus d’équité et de justice, pour la défense de l’environnement, contre les fraudes, la corruption, des combats qui racontent une autre histoire de la France…»
À sa disparition le 14 décembre 2018, Edmond Simeoni nous a laissé orphelin de cette riche histoire à laquelle tous, à des degrés divers, jeunes ou moins jeune, et quelle que soit nos appartenances politiques, nous avons participé, mais qu’il incarnait comme nul autre. Ce combat d’une vie, ce combat d’un peuple, il l’a mené avec une constance dans les valeurs et les certitudes de manière remarquable.
Une lutte permanente pour la démocratie et pour la liberté, qui dépasse les frontières du peuple corse.
Pour comprendre la Corse, son histoire, ses aspirations, ce livre, ces « Mémoires », même si l’on ne peut résumer une vie, et un parcours aussi riche en quelques pages, nous sont indispensables.
Extrait : « Se battre. Inlassablement. Peut-être est-ce là l’ultime leçon d’une vie, de celle d’Edmond Simeoni en tout cas. Jusqu’au bout, il est resté un militant et un combattant, un précurseur, un homme au service de son pays, de son peuple, ne reculant devant aucun effort ni aucun sacrifice. Surtout, il est resté un homme d’espoir ne refusant jamais le dialogue ou la concertation.
Edmond Simeoni s’est toujours battu pour que son combat ne reste pas lettre morte, mais qu’il débouche sur des résultats tangibles pourvu qu’ils aident la Corse à se reconstruire et à se tourner vers l’avenir. De 1960 à 2018, durant près de soixante ans de combat politique, il n’a jamais rien lâché de ce qu’il croyait important, depuis les boues rouges, depuis Aleria, depuis Francia, depuis le premier statut particulier de l’île en 1982 jusqu’au dernier en date, instaurant une Collectivité unique. Edmond Simeoni n’a jamais cessé de se poser des questions, de chercher à comprendre, de s’interroger sur l’ambiguïté des relations au coeur des relations entre l’État français et la Corse depuis des décennies ».
À lire et à méditer, édité chez Flammarion, et diffusé à compter de ce 4 avril 2019, jour de la venue en Corse du Président de la République. Comme un symbole.
Comme un nouvel appel au bon sens et au dialogue.
Edmond Simeoni a encore beaucoup de messages à faire passer.
ARRITTI.