Rassemblement de Galeria

Non aux menaces*

Cent cinquante personnes rassemblées pour dire non aux menaces quelles qu’elles soient, et plus encore lorsqu’elles s’exercent dans le cadre de travail d’agents d’institutions de la Corse. Le Parc Naturel Régional est actuellement l’objet de pressions.

Lettres de menaces à Scàndula, refuge incendiés à l’Ortu di Piobba, ces pratiques sont vigoureusement condamnés et inquiètent.

«Sò minaccie ch’ùn si ponu micca accittà, nè oghje, nè dumane, è saremu sempre à fiancu à quelli chì sò minacciati nu u quadru di e so funzioni, incaricati di a gestione di stu situ di a riserva di Scàndula chì ghjè un ghjuvellu di a Corsica » a dit Jean Félix Acquaviva, député de la seconde circonscription de Haute-Corse et secrétaire national de Femu a Corsica.

«Nous sommes là aussi pour dire que ce qui se passe à Scàndula pourrait se passer partout en Corse lorsqu’on se questionne sur le lien entre la préservation de l’environnement et le développement touristique et économique, avec les tentations du tourisme de masse, de l’appât du gain, qui veut prendre le pas sur le maintien de ce patrimoine… Nous sommes tous ici les garants du fait que nous voulons trouver un chemin équilibré dans la concertation, mais toujours dans la réaffirmation de principes et de valeurs intangibles, qu’il existe une possibilité de concilier à la fois la nécessité de préserver et de maintenir, surtout dans ce contexte où il y a un certain nombre d’assurances en termes scientifiques sur la question de la pollution en Méditerranée ou de l’extinction des espèces… qui fait que nous avons nécessité de préserver et qu’en même temps le développement économique et touristique se nourrira de cette préservation, en termes de retombées réelles, qualitatives, annualisées pour l’ensemble des acteurs ».

«Notre cheminement, a dit encore Jean Félix Acquaviva, c’est la compatibilité, ce fil de rasoir qui est absolument nécessaire lorsqu’on se situe dans un temps historique de développement et de maîtrise de sa destinée par la Corse et le peuple corse de son développement économique et social ».

Élus et militants Femu a Corsica donc, parmi lesquels le président du Conseil Exécutif, Gilles Simeoni, s’étaient donnés rendez-vous, pour apporter leur soutien au coordonnateur de la Réserve de Scàndula, Jean Marie Dominici, victime de cette lettre de menace. Une atteinte que d’aucuns lient au travail de préservation mené sur la réserve et aux alertes lancées contre la surfréquentation du site. C’est d’autant plus incompréhensible que depuis plusieurs mois l’ensemble des acteurs se retrouvent autour d’une même table pour tâcher de marier tous les enjeux posés dans la réserve. Sa préservation bien évidemment, avec le risque permanent sur la biodiversité.

Mais aussi sa valorisation économique.

Un représentant des bateliers étaient d’ailleurs présent à Galeria pour témoigner de la possibilité de trouver des compromis.

 

Si l’objectif de ces menaces étaient de déstabiliser, c’est en tous les cas, raté, et l’Exécutif de Corse, par la voie de son président de l’Office de l’Environnement, l’a claironné haut et fort : «Nous rentrons dans une phase effective de déclinaison au niveau du terrain de la politique de notre majorité, sur la protection des sites majeurs », a dit François Sargentini, par ailleurs responsable Corsica Lìbera.

« Nous sommes dans une phase de comptage pour voir sur ses sites la réalité de la fréquentation, en mer, sur Scàndula comme au Lavezzi, mais aussi sur terre, les sites du GR20 et l’épine dorsale de la Corse ».

«Peut-être gêne-t-on certaines pratiques, certaines habitudes ? » s’est interrogé le président de l’Office de l’Environnement.

«Mais nous devons rentrer dans une phase de démocratisation de notre bien et de notre espace publics. Il ne peut pas y avoir d’appropriation personnelle ou d’appropriation tout court du patrimoine qui appartient à notre peuple. »

« Rentrer dans une phase effective de protection, ça veut dire qu’il y a une politique qui va se décliner au niveau du terrain… À Scàndula, il y a des problèmes qui se posent par rapport à la nidification des balbuzards, et par la présence de poissons gênés par les fréquentations abusives. Là aussi, nous allons dès cet été, à partir du mois de juin, prendre les premières mesures pour faire en sorte de préserver le linéaire côtier. »

 

L’impérieux besoin de ces mesures ne visent pas uniquement la Corse, « la question environnementale se pose au niveau mondial » a rappelé encore François Sargentini, « jusqu’à aujourd’hui en Corse, on pouvait arriver, visiter des sites sans aucune contrainte. Aujourd’hui nous atteignons un stade où il va falloir faire en sorte que les visites puissent continuer à se faire parce qu’il y a toute une économique bâtie autour de nos sites les plus emblématiques, mais il y a un point qui n’est pas négociable, c’est la question de la protection. À partir du moment où tout le monde est d’accord pour protéger ces sites, nous pouvons trouver les moyens de développer notre économie. Nous sommes d’accord pour trouver en commun une méthode, c’est ce que nous devons faire au niveau de Scàndula, des Lavezzi, du GR20, du Mare à Mare, du Mare è Monti, une politique générale sera déclinée sur l’ensemble du territoire de Corse ».

Rendez-vous donc au mois de juin.

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