À l’appui de l’ article d’Antonia Luciani, ARRITTI publie en rappel la motion qui a été adoptée à l’unanimité par l’Assemblée de Corse le 26 avril 2012, en amont de l’implantation de deux grands centres commerciaux sur la plaine ajaccienne. Déposée par Dominique Bucchini et Marie-France Ferri Pisani à l’époque, l’ensemble des groupes de l’Assemblée avait souhaité s’y associer. Si bien qu’elle est devenue une motion de tous les élus de la Corse.
On connaît hélas la suite. La motion n’a pas été respectée !
Comment cela fonctionne-t-il ? Les Commissions départementales d’aménagement commercial (CDAC) qui délibèrent sur ces implantations comportent les élus concernés par le projet (commune et communauté d’agglomération, Conseil départemental et Collectivité Territoriale de Corse), les représentants des associations de maires, des commerçants, des Chambres consulaires, des associations de protection de l’environnement, et de consommateurs. Une commission donc qui aurait dû exercer une vigilance, mais force est de constater que les débats ne tiennent pas compte de l’organisation de la société ou du bien-fondé en termes d’aménagement public : l’avis de la CDAC suit en général la demande de la commune… Enfin, c’est la Commission nationale d’aménagement commercial qui prend la décision, suivant de coutume celle de la CDAC.
Au regard de l’expérience que nous déplorons, il serait donc nécessaire d’obtenir une modification réglementaire imposant le droit de regard de l’Assemblée de Corse à qui serait soumis pour validation ou non tout projet de ce type risquant de bouleverser nos équilibres.
Implanté le plus souvent sur des plaines agricoles, en fonction d’opportunité foncière, au mépris de tout aménagement public, engendrant un urbanisme débridé, générateur d’emplois en réalité déplacés, ce type d’implantation ne peut qu’entraîner désordre et tout le contraire d’un développement harmonieux.
La Corse ne doit plus subir de tels choix.
F.G.