Marcellu Cesari hè militente di prima trinca. U so militantìsimu u campa in core di a nostra muntagna intantu chì merre di a Riventosa dapoi 12 anni. Sindicalistu agrìculu hè un difensore accanitu di e terre agrìcule per mette in ballu un agricultura di pruduzione capace di nutrice i Corsi. Cunsigliere territuriale, difende ss’urientazioni indispensèvule per custruisce a nostra autunumia alimentaria. Hè cum’è tutti l’eletti Femu a Corsica, s’impegna à u cutidianu.
Maire de A Riventosa depuis 2008, vous venez d’être à nouveau plébiscité. Votre impression après 12 ans à cette responsabilité?
Effectivement j’ai été élu pour la 3e fois Merre di A Riventosa. Cette nouvelle élection représente pour moi d’abord une reconnaissance du travail accompli toutes ces années avec mes colistiers et les acteurs de terrain. Une preuve de confiance également en moi et ma nouvelle équipe. C’est quelque chose que l’on vit avec beaucoup d’émotion et qui vous impose d’être le meilleur possible, au plus près des gens, à leur écoute.
Nous avons essayé ces 12 années passées de développer harmonieusement le village afin que chacun y trouve sa place et son plein épanouissement.
L’école, le café, le patrimoine, la culture ont été la priorité… La création d’une garderie intercommunale et le projet de construction de nouveaux logements seront les opérations prioritaires de cette nouvelle mandature. Nous y travaillons depuis deux ans et cela permettra à de jeunes Corses de devenir propriétaires dans leur village. Cela démontre que l’on peut réviser une carte communale en préservant les Espaces stratégiques agricoles tout en offrant du foncier constructible à la population.
Et cela, grâce au travail du président de l’Exécutif à travers les nouveaux guides des aides au logement et des aides aux communes qui offrent de vraies perspectives de développement pour les communes, particulièrement dans l’intérieur. C’est d’ailleurs salué par nombre d’élus de montagne.
Comment vit-on la crise sanitaire et économique du Covid19, dans un petit village de l’intérieur?
La crise sanitaire et notamment le confinement a été vécu dans notre village avec une certaine philosophie. La solidarité c’est organisée de façon naturelle, chacun ayant le soucis de l’autre. Les commerces de la région se sont adaptés à la situation, à l’image de l’épicerie de Vènacu, la Pharmacie, le tragulinu de A Robba Paisana, par la mise en place de livraisons à domicile.
Face au manque de masques, Thérèse Ottaviani, 87 ans, passionnée de couture, en a confectionné plus de 130 et remis aux parents, amis, voisins, paisani… la municipalité en a également distribué à la population (Livré par la Collectivité de Corse et l’association des maires…).
Comme partout, l’activité associative et économique s’est arrêtée… pas de Dimanche de Pâques et ses migliacci à u fornu communale, cafés, gites fermés, commercialisation des productions fermières au ralenti, entreprises en arrêt… La municipalité a fermé la cantine et l’école. Les bureaux de la mairie ont été fermés au public mais le secrétariat, a fonctionné ainsi que le service d’entretien… Avec les élus, le personnel communal s’est assuré au quotidien des besoin des personnes seules…
Tout en respectant les gestes barrière, ogni ghjornu i Riventusani si fecianu une spassighjata d’un’oretta in Paese per tene cusì una leia suciale, ce qui a certainement aussi permis de vivre au mieux, ces deux mois de confinement.
En soutien aux soignants et aux personnels travaillant au plus près des malades, la journée se terminait par le son amplifié di e canzone corse e u Diu Salvi Regina…
Vous êtes parmi les élus de Femu a Corsica investis sur le secteur agricole vital pour bâtir une autonomie alimentaire. Quelle est votre vision de l’agriculture corse aujourd’hui?
Mon engagement politique et syndical au sein d’organisations publiques date du début des années 80. Je n’ai pas changé de vision de l’agriculture, elle ne peut être que de production, respectueuse de l’environnement, de son patrimoine biologique, de ses savoir-faire…
Le système d’économie de rente, l’utilisation déraisonné et anarchique du foncier, les problèmes d’image mais aussi de conflits avec les populations et notamment la divagation animale… doivent laisser la place à une agriculture d’avenir qui s’inscrira en cohérence avec l’ensemble des objectifs d’autonomie alimentaire.
En tant qu’élu de la majorité territoriale et du groupe Femu a Corsica, je suis investi dans la plupart des offices et agences pour apporter ma contribution. Évidement je partage et je soutien la feuille de route proposé par le Président de l’Exécutif, porté par L’Odarc et son Président.
Quelles sont les orientations qu’il faudrait prendre dans un monde où comptent de plus en plus les circuits courts?
La crise sanitaire du covid 19 a été terrible pour l’agriculture Corse et principalement pour les petits producteurs. La fermeture des marchés, des foires, des petits commerces de produits corses a réduit considérablement la vente locale. Il faut à ce sujet, féliciter L’Odarc, son Président et ses services en partenariat avec le Comité de massif pour avoir mis en place rapidement des mesures afin de limiter les pertes d’exploitation, comme l’opération de destockage, par la collecte de produits locaux redistribués aux associations caritatives.
Ces deux mois de confinement ont mis en évidence le degré de dépendance alimentaire dans laquelle se trouve notre pays… Le PDRC tel qu’il a été construit, ne permet pas aujourd’hui d’aider les filières qui ont besoins de se développer à l’image de la filière Bio et d’autres pour commencer à inverser les choses… Nous devons travailler dès maintenant à la construction de la nouvelle PAC dans un esprit de co-construction avec l’État.
De quelle façon ?
La Collectivité représentée par l’Odarc en accord avec les administrateurs de la majorité a proposé une méthode en associant les professionnels (syndicats, associations, chambres…), les maires ruraux et bien sûr la conseillère exécutive chargée des affaires européennes pour construire ensemble un nouveau modèle agricole pour la corse. Il faudra rapidement entamer un cycle de réunions et d’échanges afin d’être prêt le moment venu… Dans l’ensemble des filières, nous remarquons des exploitations agricoles exemplaires, qui font vivre les territoires, les villages, les écoles, les commerces, qui perpétuent nos savoir-faire en défendant et garantissant la spécificité de nos produits, qui commercent par la vente direct, les circuits courts.. Nous devons en prendre «graine» pour construire le modèle agricole que les Corses attendent… Pruduce sempre megliu, pruduce per campà, pruduce per fà campà… !