Ortu di piobu

Quel gâchis !

Nouvelle attentat contre le Parc Naturel Régional de la Corse. Comment nommer autrement l’incendie apparemment criminel contre le refuge l’Ortu di Piobu, intervenu après d’autres agressions contre le Parc ou ses agents ? Ce dimanche 12 mai, un rassemblement de soutien est ainsi organisé à Galeria pour soutenir les agents du Parc qui gèrent la Réserve Naturelle de Scàndula suite aux menaces de mort qu’ils ont reçus.

Juché à 1520 mètres d’altitude, l’Ortu di Piobu offre 32 places, en sus des emplacements pour les tentes, avec douche, wc, source à proximité, c’est une halte appréciée par les randonneurs, pour un repos bien mérité sur un chemin de randonnée difficile.

Les refuges du GR20, construits dans les années 70 ont été l’objet de critiques toutes ces années du fait de leur vétusté.

Sous l’impulsion de la nouvelle majorité et notamment de la mise en place du Comité de Massif, le Parc a entrepris en 2018 leur rénovation progressive.

Les refuges de l’Ortu di Piobu et de Carrozzu sur la commune de Calinzana font partie des priorités. Parallèlement, le Parc a entrepris une gestion plus raisonnée de ses refuges en y affectant des agents. Le directeur du Parc l’avait annoncé comme une nouvelle orientation forte, « l’image de la Corse et du Parc doit être véhiculée par les agents, qui sont les plus à même d’accueillir, d’informer et de communiquer » avait dit José Filippi en avril 2018. L’objectif est de rechercher une gestion partagée, permettant de garantir la « vitrine » du Parc que représentent ses refuges, à travers notamment la gestion des nuitées et des conseils prodigués aux randonneurs.

Une gérance est maintenue pour la restauration et l’activité commerciale.

L’attribution pour l’Ortu di Piobu devait se faire le 7 mai.

Sa destruction a été largement condamnée. Elle oblige le Parc à trouver une solution provisoire (vraisemblablement de type Algeco) compte tenu des milliers de randonneurs qui transitent chaque année sur le GR20. Le sentiment d’un beau gâchis domine donc, doublé de colère et d’inquiétudes du fait du contexte général.

En effet, même si ça n’est vraisemblablement pas lié, cette action vient ajouter à la confusion des menaces proférées à l’encontre d’agents du Parc sur la Réserve Naturelle de Scàndula. Tags insultants, puis courrier anonyme adressé au Conservateur de la réserve, Jean Marie Dominici, avec un intolérable « le silence ou le cercueil ». Plainte a été déposée bien sûr, et une enquête pour flagrance est ouverte auprès du Parquet de Bastia. «Ghjè un affaru gravìssimu, a dit le président Jacques Costa, ces menaces ne nous empêcheront ni de travailler ni d’avancer ».

«Nous travaillons main dans la main avec le monde de l’activité économique.

Notre mission à tous est de mettre en oeuvre des mesures conservatoires de la biodiversité pour un développement économique durable. Ce n’est absolument pas notre rôle de verrouiller la réserve » a pour sa part déclaré Jean Marie Dominici.

Les bateliers se sont pourtant sentis visés et ont rappelé leur investissement pour la protection de la réserve. Surfréquentation, vitesse, voire mouillages illégaux et prélèvement de la ressource, les comportements de certains usagers et visiteurs mettent en danger la biodiversité et il est nécessaire de rappeler continuellement les impératifs de protection de ces lieux très sensibles.

Tous les acteurs doivent se serrer les coudes, condamner les dérives et trouver des équilibres pour gérer les enjeux, en ne perdant pas de vue que l’objectif de la Réserve est avant toute chose la préservation d’un site exceptionnel classé au Patrimoine mondial de l’Unesco et qui doit le rester. Rendez vous le 12 mai à Galeria.

Arritti.

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