Les Eaux d’Orezza et le Sporting Club de Bastia, deux entreprises chères à nos coeurs, se sont données rendez-vous ce 21 février à la source des Eaux d’Orezza. Plus que des entreprises, deux institutions, tant leur image, leur histoire, sont une partie de l’image et de l’histoire de la Corse.
« Plus que de l’eau ! » est le slogan qui sied bien à la source et à son exploitant, le groupe Marne et Champagne dont le PDG, François Xavier Mora, reprend la source en 1998. Quant au Sporting, il est de son côté aussi bien plus qu’un club de football ! Ces deux repères de la vie insulaire se ressemblent par les défis permanents que l’un et l’autre doivent affronter chacun dans son domaine. Par la passion et l’intérêt aussi que l’un et l’autre suscitent au sein de la société corse.
L’exploitation des eaux d’Orezza remontent à l’antiquité. Déjà les soldats romains y étaient envoyés pour se remettre sur pied. La première autorisation d’exploiter remonte à 1856, sous Napoléon III dont un décret impérial reconnait l’intérêt public. Au XIXe, la source exceptionnellement ferrugineuse est un lieu de rendez-vous prisé des curistes. Bains et massages, les thermes soignent les anémies, les troubles du système nerveux, le paludisme, les affections du foie et des reins. Au moment de la seconde guerre mondiale, elle redonne des forces aux soldats envoyés en Afrique du Nord.
Malheureusement début des années 90, la source tombe à l’abandon, et le site se dégrade. Mais en 1998, François Xavier Mora obtient le permis d’exploiter octroyé par le Département de Haute-Corse, qui en est propriétaire. Il entame la rénovation du site. Il a fallu une sacrée dose de volonté et des reins solides financièrement parlant pour relever ce défi ! Réussir chez lui en Corse, au coeur de la Castagniccia, là où personne n’aurait imaginé pouvoir faire passer régulièrement des semi-remorques : François Xavier Mora ne pouvait pas imaginer ailleurs que sur leur site naturel la renaissance des Eaux d’Orezza !
Il aurait pourtant pu choisir la facilité et installer son outil industriel en plaine. Il aurait pu réduire ses coûts de production, et se simplifier grandement la vie.
Mais c’est en véritable entrepreneur qu’il s’est lancé le pari de réussir le défi industriel de produire sur le site même de la source.
Tous les employés sont issus de la région. Et des centaines de milliers d’euros ont été investis. Les efforts qu’a fait l’entreprise pour faire revivre ce fleuron de notre économie sont exceptionnels. Ils ont permis de reconstruire la notoriété des eaux d’Orezza dans le coeur des Corses mais aussi aux quatre coins de la planète ! François Xavier Mora est malheureusement décédé en 2000, mais il a transmis son amour de la Corse et du défi à sa femme Marie Laurence Mora qui a repris la suite de l’exploitation.
Ensemble durant plus de dix ans ils ont redonné vie au site, mais aussi à toute une région abandonnée dont le coeur s’est remis à battre au rythme de l’embouteillage de l’eau pétillante, appréciée dans le monde entier. L’Eau d’Orezza se retrouve aujourd’hui sur les meilleures tables et s’exporte jusqu’au Japon. Elle est montée en gamme, s’est diversifiée dans la recherche en créant plusieurs parfums : pamplemousse, cédrat, clémentine, mûre… sans sucre ajouté, c’est du pur arôme ! S’investir pour la Castagniccia, mais aussi s’investir pour la Corse. Et Madame Mora, d’expliquer à quel point aussi l’amour du sport, et le lien entre une eau excellente pour la santé, et l’activité sportive toute aussi recommandée pour la conserver, sont liés.
Ainsi, depuis 20 ans les Eaux d’Orezza ont engagé plusieurs sponsorings avec toutes sortes de sportifs de haut niveau. Un moyen de véhiculer encore l’image de la Corse en même temps que celui de l’entreprise ailleurs que dans l’île.
C’est donc tout naturellement que le sort du Sporting Club de Bastia et celui des Eaux d’Orezza se sont soudés. Et ce d’autant plus que le Sporting entame lui-même une renaissance après bien des épreuves. Lui aussi s’est lancé un défi qu’il devra relever pour redorer son image en même temps que celle de la Corse ! Ce 21 février, staff et joueurs, emmenés par le coach Stéphane Rossi, et le vice-président du club, Gilbert Ferrandi, avaient donné rendez-vous à la presse pour une pose photo avec leur bienfaitrice, Marie Laurence Mora, accompagné du directeur de l’entreprise, Jean Louis Rossi, pour la remise d’un chèque de soutien de 30 000 euros. Un geste important pour le club phare du football insulaire. Un ticket gagnant pour ces deux entreprises aimées des Corses : Forza è ventu in puppa !
Fabiana Giovannini.