Je reviens sur « Le morceau de sucre » de Noelle Vincensini, je l’ai lu le temps d’un aller Ajaccio Paris en avion, et il m’a bouleversée. C’est un livre à lire et à faire lire…
On a tous plus ou moins lu des récits sur le sort fait aux déportés, vu des films, entendu des témoignages de résistants, de rescapés des camps, mais là, ça fait vraiment plus d’effet parce que Noëlle Vincensini on la connaît très bien en Corse et même au-delà. Elle fait partie du paysage politique et associatif depuis des années, elle se bat inlassablement avec courage et détermination contre le racisme en particulier. Mais à ma connaissance, elle parlait peu de cette période de sa vie.
Souvent à la télé, les récits de la guerre et de la déportation sont faits par des vieux messieurs et de vieilles dames, c’est bien normal, plus de 70 ans se sont écoulés depuis. Là, et c’est la force du livre, c’est une jeune fille, une ado qui raconte, qui nous fait revivre de sa plume son arrestation, ses interrogatoires, la déportation, le travail dans les camps, tout est décrit avec un réalisme et une sincérité remarquables, mais ce qui ajoute tant à ce récit c’est la force de cette jeunesse, et de ce courage. Tout ce que ces compagnes jeunes filles et jeunes femmes sont parvenu à garder dans ces épreuves et ces horreurs est incroyable, leur détermination, la solidarité, l’humour et même l’amour, c’est bien cela qui leur a permis de tenir et même de s’en sortir.
Je pense vraiment que c’est un livre à mettre au programme d’histoire ou de français dans les collèges et les lycées, comme nous qui nous sommes à l’époque identifiées à la jeune juive Anne Frank à la lecture de son journal et avons tremblé avec elle dans sa cachette, parce que nous avions son âge, les jeunes d’aujourd’hui c’est sûr devraient pouvoir s’identifier dans ces récits. Ils ne les oublieront pas je crois.
Monique Alfonsi.