79 ans après la mort de Danielle Casanova

Réalisation d’un clip vidéo en hommage à la grande résistante

Ce clip vidéo est né de la volonté du groupe Isulatine de rappeler la mémoire de la résistante par des images après l’avoir fait par des mots, avec la chanson « A lettera di Lella ». Il est aussi le fruit d’une histoire d’amitié et presque de famille, née de la collaboration artistique entre les chanteuses et Valérie Giovanni, plasticienne qui a fait le lien avec le réalisateur, qu’elle connaît depuis l’adolescence. Le clip sera bientôt disponible sur les différents réseaux sociaux et plateformes d’écoute à la demande.

 

Le fond musicale du clip est une chanson de Paulu Santu Parigi « A Lettera di Lella » interprétée par le groupe féminin Isulatine. L’auteur est le parolier historique du groupe et par ailleurs sénateur de la Corse.

Le village de Ventìseri a prêté son cadre à cette séquence de tournage, sous la conduite du réalisateur Fernando de Azevedo, assisté par Valérie Giovanni. Les chanteuses du groupe isulatine Élisabeth Volpei-Parigi, Maryline Girard-Pietrucci et Laure Degiovanni au côté de leur guitariste Jimmy Ronchi, se sont prêtés au jeu enchaînant les prises de vues avec beaucoup de sérieux et de concentration. Choisie pour interpréter Danielle Casanova, en raison de sa ressemblance frappante avec la résistante, Faustine Giovanni, pour qui c’était une première expérience devant la caméra, mérite une mention spéciale.

Après les séances de maquillage, assurées par Julie Moretti, les séquences se sont succédés deux jours durant. « Nous avons eu des conditions de travail exceptionnelles et même si ces deux jours ont été épuisants, ça a été une super expérience artistique et humaine » précise Valérie Giovanni.

La phase de montage va maintenant débuter pour Fernando de Azevedo et on espère une sortie du clip au plus tard à la mi-mars.

 

Danielle Casanova, symbole de la résistance, militante communiste féministe nait le 9 janvier 1909 au sein d’une fratrie de cinq enfants sous le nom de Vincentella. Elle fait ses études en Corse puis dans le Var avant de s’inscrire à l’école dentaire de Paris. Elle s’installe à la capitale en 1927 et adhère à l’Union fédérale des étudiants, une organisation étudiante proche du communisme dont elle deviendra l’une des responsables. Elle y rencontre Laurent Casanova, étudiant en droit et autre responsable de l’organisation. En 1928, Vincentella rejoint les Jeunesses communistes et y fait adhérer Laurent. Devenue secrétaire du groupe de la faculté de médecine, elle commence à se faire appeler Danielle. Le 12 décembre 1933, en épousant Laurent Casanova, Vincentella Perini devient Danielle Casanova.

Après ses études, Danielle travaille à Paris dans un petit cabinet dentaire. En février 1934, elle devient la seule femme à faire partie de la direction des Jeunesses communistes. En 1935, elle participe au congrès de l’Internationale communiste des jeunes à Moscou. L’année suivante, devant l’augmentation des effectifs, Danielle est chargée par le VIIIe congrès de fonder l’Union des jeunes filles de France (UJFF), un mouvement pacifiste et antifasciste. Elle s’exécute et est élue secrétaire générale de l’UJFF en décembre de la même année ; elle organise alors des actions en faveur des républicains espagnols.

En septembre 1939, le PCF est interdit et, comme de nombreux militants, Danielle Casanova passe dans la clandestinité. Elle s’attache à renouer les liens entre militants et participe à la propagande résistante dans l’armée. À partir de l’automne 1940, elle aide à la mise en place de Comités féminins en zone occupée et participe à l’implication des Jeunesses communistes dans la lutte armée. Le 15 février 1942, alors qu’elle ravitaille le résistant Georges Politzer, traqué par la Gestapo, elle est arrêtée par la police française.

Danielle est emprisonnée à la prison de la Santé puis au fort de Romainville. Même en détention, elle continuera à militer et parviendra à organiser manifestations clandestines et publications. Le 24 janvier 1943, Danielle est déportée ; son train, composé de femmes majoritairement résistantes, arrive à Auschwitz trois jours plus tard. Elle y sert comme chirurgien-dentiste.

Danielle Casanova décède du typhus à Auschwitz, le 9 mai 1943. •

Clara Maria Laredo.