34 ans avant la prise de la Bastille, un autre 14 juillet marque à jamais l’Histoire de la Corse. Pasquale Paoli, général et homme du siècle des Lumières, est élu chef de la Nation corse indépendante. Il met en place une Constitution avec séparation des pouvoirs, un acte révolutionnaire au coeur d’une Europe monarchique, et qui sera considérée comme l’une des premières Constitutions démocratiques européennes, faisant référence pour la révolution américaine, elle-même inspirant la révolution française trois décennies plus tard…
1755 n’est pas le seul 14 juillet pour Pasquale Paoli. C’est encore un 14 juillet 1790 par exemple, qu’il revient en Corse au terme d’un premier exil après la défaite de Ponte Novu, en 1769, pour, au lendemain de la révolution française et soutenu alors par les Danton et Robespierre, construire ce qu’il pensait être enfin la liberté pour son peuple. Il débarque à Macinaghju et s’agenouille alors pour baiser la terre de Corse.
Malheureusement, quelque temps plus tard, il est de nouveau contraint à l’exil.
Il n’apprécie pas les premières décapitations de la révolution française où les idéaux de la jeune République virent au régime de la Terreur… Il est alors déclaré « traître » à la nation française et le royaume d’Angleterre lui offre l’hospitalité.
Il ne reviendra plus et meurt à Londres le 5 février 1807. Mais son nom est déjà entré dans l’Histoire comme l’un des hommes les plus éclairés de son temps, à l’image de cette phrase désormais célèbre prononcé par le philosophe Jean-Jacques Rousseau :
« J’ai quelques pressentiment qu’un jour cette petite île étonnera l’Europe ».
Une histoire, avec tous ses détails, qui a été brillamment rappelé par U Cumitatu Lisulanu à Ìsula Rossa ce 14 juillet 2017.
Beaucoup de monde pour entendre les différents intervenants. Comment la Corse a été la première vraie nation européenne pourvue d’une démocratie moderne, nous explique Josée Buisson, pour le Cumitatu Lisulanu, comment elle s’organisa pour se relever de la ruine et la dépossession dont elle a été victime au cours de l’histoire particulièrement par la République de Gênes, contre laquelle les « nationaux » corses se sont soulevés. Comment Pasquale Paoli s’est appuyé sur les idées inspirées des plus grands penseurs de son époque, montrant au monde un idéal qui va largement dépasser les frontières de la Corse.
Ainsi, Benjamin Casinelli, en costume du XVIIIe siècle, a fait découvrir cette période charnière de notre histoire et fait comprendre que loin d’être une simple terre de paysans, la Corse a ouvert un sillon qui a influencé l’Europe, et même au-delà.
Ce moment fort s’est terminé par un apéritif convivial où chacun a pu prolonger les débats autour du verre de l’amitié.
Vous avez manqué ce moment ? Notez-le à vos agendas pour l’an prochain.
Chaque année u Cumitatu Lisulanu prend une initiative pour faire connaître ces événements riches de notre histoire.
ARRITTI