Parmi les moments forts de la campagne électorale que nous venons de vivre, assurément, il y eut le discours de Corti, devant un public pour une grande part composé d’étudiants et de jeunes Corses. Gilles Simeoni s’est adressé à eux, et leur a indiqué le chemin qu’il souhaitait bâtir avec eux et avec tous les Corses. Extraits.
«Je veux d’abord m’adresser à vous, les jeunes. Nous vous l’avons dit souvent, je vous le redis en notre nom à tous, vous êtes la prunelle de nos yeux. Vous êtes nos enfants, nos petits-enfants quelquefois pour les plus anciens. Vous êtes ce que ce pays a de plus cher.
Et ce que nous voulons pour vous, ce que nous devons nous engager à faire pour vous, et avec vous, c’est un pays heureux, c’est un pays de liberté, c’est un pays de démocratie, c’est un pays de tolérance, c’est un pays de respect. Ce pays, c’est le vôtre. Vous avez, parmi tous les jeunes de votre génération, ici et ailleurs, une chance extraordinaire.
C’est que vous avez devant vous le plus beau des défis, la plus exaltante des tâches, la plus sacrées des missions.
Construire un pays. Et le construire adossé aux valeurs fondatrices que sont la générosité, la fraternité, le respect, la tolérance.
Nous sommes issus, nous, notre génération, d’une histoire douloureuse.
Je demandais tout à l’heure à Jean Guy en aparté, en quelle année il avait commencé à militer. Il m’a répondu en 1976. Il y a plus de 40 ans ! Moi, en 1976, comme d’autres ici, j’étais dans les parloirs de Fresnes et de la Santé. Comme ensuite des générations de garçons et de filles de mon âge. Et nous avons eu nos pères, nous avons eu nos frères, nous avons eu nos amis, années après années, génération après génération.
Et c’est parce que celles et ceux qui sont ici et beaucoup qui sont dans cette salle savent ce qu’a été le coût pour notre petit peuple, de ces douleurs accumulées, de ces sacrifices consentis, de ces mères et de ces sœurs qui pleuraient, de ces angoisses nocturnes, de cette kyrielle d’événements douloureux, de ces attentats que nous avions à subir, y compris de polices parallèles activées depuis les services officiels. C’est notre histoire, c’est aussi la vôtre.
Mais nous ne voulons pas que cela soit votre présent, et nous ne voulons pas que cela soit votre avenir. Et ne voyez pas dans nos conseils, dans notre volonté affichée de quelquefois vous détourner de la révolte légitime qui vous gagne, n’y voyez pas l’ombre d’une faiblesse, n’y voyez pas l’ombre d’un renoncement. Nous comprenons vos colères, nous comprenons votre révolte, nous comprenons votre solidarité avec celles et ceux d’entre vous qui sont placés en garde à vue, emprisonnés, fichés.
Mais nous vous disons que ce piège là nous allons l’éviter ensemble et que la plus grande des forces, la plus certaine des victoires, le plus beau des chemins, c’est celui que nous sommes en train d’ouvrir ensemble.
Un État jacobin, un État fermé au dialogue, un État qui refuse de reconnaître un peuple, ne peut que perdre lorsqu’il est confronté à la force de la vie, à l’espoir, à la volonté collective. Alors, le premier engagement que nous voulons prendre aujourd’hui devant vous, c’est celui de construire avec vous, et pour vous, une société qui soit celle de la paix. Parce que la paix, o zité, a pace, hè qualcosa ch’ùn hà micca prezzu. È a sapemu noi. È certi, parechji chì sò ind’è sta sala, da i più ghjòvani à i più vechji, a sanu. A sanu chì a pace ùn hà micca prezzu…»
Discours du 29 novembre 2017 devant les étudiants de l’Université de Corse« La paix n’a pas de prix. Et nous allons construire ensemble ce pays qui est le vôtre.» #unpaesedafà Pè a Corsica
Publié par Gilles Simeoni sur lundi 4 décembre 2017