Visite à Bastia du Préfet Lelarge le 29 décembre 2020

Le bon vieux temps des colonies

«Silence opposé au vote à l’unanimité du Plan Salvezza par l’Assemblée de Corse; contestation par le Préfet du soutien à l’Arménie; droit au rapprochement des prisonniers politiques en suspens: l’État compte-t-il prendre en compte et respecter le fait démocratique en Corse?» a déclaré le Président du Conseil Exécutif. C’était le 21 décembre 2020 devant l’Assemblée de Corse. Depuis, l’hostilité et le mépris de l’État envers les institutions corses se sont encore manifesté de façon tout aussi flagrante à plusieurs reprises. Dès le lendemain, en effet, le 22 décembre, on apprenait, qu’après avoir de façon inédite dans l’histoire de la Ve République, dessaisit le Garde des Sceaux de sa prérogative de décider des procédures judiciaires, le Premier Ministre qui s’est arrogé ce droit par Décret, a refusé une fois de plus la levée du statut de Détenu Particulièrement Signalé à Pierre Alessandri et Alain Ferrandi. Ce statut complètement artificiel n’est maintenu que pour empêcher la remise en liberté conditionnelle des deux hommes, qui ont effectué plus des 2/3 de leur peine et sont donc libérables depuis 2017, mais aussi pour continuer de refuser leur rapprochement, ce qui constitue une triple peine, contraire aux règles de droit en vigueur en France et en Europe. Ces conditions sont appliquées également à Yvan Colonna, détenu depuis 1999, et qui sera libérable l’an prochain. Rappelons que l’Assemblée de Corse s’est prononcé maintes fois dans des délibérations unanimes en faveur de ce rapprochement.
Autre affront fait à la Collectivité de Corse, la visite du Préfet Lelarge, dans le dos de notre institution, pour visiter des infrastructures dont elle est propriétaire et qu’elle co-finance par ailleurs avec l’État. «Le temps des colonies est fini partout dans le monde» s’est offusqué dans un communiqué le Président Gilles Simeoni.
«L’État refusant le dialogue, que nous restera-t-il?» interrogeait de son côté Arritti dans le dernier numéro de cette triste année 2020. La question reste posée en 2021. Aucune bonne résolution du nouvel an ne semble être prise du côté du gouvernement pour détendre les relations entre la Corse et Paris.

 

«Le Directeur de Cabinet du Préfet de Haute-Corse a indiqué hier matin, lundi 28 décembre, à mon Directeur de Cabinet que le Préfet de Corse serait en visite à Bastia le mardi 29 décembre.

Il a complété cet appel par un mail envoyé lundi à 18h, présentant le programme du déplacement prévu ce jour.

La lecture de cet intéressant document permet notamment d’apprendre que M. le Préfet Lelarge visitera l’aéroport de Bastia-Poretta, et le port de Bastia le matin, avant de tenir une réunion de travail sur les investissements envisagés pour ces infrastructures dans le cadre du futur PTIC. Puis qu’il visitera en début d’après-midi le Cézanne, ensemble immobilier dont l’acquisition est prévue au titre du PEI.

Il convient de rappeler que la Collectivité de Corse est propriétaire des infrastructures portuaires et aéroportuaires et autorité concédante à la CCI pour leur exploitation. Elle est concernée au même titre que son concessionnaire par l’évolution de ces infrastructures. De la même façon, elle est, ou devrait être, concernée au premier chef par les discussions relatives au futur PTIC, a fortiori lorsqu’elles concernent des ouvrages dont elle est propriétaire. Enfin, elle est co-gestionnaire et co-financeur avec l’État du programme PEI «foncier à vocation sociale» au titre duquel l’acquisition de l’immeuble «Cézanne» est envisagée.

Je note que le Préfet de Corse a pourtant délibérément choisi de ne pas associer le Président du Conseil Exécutif de Corse et la Collectivité de Corse à ces visites et réunions, si ce n’est sous la forme d’une invitation «alibi» de dernière minute.

Il ne faut pas y voir uniquement la goujaterie d’un haut fonctionnaire, mais aussi, et c’est bien plus grave, le choix politique délibéré de manifester ainsi publiquement tout le mépris porté à l’institution garante des intérêts matériels et moraux de la Corse et du peuple corse.

La politesse peut s’apprendre.

L’Histoire aussi.

Rappelons donc simplement à Monsieur le Préfet Lelarge que le temps des colonies est fini partout dans le monde, et qu’il s’est définitivement arrêté en Corse, à Aleria, les 21 et 22 août 1975.» •

Gilles Simeoni, Président du Conseil Exécutif de Corse.

 

L’auguri di i nostri presidenti

Le Président du Conseil Exécutif de Corse @Gilles_Simeoni
Dopu à un’annata 2020 tantu straziata, i mio auguri à i Corsi per l’annu novu. Pace è Salute per u 2021!
Vidéo visible sur le lien: https://twitter.com/Gilles_Simeoni

Le Président de l’Assemblée de Corse @JeanGuyTalamoni
A pace è a salute sì, l’amore, a felicità, ma dinù a vuluntà, a forza, a determinazione, è a cunfidenza in ciò chè no simu. Siate sicuri di voi, di noi tutti. È campate felici! Evviva a Nazione! Evviva a Corsica!
Vidéo visible sur le lien: https://twitter.com/JeanGuyTalamoni