Les deux dirigeants indépendantistes catalans, tout juste libérés de prison après la grâce obtenue du gouvernement espagnol, ont rejoint la Parlement Européen lors de sa session de Strasbourg !
Ils étaient accompagnés de Carmè Forcadell et Dolors Bassa, qui font eux aussi partie des neuf dirigeants condamnés à des peines de plus de dix années de prison pour leur participation, en tant que ministres du gouvernement catalan ou de présidente de l’Assemblée catalane, à l’organisation du referendum du 1er octobre 2017.
Seuls Raul Romeva et Oriol Junqueras ont pu entrer dans le Parlement bénéficiant de leur statut d’anciens députés européens qui leur a permis d’avoir accès à l’hémicycle malgré les restrictions sanitaires.
Ils ont tenu conférence de presse en présence de Carla Ponsatì, des élus de l’ALE et de plusieurs élus du groupe de la Gauche Européenne, puis il y a eu une réunion avec les élus de l’ALE et une rencontre avec les dirigeants du groupe Verts-ALE, ses co-présidents Ska Keller et Philippe Lamberts.
Oriol Junqueras a remercié les élus de leur soutien, et de leur travail au sein du Parlement Européen auprès des différents groupes, annonçant qu’ils reviendraient régulièrement continuer dans ce sens d’un dialogue avec toutes les forces politiques.
Raul Romeva, après un instant « nostalgique » sur l’ambiance du Parlement Européen où il a siégé durant de nombreuses années, rappelle que leur sortie de prison n’est pas la fin de la répression en Catalogne. Eux-mêmes sont interdits de droits civiques jusqu’à 2030 pour l’un, 2031 pour l’autre, ils sont interdits de travailler dans un emploi public, par exemple dans une Université, et surtout tous les responsables catalans, près de 3.000 personnes, sont sous la pression d’autres instances du tentaculaire appareil répressif de l’État espagnol, notamment la Cour des Comptes qui exige des réparations financières extravagantes de tous ceux qui ont contribué à la tenue du referendum ou à sa popularisation à travers des instances officielles de la Generalitat. Ces poursuites pèsent aussi bien sur les personnes poursuivies que sur leurs familles qui doivent faire face à des condamnations financières extravagantes.
D’où la demande d’amnistie formulée par le mouvement catalan pour que toutes ces poursuites se terminent, et la demande que le Parlement Européen appuie cette démarche comme un pas nécessaire pour arriver à une solution au problème catalan.
Oriol Junqueras insiste sur le chemin balisé par la table de négociation avec le gouvernement espagnol, qui a été validée, mais qui ne s’est pas encore réunie, et qui doit permettre de trouver une solution politique sur la base de l’amnistie et de la reconnaissance des droits politiques du peuple catalan. « Le résultat ne sera pas immédiat, il y a l’exil et la répression qui continuent. Mais il nous faut faire de la diplomatie, ouvrir des portes, particulièrement en Europe. » Eux-mêmes sont prêts à aller partout, et à parler avec tous. •