Lundi 12 janvier, 90 % des soignants de l’hôpital de Pontoise ont déposé un arrêt de travail : épuisement, conditions de travail dégradées, triple épidémie hivernale, manque de professionnel…
Le jeudi précédent, le Président Macron avait pourtant présenté ses vœux au monde de la santé. Il y a annoncé une série de mesures pour sortir le système de santé « d’une crise sans fin ».
Bien sûr la fin de la tarification à l’acte est un bon signal. Elle devrait au moins permettre aux centres de soins de sortir de la notion de rentabilité et de concurrence, qui est toujours au détriment de l’hôpital public.
Malheureusement, sortir de la médecine à deux vitesses, limiter les déserts médicaux et les rééquilibrages territoriaux ne sont pas à l’ordre du jour.
Nous tenons à rappeler que la crise de la santé, tant à l’hôpital public que pour la médecine de ville, certains territoires la vivent depuis des années déjà et elle ne fait que s’accentuer.
Le gouvernement doit enfin prendre en compte les territoires et laisser aux Agences régionales de santé (ARS) de l’autonomie. En effet, les ARS, service déconcentré de l’État, se contentent de mettre en œuvre les directives de l’État et n’ont aucun compte à rendre dans le territoire qu’elles administrent. Elles font la pluie et le beau temps sur des régions sans tenir compte des spécificités et disparités des territoires.
D’autre part, le Président Macron n’a présenté aucune mesure structurante pour améliorer la médecine de ville dans des territoires où le manque de médecins est criant.
Les incitations à l’installation ne suffisent plus ! Il est temps maintenant de réglementer l’installation des médecins afin de garantir un droit à la santé à tous les citoyens.
Dans le même temps, l’État doit revoir sa copie en matière d’aménagement du territoire. Quel médecin aura envie de s’installer dans un territoire ou il n’y a que peu de transport, de service public, ou d’école pour y scolariser ses enfants ?
Régions et Peuples Solidaires appellent donc l’État à prendre ses responsabilités et à sortir des politiques centralisées. Une politique de santé efficace, respectueuse des professionnels de santé, garantissant un droit au soin égal pour tous ne peut être pensée qu’à l’échelle des territoires et des populations qui y vivent. •