Le 22 août 2017, rappelant les événements d’Aleria à l’occasion de leur commémoration et les longues luttes qui nous ont porté jusqu’ici, Edmond Simeoni rédigeait ce texte sur son blog. Sonniu o premonizione ? Si dipende di u nostru impegnu.
« Seule une analyse superficielle donnerait à penser que le peuple corse a désormais gagné la partie. La tâche à accomplir est immense, longue, complexe pour :
– Réformer notre Pays et l’aider, avec le concours, partagé, de toutes les femmes et les hommes de notre Pays, avec toutes les forces majeures politiques, économiques et sociales ici et dans la diaspora, à progresser, lentement mais sûrement, dans tous les domaines.
– Pour installer définitivement et fermement la démocratie et l’éthique, dans le fonctionnement de la société publique et privée, sans aucune compromission, par le dialogue mais avec comme socle le respect du droit et de la Loi.
Il ne faut jamais oublier que nous avons failli sombrer à cause de l’absence de démocratie et que seule la démocratie pourra sauver notre Pays. Le pluralisme et les alternances démocratiques sont des garanties et les conditions de base d’une société apaisée, plus juste ; de même que l’humanisme est consubstantiel de notre participation au monde dans lequel on vit.
– Pour changer son comportement collectif, en privilégiant l’intérêt général, la responsabilisation, la gestion de qualité, le développement soutenable, les solidarités. L’éducation, – publique mais aussi parentale – la formation, les nouvelles institutions, doivent y contribuer.
Il y a certes des échéances importantes ; d’abord, le scrutin territorial de Décembre 2018, une élection n’est pas la guerre – mais la simple validation, essentielle, par le peuple, des idées, des programmes et des hommes en compétition ; puis, dans le prolongement de ce choix, le début de la création de la Collectivité Unique de Corse.
Ce principe du libre choix est incontestable et s’applique aussi bien aux élections locales qu’aux éventuels changements institutionnels.
Personnellement, je pense que la Corse a tout à gagner dans la clarté des comportements, de la méthode, dans la tolérance ; c’est le seul débat pour faire naître une Corse nouvelle, tant revendiquée et tant attendue.
Je pense aussi personnellement – et ce sera l’objet de la prochaine étape dont nous reparlerons ensuite et ailleurs pour ne pas fausser le débat actuel – que la Collectivité unique est d’ores et déjà appelée, dans un délai raisonnable de trois à cinq ans, à céder le pas pour obtenir un Statut d’Autonomie Interne au sein de la République Française et dans le cadre européen. En effet, 250 millions d’européens vivent déjà, sans heurts et dans de bonnes conditions, dans des Statuts d’autonomie et dans le régionalisme ou le fédéralisme politique. L’autonomie est le régime de droit commun dans l’Union Européenne. L’expérience corse est suivie depuis longtemps, avec intérêt et sympathie, ailleurs dans le monde.
J’ai toujours eu confiance dans le Peuple corse – corse d’origine ou d’adoption – vivant dans l’île ou dans la diaspora – dont le concours est et sera vital – et dans toutes les forces vives de la population, de la jeunesse, des femmes, des entreprises (patrons et salariés), de l’Université… ; je sais aussi que nous possédons de grandes ressources humaines, des ressources naturelles considérables, une épargne conséquente ; je sais aussi que nous sommes adossés au droit international pour exiger de vivre en peuple libre et dans la fraternité et la paix avec tous les peuples du monde. » •