« Je me suis toujours battu contre les hégémonies, les intolérances, les sectarismes. J’ai toujours affirmé que le peuple corse – Corses d’origine et corses d’adoption, Corses de l’île et Corses de la diaspora – devait s’émanciper, par les luttes démocratiques, sur la base de valeurs démocratiques et humanistes, de l’éthique qui est vitale ; je crois profondément à l’Europe. Et en l’homme », disait Edmond Simeoni le 25 septembre 2017 sur son compte Linkedin. Un mois auparavant, le 6 août, cette fois-ci in lingua nustrale, même type de message exprimant sa foi en l’avenir de la Corse : « Oghje, quand’ella s’avvicina l’ora di parte per l’eternu, in Niolu, so spenseratu chi sò sicuru, vistu a mossa di a notre giuventù è a cuscenza di a pupulazione, chì u populu corsu – Corsi d’origine è Corsi di a so pròpria scelta – è a nazione saranu lìbari dumane, incù l’Autonomia, ind’è a Francia é ind’è l’Auropa. À quist’annu chì vene, si Diu vole. Tenite forte, strignite è rinfurzate u liame, muvite vi, ingaghjate vi. Chì l’alba di a libertà hè oramai pisata. Farà ghjornu dumane. »
Et nous, qu’avons-nous retenu de tous ses messages indiquant « le chemin » ? Dans leur grande majorité les nationalistes, et, au-delà, les Corses de toutes tendances, l’ont compris. Pourquoi tardent-ils tant à l’emprunter ?
Pourtant, et aujourd’hui encore plus qu’hier, nous avons « tout pour réussir ». Lors de ses vœux à la Corse en 2012, Edmond Simeoni nous le rappelait encore.
«À la nouvelle année, les vœux sont une tradition, à laquelle se prêtent également les hommes politiques.
À l’approche d’échéances déterminantes pour les trois prochaines années, je formule donc le vœu que les Corses :
– cessent de se faire anesthésier par des promesses éternelles, eu égard au délabrement de la société insulaire et à la réalité de la situation économique, sociale, culturelle et morale très préoccupante de l’île.
– cessent d’espérer que l’État et le système insulaire de clientèle puissent avoir la volonté sincère et spontanée de traiter un problème politique pourtant clairement posé depuis des décennies.
– se mobilisent collectivement pour construire une Corse digne et apaisée. Une Corse solidaire et démocratique, qui s’appuie sur ses importantes ressources, mobilise l’ensemble de ses forces vives, et construise une large plate-forme démocratique de gouvernement, capable de bâtir, dans un cadre institutionnel adapté, une nouvelle relation avec l’État. Capable également, de faire entendre la voix de la Corse en Europe et en Méditerranée, là même où des conservatismes apparemment invincibles ont été renversés (Tunisie, Égypte), ou sont vacillants (Syrie). Le peuple corse a tout pour réussir, et pour construire un présent et un avenir de paix et de développement. L’espoir est à portée de main, et de volonté. Nous nous devons de le concrétiser, pour nous, et pour les générations futures.
Di core è di stintu, pace è salute à tutte è à tutti. » •