Lors de la session des 26 et 27 novembre, l’Exécutif a présenté à l’Assemblée de Corse le premier volet de son Plan consacré aux mesures de sauvegarde d’une économie gravement mise en péril par la crise sanitaire, depuis la première vague avant l’été qui a conduit à une rude récession en raison d’une saison touristique amputée de moitié, et désormais une deuxième vague qui vient donner un nouveau coup de massue à tant et tant de Très Petites Entreprises qui sont le cœur même de l’économie corse.
400 M€ sont nécessaires pour ce volet « sauvegarde » du plan de relance de la Corse, dont la Collectivité de Corse apportera un quart, 100 millions d’euros.
Ce Plan corse s’inscrira dans le plan global décidé par le gouvernement français à hauteur de 100 milliards d’euros, et dont la Corse attend, depuis le vote unanime obtenu vendredi dernier à l’Assemblée de Corse, que 300 millions d’euros soient abondés par l’État, dans un premier temps, en faveur de l’économie insulaire au titre des actions de sauvegarde (principalement exonérations de charges sociales, et crédits d’impôts pour pertes exceptionnelles et pour investissements). Un second volet sera nécessaire au titre de la relance, probablement d’un montant équivalent.
Sur les 100 milliards dont dispose le gouvernement au plan national, 40 % (40 milliards !) proviennent des fonds européens empruntés solidairement sur les marchés financiers, au taux le plus bas grâce à la solidité financière globale de l’Union Européenne, taux inférieur à ce que la France seule, et a fortiori l’Italie, l’Espagne ou la Grèce auraient pu obtenir. Aussi, au niveau européen, les débats sont menés pour que le fléchage de ces sommes soit opéré vers les régions les plus affectées, dont les îles, grâce au lobbying exercé avec l’aide de l’Intergroupe Searica (Seas, Rivers, Islands and Coastal Areas). Ce lobbying est important car le fait que les Etats soient incités par l’Europe à donner davantage aux régions insulaires ne pourra qu’aider la Collectivité de Corse à obtenir les sommes demandées.
Les 100 millions mis sur la table par la Collectivité de Corse seront sous la forme d’investissements accélérés pour générer de la commande publique (25 %), le financement d’un plan de formation adapté en fonction de la situation nouvelle (25 %), l’apport de fonds dédiés à l’accompagnement des entreprises, commerçants, artisans, exploitants agricoles et pêcheurs impactés par les effets de la crise (25 %) et, pour les 25 % restants, diverses actions de soutien aux plus précaires (11 millions d’euros) et aux filières les plus affectées, notamment un « plan tourisme » de plus de 6 millions d’euros ; et aussi l’accompagnement vers les nouvelles formes d’activité économiques (recours à internet, aides à l’export, etc.).
Ce plan a finalement été voté à l’unanimité des groupes représentés à l’Assemblée de Corse, afin de donner plus de poids à ce programme qui a été élaboré dans une large concertation.
Il est important que ces leviers soient actionnés rapidement, avant que ne s’amorce ce qui serait un véritable effondrement pour l’économie corse.
Car ce rapport a aussi été l’occasion de dresser un tableau des conséquences économiques de la crise sanitaire pour la Corse. Il n’incite pas à l’optimisme ! •