CTC, après 18 mois

Une mandature positive pour la Corse


La session de juin de l’Assemblée de Corse a débattu de deux dossiers emblématiques de la courte mandature entamée en janvier 2016 par l’Exécutif de Gilles Simeoni, à savoir le dossier transports maritimes et celui du redressement de la situation financière de la Collectivité Territoriale de Corse. Tenu juste après les élections législatives, l’examen de ces deux dossiers est venu à la fois conforter, et éclairer, l’excellent résultat obtenu par les candidats de la majorité territoriale à l’élection législative.

Le dossier du redressement des finances de la CTC a été abordé à travers le vote du Compte Administratif 2016, c’est à dire la réalité constatée de la conduite des finances de la CTC durant l’année écoulée.
Pour l’année 2015, le même document financier hérité de l’ère Giacobbi avait été l’occasion de démontrer la dissimilation jusque là opérée des déficits colossaux de la Collectivité Corse. Au printemps, l’audit diligenté par la CTC mettait en évidence 100 M€ de dépenses dissimulées comme on met la poussière sous le tapis. Car les grandes manipulations financières sont le plus souvent des opérations très triviales. Par exemple, ne pas payer les factures dues et les renvoyer à l’exercice budgétaire suivant. La première année, cela porte sur 20 M€, auxquels on ajoute 20 M€ l’année suivante et ainsi de suite jusqu’à arriver à 100 M€ au bout de cinq années de mandature !
A ce niveau de dissimulation le système explose : fournisseurs impayés qui saisissent la presse, ou les tribunaux, et Cour des Comptes qui mène –enfin !- des investigations plus sérieuses.
Pour l’ère Giacobbi c’est l’arrivée des nationalistes au pouvoir qui a fait exploser le scandale d’une gestion clientéliste qui, dossier après dossier, finit même par arriver désormais devant les tribunaux.
Lors du vote du budget en mars 2016, l’opposition avait ergoté, mettant en doute la bonne foi des chiffres avancés, et obtenant de « geler » une partie de l’emprunt demandé pour apurer le passif accumulé. Puis la Cour des Comptes a produit en juin 2016 son rapport qui est venu confirmer le diagnostic de l’Exécutif.
Entre-temps, le compte administratif portant sur l’année 2015 a dû prendre acte d’un « premier paquet » du passif accumulé en affichant un déficit d’environ 21 M€.
Un an plus tard, le Compte Administratif présenté par Gilles Simeoni a fait état d’un excédent de 8 M€. Soit une amélioration de 29 M€ sur un an. Toutes les économies avancées sont au rendez-vous, y compris bien sûr celles portant sur le train de vie de l’institution. Progression de la masse salariale limitée au strict minimum (moins que l’inflation), réduction drastique des lignes budgétaires les plus symboliques : – 100.000 € sur les voyages, -800.000 € sur la communication, etc… « Nous ne sommes pas dans l’affichage, mais dans une volonté politique de réaliser des économies drastiques, non pas sur le périmètre du service public, mais sur le train de vie de la CTC et des élus » a ainsi exposé Gilles Simeoni lors de la présentation de son rapport.
Il insiste : « baisse des dépenses de fonctionnement, augmentation des recettes, mobilisation de l’emprunt au niveau strictement nécessaire, paiement intégral des arriérés et renforcement des investissements, ces cinq engagements ont été strictement respectés, aussi bien sur la méthode que sur la forme ».
A côté de ce renflouement financier de l’Assemblée, le dossier transports est là pour montrer la capacité à déminer un dossier sensible qui empoisonne le climat social de la Corse depuis des décennies, et à proposer des solutions innovantes et mobilisatrices à la fois pour les salariés, pour les acteurs économiques de la Corse et donnant à la CTC un rôle moteur en créant, conformément aux engagements pris, la compagnie régionale maritime promise par le mouvement nationaliste.
Ces deux dossiers résument le bon bilan de l’Exécutif, et ils expliquent aussi la confiance que les Corses ont exprimé par leurs votes en faveur des candidats nationalistes il y a un mois. L’élection de décembre prochain s’annonce sous les meilleurs augures.


François ALFONSI

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