Européennes

Retour sur les élections

 Il y a d’abord le résultat obtenu au plan national qui permet mon élection alors que jusqu’au dernier moment les sondages étaient incertains. Yannick Jadot a su mener la « barque verte » à bon port, et nous avec. Il y a ensuite le résultat obtenu en Corse, 22,05%, le score le plus élevé obtenu par la liste Jadot dans toutes les régions françaises, qui exprime l’adhésion de « l’électorat Femu » à cette alliance avec les Verts, malgré les appels à l’abstention du PNC et de Còrsica Lìbera.
Mais le bon bilan de ces élections ne se limite pas aux scores électoraux.

Première conséquence positive de la campagne : à travers RPS, nous sommes désormais en partenariat avec la troisième force politique en France. Certes, les écologistes ont toujours bénéficié de scores favorables aux européennes. Mais, cette fois, leur percée s’accompagne d’un leadership sur la gauche dont les formations éclatées sont toutes sorties essorées du scrutin. Le parti socialiste dépasse péniblement les 5%, la France Insoumise de Jean Luc Mélenchon s’effondre à 6% quand les sondages lui en promettaient le double au début de la campagne, Génération-s de Benoit Hamon est restée scotchée à 3%, la concurrence interne au mouvement écologiste plafonne à 1%. A elle seule Europe Ecologie fait aussi bien que tous réunis : la question du leadership est donc réglée.

Cette opposition de gauche à Emmanuel Macron et à ses options jacobines et libérales va désormais se structurer autour du parti de Yannick Jadot, et nous serons associés à cette recomposition. C’est là un appui politique important qui, le soir d’un meeting de fin de campagne au Cirque d’Hiver, a manifesté avec enthousiasme son soutien au discours que Gilles Simeoni a prononcé au nom de l’ensemble des composantes de RPS. Politiquement, à l’heure où le gouvernement Macron nous impose, par Préfète interposée, un rapport de forces de tous les instants, nous avons consolidé et renouvelé une alliance politique qui pèsera dans l’avenir.

Ce renforcement d’alliance ne pèsera pas qu’au plan hexagonal. Les écologistes bénéficient désormais d’un groupe bien plus important au Parlement Européen, en raison notamment du succès fracassant des Grünen en Allemagne. L’internationalisation de la question corse va pouvoir s’inscrire dans un contexte renforcé grâce à l’alliance entre les Verts et l’ALE, où les Catalans et les Ecossais ont été réélus et renforcés par le résultat de l’élection européenne. Le mouvement catalan a même réussi à se faire entendre, malgré les pressions de Madrid, au niveau de l’ONU.

Au plan local aussi, les résultats de l’élection européenne redistribuent les cartes en faveur de Femu a Corsica. Les appels à l’abstention des deux autres composantes de la majorité territoriale ont fait que le score obtenu est l’expression directe de la représentativité de Femu a Corsica au sein de l’alliance Pè a Corsica. A la veille des négociations pour les municipales, cela confère à Femu a Corsica le statut de force principale dont la vocation est d’être la « colonne vertébrale » des listes d’ouverture qu’il faudra investir pour gagner ce scrutin capital à un an des territoriales. A Bastia, c’était chose évidente. A Aiacciu, ça l’est devenu désormais. Avec 2181 voix pour une participation de 35% nous obtenons presque autant de voix que n’en avait obtenu la liste d’union aux précédentes municipales de 2014 (2517), alors que la participation était plus du double (79%). Femu a Corsica a donc renforcé son leadership au sein du mouvement national, et celui qui en est le leader, Gilles Simeoni, s’en trouve mécaniquement renforcé, y compris face à l’Etat.

Le long parcours pour la mise en place de Femu a Corsica vient de produire ses premiers effets.

 

François Alfonsi.

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