La date en a été annoncée par Gilles Simeoni lors de l’émission Cuntrastu qui faisait office de rentrée politique au sortir de l’été. Cette échéance du 28 octobre 2018 est capitale car elle doit imposer sur la scène politique la force qui accompagnera la lutte du peuple corse pour les vingt prochaines années. Il faut maintenant avancer et déployer l’immense potentiel de Femu a Corsica.
Arritti en a été inlassablement l’avocat.
Voilà un an exactement que le millier de militants qui étaient rassemblés sous chapiteau à Corti en ont formé la base démocratique de départ en adoptant des statuts et en donnant mandat pour que les partis ayant formé la coalition électorale de départ s’effacent et fusionnent au sein d’une même formation démocratique, Femu a Corsica.
Une charte éthique, des statuts complets, une démocratie bâtie sur le principe « un militant, une voix », un projet fondé sur l’aspiration du peuple corse à un avenir garanti par delà le renouvellement des générations : les bases sont jetées, les élections sont passées, il faut maintenant avancer et déployer l’immense potentiel de Femu a Corsica.
La victoire de décembre 2017 est historique, mais elle n’est bien sûr pas définitive.
Nous avons redonné l’espoir au peuple corse et restauré sa foi en son avenir. Mais l’Etat, et tous ceux qui refusent d’admettre l’émancipation de notre peuple, n’ont qu’un seul espoir : que cet élan se tarisse, que la parenthèse se referme, que les Corses renoncent à leur destin collectif.
Nous avons pris face au peuple des engagements.
Il faut impérativement les honorer, surtout quand ils ne dépendent que de nous-mêmes. Celui de structurer Femu a Corsica sur les bases adoptées le 15 octobre 2017, deux mois avant l’élection de décembre, a été l’un d’entre eux. S’y dérober est impossible.
Les chicayas et les polémiques sont dérisoires au regard des enjeux historiques, mais elles peuvent tout envahir l’espace d’un instant.
La tentation est toujours là de « se compter » en vue de prochaines échéances.
Le PNC y a cédé en tenant une Assemblée Générale de circonstance avant l’été, affichant une posture de défiance que ses militants sont bien loin de tous partager. En embrassant la cause de l’union Femu a Corsica, tout cela sera bien vite dépassé.
S’enfoncer dans une impasse est toujours le danger pour une démarche politique, quelle qu’elle soit. Avoir la lucidité suffisante pour en sortir, pour renoncer à buter contre le mur qui l’obstrue et faire les pas en arrière nécessaires à son contournement, puis repartir de l’avant sur la route nouvelle ainsi ouverte, telle est la seule option. Il n’y en a pas d’autre.
Il y a deux façons de s’enfoncer dans l’impasse.
La première serait de rester à l’écart de l’union Femu a Corsica, l’autre serait de la repousser une nouvelle fois. Car il est impossible de repousser une nouvelle fois. Ce serait mettre en péril la crédibilité même de la démarche en laquelle des milliers de Corses ont placé leur confiance il y a quelques mois. À l’heure où le gouvernement des institutions de la Corse se heurte à une montée des enjeux, sur fond d’opposition sournoise de l’État, il faut faire la preuve de sa force de terrain, et de sa détermination collective.
Rester à l’écart de la démarche Femu a Corsica qui sera relancée par le rendez-vous fixé au 28 octobre prochain est toujours possible, du moins le temps de la réflexion.
À plus long terme, ceux qui se tiendraient à l’écart ne pourront qu’être marginalisés.
Le cimetière des mouvements politiques qui ont cru que leur légitimité autocentrée était indépassable est rempli dans toute l’Europe par des sigles jadis au zénith et aujourd’hui en totale désuétude.
Le Président du Conseil Exécutif, conscient de ses éminentes responsabilités, a donné le signal du rassemblement. Nous y serons, avec tant d’autres qui ont à coeur l’intérêt de la Corse.
François Alfonsi.