Mercredi 1er mai en région ajaccienne avec José Bové, puis vendredi et samedi en Marana, dans le Nebbiu et à Bastia avec Yannick Jadot et Michelle Rivasi, accompagnés par Gilles Simeoni, Pierre Savelli, Michel Castellani et Jean Félix Acquaviva, la campagne des européennes a pris son envol pour la liste Europe Écologie/RPS en Corse. En neuvième position, j’occupe une place éligible, et l’élection d’un député européen pouvant représenter la Corse à Bruxelles et Strasbourg est un objectif important pour renforcer la majorité territoriale de Gilles Simeoni face à Paris.
Les temps forts de cette semaine de campagne ont permis de mettre en évidence la cohérence entre le discours des écologistes et la démarche qui est la nôtre en Corse, pour la reconnaissance du peuple corse et pour l’autonomie pleine et entière de la Corse. C’est une « liste écologiste et autonomiste » a proclamé Yannick Jadot, en ligne avec la tradition des accords entre Verts et régionalistes qui avaient déjà permis l’élection de Max Simeoni, puis la mienne pour un premier mandat.
Ce partenariat, inscrit dans une durée longue, est l’expression de deux approches qui convergent vers un même objectif : dépasser l’Europe des États.
Cette nécessité nous la ressentons car dans sa forme actuelle l’Europe est avant tout l’addition de 28 États-nations du 19e siècle, et cela 70 ans après que le projet européen ait pris forme au lendemain de la seconde guerre mondiale. Il faut dépasser le cadre de l’État jacobin français pour espérer faire entendre la voix du peuple corse en Europe.
Le mouvement écologiste aussi veut dépasser l’Europe des États, car les grands défis de l’écologie ne peuvent se relever dans le cadre des frontières étatiques. Un événement symbolique a manifesté cette nécessité : le nuage de Tchernobyl dont chacun sait bien qu’il ne s’était pas arrêté à la frontière, contrairement aux affirmations des responsables du lobby français du nucléaire de l’époque. En réalité, chaque problème posé à l’environnement ne peut avoir de solution qu’européenne, pour lutter contre le réchauffement climatique, ou encore pour protéger la biodiversité des espèces, particulièrement les espèces migratoires.
Seule la dimension de l’Europe vaut pour arriver à des solutions réelles, et la structure actuelle de la gouvernance européenne, monopolisée par l’Europe des États où le risque de blocage est permanent, amène à la paralysie générale.
Cette dialectique du « local » et du « global » a sa traduction concrète dans l’alliance entre RPS et le mouvement écologiste, et elle structure une complémentarité politique robuste, qui a su surmonter l’épreuve du temps. Lors de cette élection européenne elle reprend force et le résultat du 26 mai prochain, s’il est favorable, permettra de la conforter, ici en Corse, avec RPS au niveau français, et au Parlement Européen à travers la reconduction du groupe Verts-ALE.
Dans deux semaines, le scrutin va rendre son verdict. Plusieurs enjeux sont importants pour la Corse.
Notre liste doit sortir en tête, et elle est à vrai dire la seule qui est en mesure de dépasser le score du Front National. Sortir la Corse du « tableau noir » des régions où l’extrême-droite est en tête est bien sûr important pour conforter l’image de notre majorité territoriale en Europe.
L’élection d’un député européen sera une plus-value évidente pour la Corse, et seule la liste Jadot a su proposer cette opportunité à un représentant de l’île. La semaine passée, par son intensité, a été décisive. Nous avons mis en évidence l’importance de cette campagne européenne, pour l’agriculture comme pour l’énergie ou la protection des espaces naturels, et aussi pour faire progresser la marche de la Corse vers son autonomie en Europe.
Il nous reste désormais quinze jours pour se mobiliser avec force et concrétiser l’élection d’un diputatu aurupeanu pà a Corsica.
François Alfonsi.