Cessons d’être idiots

Un mois avant octobre l’anniversaire, on ne sait pas encore quand l’AG de la fusion se tiendra. Retour sur la chronologie pour essayer de comprendre les raisons de ce temps perdu qui ont conduit à tourner au point mort.

Un an après le Congrès de Corti, après des renvois, ce 17 septembre, un mois avant octobre son anniversaire, on ne sait pas encore si l’AG de la fusion se tiendra le samedi 21 ou le 29. On attend. Peut être le saurons-nous lorsque Arritti paraîtra en fin de semaine.

Et ne disposant pas d’ordre du jour, on ignore sur quels thèmes elle pourrait se faire. Des bruits divers les plus officieux ont couru sur la création d’une organisation de structure fédéralisante, ou à tendances ce qui est rejeté par les statuts votés à Corti qui admettent des débats démocratiques libres et contradictoires mais hors toute structuration des éventuelles tendances.

Une fois de plus, pour ma part, je suis obligé de recourir à un survol de la chronologie pour essayer de comprendre les raisons de ce temps perdu qui ont conduit à tourner au point mort.

Pour quelles raisons on est passé d’un Corti unanime et enthousiaste, à l’attente morose de la plupart des militants, ceux qui ne sont pas dans la proximité de leurs leaders.

 

Des ateliers ont procédé à la mise au point des statuts qui ont été votés à l’unanimité à Corti. À aucun moment il n’a été question clairement, du moins pour moi, de fédéralisme ou de tendances. Avec le recul, je suis amené à penser que cette union de façade était de nature tactique électorale.

En effet, Gilles après la prise de la mairie de Bastia, était le meilleur candidat pour conduire une liste aux territoriales. Il était inopportun, et pour tous, d’introduire la moindre note discordante face à l’opinion la veille d’une élection locale.

Il a donc conduit une liste de coalition électorale qui apparaissait comme un consensus dynamique. Coalition avec Corsica Lìbera rendu possible avec le dépôt des armes du FLNC, la fusion des autonomistes semblant acquise à Corti, une ouverture aux hommes des clans les moins jacobins était une carte à jouer. Et Gilles était l’incarnation d’un consensus large et apaisé, capable de s’étendre.

La liste des coalisés a été érigée sans grande difficulté, chacun sa part et même des zestes d’ouverture au-delà des natios ont pu être ajoutés.

Le résultat a résonné comme une fanfare : la majorité absolue pour les natios. Les circonstances l’ont bien servie : une crise d’alternance au pouvoir central des partis parisiens et de leurs satellites clanistes insulaires complètement évaporés. Il convenait plus que jamais de s’affirmer le parti des Corses face au nouveau pouvoir qui se disait favorable à un pacte girondin.

Chacun des coalisés cependant avait en tête l’Assemblée Unique concédée par Cazeneuve ministre d’Hollande et que Macron doit mettre en place.

Donc l’espoir d’encore plus d’élus, de postes à pourvoir dans les Institutions et l’administration territoriale. Et depuis la victoire « écrasante » tout se passe comme si chacune des composantes de la coalition avait intérêt à maintenir le statut quo et à s’imposer à Gilles et derrière lui.

Autrement dit à ne pas voir fusionner les autonomistes ce qui relativiserait le poids de chacune d’elle.

 

Ce jeu électoraliste ne peut s’afficher ouvertement face à un pouvoir qui a manoeuvré habilement. Le masque girondin, la noria des Ministres contorsionnistes « ni oui, ni non », pour bien arrimer la Corse dans la République, l’art. 72-5 piège sur mesure, la formidable affirmation du nouveau Président Chènevènementiste à l’anniversaire de la mort d’Erignac où il arrache son masque et fait fi des revendications des élus locaux, suffrage universel ou autre, « ils ne font pas la loi ». Cette majorité est renvoyée dans l’opposition, non accréditée la voilà réduite à faire profil bas pour espérer des portions moins congrues dans les négociations à sens unique avec le gouvernement de Macron. Il faut lui faire l’honneur de connaître nos faiblesses internes et d’en jouer avec tous les moyens directs ou indirects dont dispose l’État jacobin. Si rapidement, sans trembler, les natios ne sortent pas de leur marécage, nul d’entre eux n’en tirera parti et la cause du Peuple Corse non reconnu et à la merci du jacobinisme de l’État, sera aggravée.

Gilles n’est plus que l’homme d’un consensus négatif. Il cache la béance d’une alliance stérile aveuglée par un électoralisme idiot et qui refuse de comprendre que le défi du Peuple Corse a besoin d’une réelle force natio ancrée dans son sein et portée par ce qui lui reste de conscience lucide et de volonté de vivre face à un ennemi jacobin qui a programmé sa mort à terme.

Ùn simu più à chjachjere. À campagna ùn hè di vince elezzione, ùn hè d’ammaistrà istituzione nò efficace ma da campà Pòpulu Corsu è d’ùn more.

Max Simeoni.

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