E riflessioni di Max Simeoni

D’un virus à l’autre

Max Simeoni
Le Covid19 nous a distribué une volée de leçons. Il a démontré la fragilité de nos systèmes que nous pensions solides et aptes à faire face à toute éventualité.

 

La médecine a balancé entre l’optimisme d’une grippe qui va, certes, être plus ou moins néfaste pour les plus vulnérables, « les vieux » entre autres, comme les grippes saisonnières que nous savons endiguer chaque année, et la crainte inspirée par l’ampleur du premier foyer en Chine et des mesures prises par les autorités. L’épidémie a touché l’Italie, la France et l’Europe, il fallait bien admettre qu’il s’agissait d’une pandémie. L’Angleterre puis les USA n’y ont pas trop cru, ils payent l’addition en retour au prix fort.

 

La crise sanitaire, directement ou non, concerne toutes les économies mondiales plus ou moins interdépendantes. Chaque État « souverain » tente de minimiser les conséquences avec plus ou moins d’à propos. Emplois, PIB et investissements souhaitables (chinois, moyens-orientaux…) sont liés. L’existence de nouveaux foyers et de clusters laissent les décideurs politiques dans l’embarras. Le pic épidémique semble être passé mais on ignore si une reprise peut survenir. On voudrait fermer les frontières à ceux qui sont considérés comme plus contagieux. On doit tâtonner entre la crainte d’un autre pic, qui pourrait être catastrophique, et aider une certaine reprise économique.

On a vu les Comités d’experts préconiser leurs conseils pour servir d’alibis aux gouvernants en fonction des moyens dont ils disposaient. En France, sans masques, sans tests, le confinement s’est imposé. Et dans l’incertitude, il est envisagé du reconfinement sur mesure par ville ou région menacée… l’État français contrôlent ses frontières pour 16 pays considérés comme contaminants… curieux cependant quand il refuse le Green pass à la Corse et qu’il l’impose à toutes les Îles de ses DOM-TOM des Caraïbes, du Pacific ou près des cercles polaires. Je suis peut être trop méfiant mais je ne peux m’empêcher de penser que la raison tient au fait que la Corse est assez proche de l’Hexagone et que, d’aventure, on peut lui envoyer un navire de guerre pour dégager les services de réanimation et faire montre de générosité et recueillir la reconnaissance des locaux. Cet exercice n’est pas envisageable dans les îles très lointaines, pas assez de bâtiments, coût élevé… et reconnaître valable la proposition de l’Exécutif local après coup serait reconnaître avoir eu tort et admettre une certaine spécificité insulaire.

 

Cette crise devrait servir de leçon aux Corses et surtout aux organisations nationalistes pour qu’ils comprennent l’urgence, prioritaire pour ainsi dire, qui joue comme un préalable incontournable de l’autonomie interne.

Or ils sont travaillés par le virus électoraliste qui leur fait perdre la raison du simple bon sens. Ils sont parvenus aux leviers de l’Assemblée Unique en formant une coalition rendue possible car les indépendantistes avaient mis en suspend la lutte armée et que le système électoral de la Ve République bipolaire, droites et gauches regroupées au second tour lors de l’élection directe du Président de la République, s’épuisait, les cohabitations contraires à l’esprit de Constitution gaullienne attestant de l’impasse.

Les autonomistes n’ont pas fusionné comme ils en avaient pris l’engagement public et tous les natios coalisés majoritaires minés par « a febraccia » s’emploient avec rage à reconduire leur coalition, non pas selon leur objectif commun de « sauver le peuple corse menacé de disparition » mais pour retrouver leur postes et ou fonctions patentés dans un énième Statut Spécial inefficace. La mission historique dispose d’un temps limité.

Un parti politique à cet objectif est un impératif. Dans le cycle électoral actuel, il est renvoyé… aux calendes grecques ? Ceux qui sont pas ou peu touchés par « a febraccia » devraient y réfléchir pour le promouvoir dès que possible. J’espère que l’été fera vite mûrir leur détermination.

 

Un Statut Spécial, un de plus, inefficace et alors qu’on dispose d’un temps historique limité. Ce parti cherchera sans relâche à convaincre toujours plus de Corses à réclamer l’autonomie qui disposera de moyens législatifs dans les domaines économiques et culturels pour sortir la Corse du colonialisme, pratiqué tout le long des 250 années de tutelle française. Blocage de progrès économiques et régression par 95 ans de loi Douanière de 1818 à 1913, saignée démographique de 1914, réservoir d’hommes pour l’Empire colonial, vidé (en 1962, 160.000 habitants sur l’Île) et à la fin de l’Empire (en 1962 Accord d’Evian indépendance de l’Algérie), début de la construction de l’Europe, puis Schéma de l’Aménagement de l’île de 1971 à 1984 suite à un rapport secret commandité par la Datar à l’Hudson Institut. Dévoilé par l’ARC, rejeté par tous les Corses, il n’est pas assumé par la Datar mais l’État continu par un colonialisme plus habile. Les chiffres le prouvent. 30 % dans le PIB ce tourisme avec la DSP (ex continuité territoriale) qui facilite les importations, la « vie reste plus chère », 60.000 « précaires », autant de pré précaires essentiellement des Corses d’origine âgés, de 160.000 habitants en 30 à 40 ans la population à pratiquement doublée, 320.000, par surtout des apports extérieurs. Toujours plus de tourisme, plus de monde, de grandes surfaces dans chaque port, plus d’importations alimentaires et autres…

Les résidences poussent comme des champignons, défrayées de 30 % des charges pour les « constructions à valeur locative ».

Colonialisme qui crève les yeux. L’autonomie interne le plus vite possible. Les élections pour des locaux « qui ne font la loi » mais exécutent celle du colon sans rien faire d’autre est une farce de tragi-comédie. Stop !