E riflessioni di Max Simeoni

Incessamment… sous peu !

Max Simeoni
par Max Simeoni
Que voulez-vous que je vous dise ? À propos de tout et de rien, j’ai dit et répété qu’on était dans l’incertitude en ce qui concerne la lutte de sauvetage de notre peuple en voie de disparition et de son territoire, vidé et repeuplé par de nouveaux venus. J’ai claironné ou joué de la trompette bouchée pour toucher et amener à réfléchir le grand nombre de Corses et d’amis de la Corse. J’ai bien dit que, pour cet exploit historique, il n’y aurait pas de prophète tombé du ciel ni de Pasquale Paoli. Lequel est le fruit d’années de lutte contre Gênes puis contre le Roi de France quand, au traité de Versailles, Gênes céda ses droits sur la Corse. Battu à Ponte Novu, il partit en exil à Londres. De retour après la Révolution de 1789, il fut accueilli au club des Montagnards par Robespierre par un compliment « vous vous êtes insurgés contre la tyrannie alors que nous, nous n’y songions même pas » !

 

Je ne cesse d’affirmer « qu’on ne sauve pas un peuple par procuration. »

Les nationalistes ont acquis en peu de temps la majorité « absolue » à la CdC. Qui aurait pu le prévoir ? Ils ont une légitimité incontestable. Mais elle n’est pas suffisamment utile à l’entreprise historique du sauvetage d’un peuple, de notre peuple. Pire, elle permet de nous accuser de ne rien changer, de ne pas faire mieux que le système antérieur que nous avons dénoncé pendant 50 ans. Et le comble est qu’elle nous divise par les élections pour cette CdC. Elles font de nous « des élus locaux qui ne font pas la Loi », selon l’expression d’un Président Macron, mais tenus de l’appliquer. Un Président élu de Roi républicain rayonnant pendant « la période de grâce ». De courte durée, cessant avec la prolifération des gilets jaunes à tous les ronds-points.

 

Gilles Simeoni s’empare de la mairie de Bastia. Il est, certes, l’homme de la situation, il en a le profil comme on dit. Le système des clans s’est dégonflé comme une baudruche. Gilles certes, mais on n’avait pas encore compris que les clans étaient en chute libre, vu la crise des partis hexagonaux à Paris, ils n’avaient plus rien pour s’accrocher. D’où une chronologie trompeuse qui rend visible leur disparition en premier lieu. Bref, cette crise permet la poussée nationaliste tout en laissant le champ libre à Macron, décidé de mettre au pas ces élus « locaux ». L’agression puis la mort d’Yvan Colonna met l’île en ébullition la veille des élections primordiales pour la Ve République. Les images d’affrontements violents dans toutes les villes obligent Macron à calmer le jeu d’urgence. Il envoie Darmanin, son ministre de l’Intérieur, pour cette mission. Sa responsabilité est entière. Les prisons et celles de haute surveillance sont du domaine régalien. Darmanin promet de discuter de tout : emplois, vie plus chère et autonomie… tout ! Il faut que, à un titre ou à un autre, tous les mécontentements y trouvent un espoir d’en sortir. Les conséquences de cette vulnérabilité préélectorale du jamais vu. Les jeunes pensent détenir la clé pour contraindre ce pouvoir central arrogant. La fin de l’année, les examens, les adultes font qu’ils se calment.

Gilles Simeoni a obtenu un début de discussion. Il est photographié en tête à tête avec Darmanin. Elle est reportée en fin d’année, après les élections. Ces derniers jours, Gilles déclare que le ministre traîne les pieds…

 

La crise touche maintenant le pouvoir élyséen. Le Président réélu n’a qu’une majorité restreinte. Il est bridé. Le bloc Mélenchon et le bloc Marine sont là, irrécupérables et sans possibilité de débauchage individuels. LR est trop septique pour lui faire confiance. Il a le masque du perdant. Attendre et prendre la place est moins risqué.

Quelques points favorables pour les lendemains de crise sont apparus.

Des jeunes de Gauche pensent à s’organiser. Ils ont posé pour Corse Matin la semaine passée. S’ils sont le départ d’une Gauche nouvelle sur le vide abyssal d’une Gauche volatilisée, tant mieux pour la démocratie.

La reprise économique serait incertaine du fait de la guerre en Ukraine ? Elle « n’est pas la guerre, elle n’est pas non plus la paix », un conflit qui empoisonne l’Occident. Les prix augmentent et une part de spéculation anticipation est probable.

On commence à parler de flux touristiques qu’il faudrait maîtriser, de paquebots de croisières énormes et pollueurs.

Core in Fronte n’a pas présenté de candidats pour ne pas accroître la confusion. Bravo ! Ils savent garder la tête froide hors du virus de la « febraccia ».

Un dictionnaire a introduit le mot « pinzutu ». Un pinzutu corse et fier de l’être ?

Le Parlement européen a voté une recommandation aux États de prendre en compte la spécificité de ses îles.

Le monde féminin est en alerte par la suppression de l’IVG aux USA. Ce problème de société est grave et ne saurait être résolu par « pas d’IVG » ou « IVG à la carte ». Il débouche sur la conception de la vie. Il exige d’être suivi de prêt et avec la plus grande tolérance dans les débats.

Le débat sur la mafia à la CdC est promis pour octobre.

Un bac sans incident. Mais à quoi sert-il ? Un certificat pour attester la fin du cycle du secondaire.

Les déchets ? Ils augmentent avec la saison et l’afflux de visiteurs. On trie un peu mieux mais ça coûte toujours plus cher. Pollueur-payeur est le principe sur lequel il faut organiser le ramassage au porte à porte. Il serait efficace et juste.

Laurent Marcangeli a réussi sa montée à Paris. Il semble être un pilier pour le parti d’Edouard Philippe au Parlement, lequel vise les élections de 2026 quand Macron ne pourra plus être candidat.

L’abstention est en croissance aux élections. Le bon peuple est désenchanté. Le Président annonce l’échec de toute coalition de gouvernement. Il tentera de faire avec sa majorité étriquée les réformes promises. Autant dire que nombre dans l’hémicycle sont portés à miser sur son échec définitif et un jeu redistribué sans lui.

 

Une seule question pour les nationalistes : quid de la délégation qui piaffait de dialoguer ?

Renvoyée aux calendes grecques. Qui veut parier à un contre dix ?

Où est l’erreur ? L’outil militant ouvert démocratique au sein du peuple corse pour convaincre les Corses. On a désormais du temps pour y réfléchir sans excès de febraccia. Mais plus nous perdons de temps, plus ce sauvetage sera difficile et aléatoire. •