E riflessioni di Max Simeoni

La rue est parfois une impasse…

Max Simeoni
par Max Simeoni

 

À la première manifestation, l’ancien que je suis s’est réjoui que nos jeunes, après l’agression sur Yvan Colonna, en tête dans la rue pour dénoncer une injustice de l’État jacobin français. Des militants et des élus nationalistes en première ligne pour empêcher un nouveau drame.

 

 

Au Cedic en 1964 où nous n’étions qu’une poignée d’adultes. Les premiers étudiants ont été Michel Castellani et Jean Filippi devenu avocat.

Oui, réjoui d’avantage qu’une majorité à la mairie de Bastia et à la CdC sachant combien les élections peuvent diviser, sans un mouvement organisé au sein du peuple corse. Il le faudra pour sauver le peuple corse à temps, le renouvellement rapide de la population insulaire le dissout.

Les étudiants de Nice (Pierre Poggioli, Léo Battesti, Bernard Pantalacci…) ils étaient en voie de se radicaliser suivant le FLN algérien, ils fondèrent par la suite le FLNC. À notre AG, ils voulaient faire aller le mouvement dans un sens plus révolutionnaire. L’ARC avait déjà décidé d’occuper une cave d’un viticulteur pour dénoncer la fraude de la vinasse et la Covirep où quelques gros négociants Pieds-Noirs pratiquaient des traites de cavalerie. Jean Mannarini militant, employé de la Maison Mattei nous avait fourni le dossier établissant les preuves. Il fallait gagner du temps, l’AG vota un délai de six mois  pour des Statuts nouveaux au delà de la date arrêtée en secret du 22 août 1975 pour Aleria.

 

Après la libération d’Edmond, un an après Aleria, le dynamitage de la cave Cohen Scali, une année de cavale, puis avec l’ARC et l’UPC, le souci a toujours été de démarquer le mouvement autonomiste des indépendantistes FLNC pour ne pas paraître cautionner la violence clandestine mais en maîtrisant les tensions entre nationalistes, faisant des élections avec eux, et se dégager quand ils voulaient nous réduire à n’être qu’un contre pouvoir sous la baguette du FLNC. Difficile pour les jeunes de participer et ils allaient à la LLN.

L’ARC a participé aux élections législatives pour imposer la notion de peuple corse dans les débats où il n’était question que de Droite et de Gauche et pour traduire en justice les clans qui bafouaient le suffrage universel par des fraudes massives.

Les clans politiciens ont disparu, la Ve République ne correspond plus  aux données d’une mondialisation financière et d’une population en croissance accélérée. Les défenseurs du peuple corse menacé de disparition à court terme n’ont plus de temps à perdre. Le combat du sauvetage est lié à un combat pour la démocratie.

 

La descente dans la rue et ses risques de violence ne sont envisageables que si l’injustice qui la motive est comprise par tous les Corses. La violence par des éventuelles victimes innocentes, par des conséquences socio-économiques peut diviser les Corses comme des enjeux électoraux. Beaucoup de nos jeunes peuvent croire que des incendies, des fumées de gaz médiatisées d’une ou deux journées font une insurrection populaire. La mort tragique d’Yvan Colonna dans la prison de haute surveillance d’Arles a déclenché une brutale émotion tout à fait normale chez les jeunes et chez tous, mais de là à dire qu’ils ont « obtenus en deux ou trois manifs plus que les élus et les mouvements politiques en cinq ans de palabres », c’est vrai et faux. Vrai, mais ils n’ont été le détonateur d’une poudre accumulée par tous les combats nationalistes, héritiers de l’histoire de notre peuple qui avec avec des erreurs a toujours aspiré à survivre sur sa terre. Darmanin débarque pour calmer et fait des promesses à tenir après les élections. Malgré les blindés russes en Ukraine, les images locales « d’insurrection » nuisent à la candidature du Président, au rôle international qu’il entend jouer pour donner une image d’homme d’État. Des promesses et après s’il est élu… il verra. S’il ne l’est pas, ce qui est peu probable, qu’elle garantie avons avec un successeur ? Aucune. Les mieux placés disent tous qu’ils prennent en compte les problèmes des Corses, qu’il faut plus d’autonomie mais à « voir ce qu’on va y mettre »… par le dialogue… et glissent entre les lèvres « pas le statut de résident… pas la coofficialité… » autrement dit un énième statut de gestion partagé avec l’État et limité à l’économie et au culturel tenus en laisse.

Pas de lien de l’homme avec sa terre, pas de langue. Pas de peuple corse. Sans langue, une terre au plus offrant, en attendant qu’il soit minoritaire et disparaisse.

 

Les jeunes contre CRS et gardes mobiles protégeant les bâtiments publics ? Le sentiment de révolte pour l’agression d’Yvan Colonna a mis tout le monde en colère dans la rue. C’était une nécessité pour Macron à quelques jours du premier tour des présidentielles de calmer le jeu. Il envoya son ministre de l’Intérieur de promesses telles qu’un dialogue semblait ouvrir une porte. Le dialogue impliquait retour au calme. La libération des prisonniers politiques peut être différée au nom des troubles publics. Le cycle de discussions pour cadrer le contenu de l’autonomie est renvoyé aux calendes grecques.

Gilles Simeoni voulant être le rassembleur, il a été celui d’une coalition nationaliste qui a eu une majorité « absolue ». Les autonomistes n’ont pas « fusionnée » ce qu’ils avaient décidé et tous voulaient participer au dialogue avec l’État. Gilles Simeoni pour amorcer le débat a sorti une majorité « absolue » à son compte. Les échanges préparatoires avec le gouvernement ont pu se faire.

L’assassinat d’Yvan Colonna a mis le feu. Le gouvernement entièrement responsable devant trouver devant l’urgence, confit la mission à Darmanin. Prisonniers politiques enfin libérés… le temps des formalités… Dialogue pour l’autonomie, compétences, moyens après l’élection de mi-avril… avant la Saint Sylvestre !

Le calme revenu étant un préalable, le gouvernement stoppe tout. Et maintenant quid des jeunes ? Et Gilles Simeoni a-t-il un plan B ? Il voulait sortir par le haut, le voilà les pieds dans le pétrin. À l’Assemblée pour le vote du budget les critiques diverses ont fusé et le pouvoir central montre du doigt des élus qui devaient participer au dialogue au milieu des jeunes manifestants incendiaires…

 

Sans un parti autonomiste le moins clivant pour l’ensemble des Corses et organisé au sein du peuple, si les idées ont avancé, les élections réussies, le peuple corse reste ouvert à tous les vents. Il peut être le moyen politique fort donnant des garanties démocratiques à tous pour une force émancipatrice et de sauvetage. •