Arritti ne reprendra qu’en septembre et les militants devront attendre… le mois d’octobre pour voir ce parti unifié enfin naître. Octobre étant l’anniversaire de la décision prise par leur congrès fondateur d’il y a un an par plus de mille d’entre eux qui ont voté la fusion avec des statuts, une Charte éthique… bref tout pour démarrer dans l’enthousiasme avec la possibilité de consolider l’ensemble des nationalistes et négocier avec le pouvoir central de Macron à court terme les éléments du Padduc et à moyen terme l’autonomie interne et la reconnaissance du Peuple Corse.
Certes, ce Président s’est révélé être un jacobin intransigeant qui se trouvait en tant que tel dans l’obligation de contrer la percée électorale des natios. Il l’a fait d’une manière nette, brutale dans le cérémonial solennel d’anniversaire de la mort d’Erignac. Il a repris les rênes de la recentralisation, il a mobilisé ses Ministres, ses Préfets toute son administration pour faire savoir à tous que élection ou pas, les natios n’étaient pas l’avenir de la Corse, qu’ils n’avaient aucune légitimité dans la République. La tête de Maure exclue de la moindre officialité.
Dans ce contexte de surprise totale, les élues natios KO, avaient du mal à avoir des idées claires. Ils sont obligés de négocier, c’est à dire d’accepter ce que Jupiter voudra bien faire par ses Ministres et son administration.
C’est devant cette évidence que plus que jamais la nécessité de s’unir aurait dû s’imposer non plus pour un crescendo d’élan émancipateur mais pour tenir le coup face à cette guerre déclarée. Et non, je suis ébahi lorsque je lis la prose de Jean- Christophe Angelini dans le Corse-Matin du samedi 28 juillet nous chanter l’air de « tout va très bien Madame la Marquise ».
– « Créer Femu avant la date anniversaire du 15 octobre » ?
L’anniversaire du Jeu de Paume ?
– « le principe de fédérer l’ensemble des composantes n’est pas abandonné… » et moi qui pensais qu’il s’agissait d’unifier les composantes et sortir de la fédération électorale, j’ai dû mal lire les statuts votés à l’unanimité par plus de mille présents le 15 octobre dernier.
– « pour accueillir davantage… pour une ligne claire et une gouvernance résolument partagée…»
– « une construction qui… n’écrase pas… valorise le débat ».
Une épicerie, un self service où on peut papoter à l’aise entre voisins natios, en somme ?
Certes pour l’heure on ne voit que des chefs, pardon, que des leaders.
Toute sa prestation tourne autour de l’idée que pour l’essentiel « tout va très bien… à part cela Mme la Marquise, tout va très bien… »
Si on faisait un référendum pour mesurer cette satisfaction et la justification d’attendre un an d’anniversaire, pensez-vous que le résultat serait conforme à celui du ou des chefs, pardon, des leaders à l’affiche ? Un référendum sans fraude, bien sûr.
L’erreur est simple à comprendre et la politique trop politicienne à horreur de la simplicité.
On a cru que le suffrage universel rendait légitimes nos revendications et que nous étions incontournables. Mais pour le système de la République des jacobins nos revendications étaient incompatibles.
Dans l’opposition et contre les clans nous étions tolérés au titre de la liberté de pensée. Mais majoritaires « absolus » avoir à discuter avec nous cela revenait à devoir confirmer tant soit peu nos revendications. Impossible : ceux qui contestent le jacobinisme de l’État français sont des ennemis de la République supportables s’ils ne représentent qu’une minorité hors jeu, à écraser s’ils ont quelque pouvoir.
Aussi, j’ai du mal à saisir les valses hésitations de nos chefs (pardon, de nos leaders) quand ils diffèrent la construction de ce grand parti de démocratie, seul à pouvoir tenir et à préserver la future émancipation de notre Peuple dont le jacobinisme veut la disparition depuis toujours, et que précisément il est contraint de ne plus s’en cacher.
Je suis stupéfait d’apprendre que nos chefs (pardon, nos leaders) discutent gentiment pour peaufiner ce parti et demandent de leur faire confiance, de prendre des vacances et qu’à l’anniversaire de notre demande on pourra fêter l’accouchement retardé dans l’allégresse.
Suis-je borné quand je pense qu’une reconduction des structures autonomistes sans un parti unifié n’est que la reconduction d’une logique électorale pour se partager le pouvoir ? Suis-je un gros naïf quand je pense que faire confiance aux militants qui se sont inscrits le 15 octobre est la meilleure des garanties pour leur commune cause au service de leur Peuple en danger d’extinction par plus de deux siècles de domination de l’État français ?
Comment pourraient-ils ne pas utiliser tous les talents disponibles pour mener le sauvetage de leur Peuple ?
Partir en vacances ? Les militants sont déjà au chômage technique sans indemnité mais avec un désenchantement bien amorcé qui peut annoncer une dépression générale grave.
Quant aux petits chefs (pardon, aux leaders), ils seront occupés à préparer nos lendemains qui chantent « nos bateaux sur l’eau » ou à ne rien dire comme des sphinx sans réponse à nos questions.
Si je délire, qu’un tribunal de la démocratie nationaliste me fasse interner pour me soigner.
Max Simeoni.