Les festivités sont passées, restent quelques mets et friandises à finir, le retour à plus de diététique se fera progressivement en sifflet, avant Pâques…
par Max Simeoni
Sur le plan politique rien de nouveau. À Paris comme sur l’île, les élus s’attellent à leur réélection. Le virus mute dit-on. La meute des responsables politiques et de leurs Conseillers officiels, comme les privés qualifiés, et tous les internautes en nombre, donnent leur recettes… pour l’heure ce peloton a du mal à recoller… sur les bords de route les touchés par la crise sanitaire attendent les secours… un premier espoir vain, le Remdesivir qui se prétendait curatif a été commandé par nombre d’États européens. Il aurait rapporté 900 millions de dollars au laboratoire Gilead. Le vaccin Pfizer préventif lui, va entrer en campagne. Ces résultats seront connus plus tard. Une bonne nouvelle, la vaccination contre la grippe saisonnière a bien marché.
Le virus a fait reculer la date des élections qui se feront en juin. Ce petit trimestre perdu est supportable mais l’inconnue demeure pour les conditions de la campagne : les meetings, les réunions, les dîners limitées à combien d’individus ? Restent les réseaux sociaux, qui sont illimités ou incontrôlables et propices aux diarrhées verbales, aux manipulations, à la désinformation, aux défoulements et assez hors d’atteinte pour des procès en diffamation… primes donc pour les comportements d’irresponsabilité.
Rien de nouveau en ce qui concerne les rapports entre les natios insulaires coalisés détenteurs d’un pouvoir local et le pouvoir central à Paris qui refuse tout dialogue et son préfet hargneux qui montre les dents paraît-il. On peut penser que notre État jacobin veut en finir avec l’installation des élus natios, qu’il veut les affaiblir et marginaliser le peu d’influence qu’ils ont. En effet trop d’activités économiques sociales et culturelles dépendent de subventions, d’aides diverses, d’allégements de charges pour survivre. Ces acteurs en difficulté pensent qu’il ne faut pas braquer le pouvoir central par des demandes politiques. Cette précarité est le point douloureux sur lequel le pouvoir peut appuyer en faisant porter le chapeau aux natios.
Ceux-ci n’ont pas encore ou suffisamment compris qu’il y a une incompatibilité fondamentale entre les intérêts d’une République des jacobins et la reconnaissance d’un Peuple et de ses droits sur sa Terre. Il en a été toujours ainsi sur le fond sous des formes diverses selon l’environnement général.
Une loi Douanière d’un siècle, de 1818 à 1913 pour couper le jeu des possibilités de la géopolitique de l’île et l’amener à une seule, celle des échanges avec la France. Ces taxes douanières ont stérilisé tout progrès économique autocentré et ont commencé à la vider de ses habitants pour les guerres et l’Empire colonial d’une puissance impérialiste. En 1962, le réservoir est vide, 160.000 hab., et les Accords d’Evian reconnaissent l’indépendance de l’Algérie. L’Europe est le seul horizon encore lointain. Le rapatriement des colons petits et grands et les essais atomiques souterrains sont des priorités qui s’imposent à De Gaulle et à l’Administration. Il faut relancer toutes les régions périphériques négligées par l’aubaine coloniale. L’île se verra promise à un Schéma d’aménagement de la Corse voté pour la période de 1971 à 1984 qui est un schéma directeur d’un tout tourisme présenté comme une ère de progrès pour tous les insulaires et qui n’est autre qu’un projet dévastateur qui opte pour la disparition rapide des restes du Peuple Corse et le développement accéléré et massif d’un tourisme par la création de 200.000 lits et la venue de 70.000 employés spécialisés. C’est un des scénarios du Rapport secret commandité à l’Hudson Institut. Dénoncé, il semblait être abandonné par l’État. En fait il se poursuit sans le dire, camouflé mais catastrophique. Les chiffres l’affirment. La vie est plus chère malgré l’Enveloppe de Continuité Territoriale (DSP), et les résidences secondaires poussent comme des champignons en serre, le flux de population à fait doubler la population en moins de trente ans. Le programme est simple : disparition des indigènes et appropriation de la Terre pour une économie dominée par des intérêts extérieurs. La colonie à peine fardée.
Les nationalistes dénoncent la menace sur leur Peuple. Ils veulent le sauver. Ils veulent que leur île et ses sites ne soient pas dénaturés. Ils veulent la développer et que leurs enfants y vivent correctement, puissent y revenir s’ils le désirent et ne pas avoir à céder la place. Bref ils veulent un développement maîtrisé au mieux.
Tous les statuts particuliers Deffere, Joxe, Jospin, Caseneuve sont des leurres s’ils ne débouchent pas sur la reconnaissance du Peuple Corse et les moyens de gérer le destin commun. C’est le piège sans le pouvoir législatif d’une Autonomie réelle. Les élus n’auront que le pouvoir de gérer les inconvénients immédiats mais pas celui de changer les structures qui les encadrent et les entraves. Ils seront un alibi commode d’un échec. Un meurtre camouflé en suicide.
Pour la reconnaissance du Peuple Corse, ne serait-ce que la coofficialité de sa langue, il faut modifier la Constitution. Ne gagner que des élections en passant son temps en coalitions mal soudées, en listes à ouvrir pour être parmi les élus ou pour ne pas céder sa place n’est-ce pas perdre le contact avec la réalité, du simple délire.
Il est temps de penser à mettre l’accent sur une organisation politique adéquate. Le Parti.
Je n’ai fait qu’un simple rappel pour laisser passer les quelques excès en chocolats ou boissons de cette fin d’année. Pour la nouvelle qui débute mes vœux de Salute è di Pace, a Pace de combattant citoyen au service d’une cause historique de justice. On ne sauve pas un Peuple par procuration ni par de seuls mandats électoralistes. •