Si le ridicule tuais…

Si le ridicule tuais, il y aurait peu de survivants. En effet, l’engagement pris en octobre 2017 a été grossièrement malmené dans sa simple logique. L’engagement a été public par l’assemblée des militants autonomistes, toutes tendances réunies, qui ont voté le principe d’une fusion en une seule organisation, des statuts élaborés en commun et une Charte Éthique. Une commission composée de délégués de chaque organisation était chargée de préparer l’AG constitutive dans les six mois. Le vote s’est fait à l’unanimité sans la moindre contestation, dans l’enthousiasme. En décembre, la coalition électorale des natios prenait les commandes de la CDC avec une majorité absolue.

 

Le succès historique des natios a été en partie dopé par l’effondrement des partis de gauche et de droite alternant au pouvoir élyséen. Tout se présentait sous le meilleur jour possible. Les clans laminés et un Président tout neuf, tout jeune, brillant, souriant girondin. Une Assemblée Unique avec la suppression des Conseils départementaux dont les natios pensaient tirer quelques compétences et quelques moyens financiers supplémentaires, une sorte de petit pas vers un plus de possibilité d’action. Ils se croyaient légitimes ondoyés par le suffrage universel.

Le rêve fût court et le réveil cauchemardesque.

Le Président arracha son faux-nez girondin, les clouât au pilori, les rabaissa au niveau des inutiles « de simples élus locaux qui ne font pas la Loi »… le message était limpide. Il voulait leurs peaux.

La suite de ce chapitre sera écrit par l’Élysée, mis en musique dans les commissions, chanté par son gouvernement dans les amphithéâtres des deux parlements et du Congrès de Versailles. Un De Profundis pour l’autonomie Corse, un alléluia pour la régionalisation à la parisienne…

 

Et mis sur la touche, que firent nos champions autonomistes ?

Ils s’enfermèrent dans le placard de la « coordination » Femu a Corsica et pinaillèrent à coeur joie… leurs militants supporters tendaient l’oreille, ils perçurent des bruits divers, des petits coups contre le bois, des bribes de chuchotements, des sons comme des flatulences… les six mois pour l’échéance fixée (AG de Femu), furent doublés, on voulait espérer en un anniversaire allègre, en octobre, qui aurait soulagé… on en est au 14e mois, l’ouverture du placard est fixée au deux décembre, trois semaines avant Noël. Ouf !

Mais rien n’est résolu. La chienlit est devenue publique.

Elle s’étale dans Internet et dans les médias. Le Président et ses escouades de jacobins peuvent avoir le sourire. On a tout fait pour cela.

Et pourtant, rien n’est perdu si… si après cette farce du placard, on revient à la logique du départ d’octobre 2017 qui voulait une unité des autonomistes pour un grand parti démocratique exemplaire.

Il est possible de le lancer, de dépasser les querelles infantiles.

La démocratie est une valeur de civilisation universelle, de liberté et de dignité des Peuples.

Chacun la conçoit, la ressent naturellement. L’élection un de ses moyens pour définir le cadre des lois que le Peuple veut se donner. Mais elle peut être pervertie.

Les 90 % d’un dictateur, les fraudes, les désinformations, les manipulations, etc.

 

Mais pas de démocratie sans des techniques pour qu’elle puisse s’exercer, sans une information complète, sincère. Tout groupe humain voit des leaders émergés. Dans une équipe de football, dans un directoire d’entreprise, dans un couvent de prières… mais les options démocratiques et les procédures, les contre pouvoirs doivent être clairement énoncées dans les statuts, le règlement intérieur permet de les préciser. Il existe des leaders démocratiques et les techniques pour l’exercice du pouvoir démocratique permettent de les choisir sans trop de risque de se fourvoyer. Un leader démocratique finalement fonctionne que s’il se sent porté par la confiance des militants, confiance dont il est né.

 

Chaque Corse porte en soi l’amour de la Corse et il est à convaincre. Sans un parti démocratique cohérent, rayonnant au sein du Peuple, la pédagogie du danger tourne court, et la force capable d’en imposer au système jacobin se délite. Il faut appliquer la feuille de route d’octobre 2017 sans esprit partisan, en suivant les statuts votés. Une période de rodage est inévitable. Une ou deux autres AG pour les modifier, les rendre plus adaptés au défi de la République des jacobins, sera indispensable. Dès les lendemains du deux décembre ce sera mon souci d’en parler et/ou d’en discuter.

Max Simeoni.

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