Le coronavirus a créé une crise sanitaire qui a engendré des conséquences économiques et sociales. Le Covid19 a mis en émoi tous les acteurs du secteur touristique en début de saison alors que le déconfinement commençait. L’Exécutif (Gilles Simeoni) demande trop tard, la veille du scrutin, le renvoi du deuxième tour des municipales voulu par le gouvernement. Il propose le Green pass pour sécuriser la saison touristique. Levée de bouclier, ce passeport sanitaire est considéré comme un frein à l’arrivée des estivants. Pas d’obligation, il est laissé à la volonté de chacun d’eux. On se contentera de la prise de température dans ports et aéroports…
La leçon est que les économies mondialisées sont fragiles. On a pu dire qu’il faudra les repenser… Dans l’immédiat, pour l’État, il s’agit de limiter les dégâts. On peut imaginer que l’ère des virus a commencé. En effet, depuis le VIH et autres pandémies, ces virus sont d’origine animale. Un réservoir important dont certains finissent par se greffer sur l’Homme et chacun avec des caractéristiques plus ou moins différentes qu’on apprend à connaître au fur et à mesure qu’elles se développent dans l’espèce humaine, laquelle offre un espace propice : sa population croît exponentiellement et se déplace par flux sur tous les continents… le rêve pour des virus animaux.
Pour revenir une fois de plus sur l’histoire du colonialisme en Corse de l’État jacobin.
L’île, conquise par les armes du Roi de France, se retrouve en phase dans un premier temps avec la Révolution française qui avait mis fin à la féodalité. Pasquale Paoli de retour est reçu par Robespierre lui disant : « vous vous êtes insurgés contre la tyrannie alors que nous n’y songions même pas… » le compliment est de taille… historique. Après la période mouvementée des Restaurations et de Napoléon III, de 1818 à 1913 la République impose à l’île 95 ans de loi Douanière pour détacher l’île de ses échanges avec la Péninsule italienne qui était composée de villes-États, en concurrence et souvent en conflits. La Corse en tirait parti pour ses échanges commerciaux avec la Toscane notamment, et pour sa sécurité, en jouant l’une et l’autre, Pise contre Gênes, Hyacinthe, père de Pasquale Paoli, trouve abri à Naples après la première révolution. La loi Douanière rejetée par tous les insulaires bloque les productions locales, les oliviers et la vigne, et avec le temps elle les insèrent dans le jeu unique hexagonal. La France aura besoin de ce réservoir d’hommes pour ses guerres et son Empire colonial. La loi Douanière est levée en 1913, la veille de la guerre de 14-18. Par sa position géopolitique la Corse préoccupe tous les pays qui naviguent et ont des intérêts en Méditerranée, depuis Constantinople à Gibraltar, tous les riverains d’Europe, l’Angleterre et une piraterie généralisée… Il faut un siècle, 95 ans, pour ce basculement, l’éloignement et l’effacement des mémoires, pour que la population n’ait d’autres horizons, d’espoir d’avenir qu’au nord ouest. Imaginez dans 50 ans ce qui restera d’Aleria si les nationalistes perdent avant d’avoir l’autonomie et la reconnaissance de peuple.
Le rouleau compresseur de la disparition du peuple corse continue malgré la « majorité absolue ». La période de réservoir d’hommes n’a plus de raison d’être pour cette République. L’encadrement de l’Empire a pris fin en 1962 avec la paix en Algérie et les Accords d’Evian en 1962 et l’Europe à construire débute par l’approche économique (charbon-acier, énergie etc.). La Corse est vidée, 160.000 habitants en 1960, non développée avec un patrimoine nature exceptionnel, qui peut être rentabilisé par le tourisme. La Setco promet une chaîne de cent hôtels. Elle en érige 3 ou 4.
L’État sort son plan d’aménagement de la Corse pour la période de 1971-1984 et publie des cartes pour l’illustrer dont les prises foncières sur tout le littoral par les grands groupes financiers (Rothschild dans l’Agriate, Devèse dans le sud, la Testa Vintilegna et bien d’autres…) la promesse enfin que l’État va mettre le paquet et sortir la Corse du non développement. La réalité apparaît quand tout de suite l’ARC a en main le rapport de l’Hudson Institut commandité en secret par la Datar qui révèle la supercherie. Elle le dévoile et il est clair que l’État a choisi le scénario déconseillé dans ce rapport tout simplement le développement d’un tourisme rapide et massif en 15 ans qui s’accompagne de la dilution finale des 160.000 Corses qui restent. Il ment à en être grotesque pris la main dans le sac. Le schéma d’aménagement n’existe plus dans le vocabulaire étatique mais cette politique continue mine de rien. Les chiffres l’attestent.
N’avons-nous pas 60.000 précaires et tout autant de pré-précaires en majorité des autochtones et en 30 à 40 ans notre population passe de 160.000 habitants à 320.000 par des apports exogènes. Le repeuplement n’est pas fait à partir du fond corse. Il est conforme au scénario choisit en secret. La vente de la Terre est sur le marché. La spéculation enrichit les plus offrants, les entremetteurs, les mafieux. L’île a bâti plus de résidences secondaires que n’importe quelle autre région de l’hexagone par le fait de la décharge de 30 % des frais de construction pour celles à valeurs locatives.
Le tourisme prépondérant juteux, surtout pour les groupes financiers, est bien en place et se développe. Il reste un crime. Il n’est plus un coup de Jarnac caché derrière le schéma d’aménagement de 71-84. Ce tourisme est « maîtrisé » pour les financiers extérieurs et il nous rend dépendants, une grande partie d’entre nous en vivent, vivent de cette vocation touristique naturelle qui n’étant pas maîtrisée par un peuple non reconnu, sans droits légaux, contribue à son déclin.
Nous sommes, pour les finances extérieures, des commissionnaires à leur service plus ou moins « intéressés » quand nous voulons toujours plus de touristes, plus de monde en Corse dans le cadre qui leur convient. Cela nous permet de vivre pour les engraisser. C’est un fait chiffré.
Plus de 97 % de tout ce que nous consommons vient de l’extérieur, aliments, matériaux de construction, vêtements… Certes nous ne pouvons pas tout produire en autarcie. Mais nous sommes réduits à des échange en sens unique, au service des dominants qui engrangent des bénéfices et qui consentent après l’échec du schéma d’aménagement 71-84 de nous laisser manger individuellement. Nous sommes drogués, addictifs. Sans pouvoir d’autonomie, de faire la loi, nous subissons celle des autres, nous ne pouvons pas « sauver notre peuple et développer sa Terre en la respectant », nous sommes nationalistes de marionnettes qui se bastonnent entre eux dans des élections locales « qui ne font pas la loi » et qui doivent appliquer celle des autres à leur détriment. Une colonie.
Amis lecteurs partez en vacances. Dans la suite d’Arritti je compte indiquer des modèles de tourisme de petits peuples qui ont su tirer profit du tourisme. Le jeu des marionnettes va vous occuper à coup sûr pour huit mois encore. En attendant choisissez vous un candidat sénateur, vous n’avez que l’embarras du choix…