Le retard pris pour la structuration de Femu a Corsica a deja hypotheque les elections europeennes. La chienlit au sein de RPS entre les autonomistes, les « moderes » PNC et Inseme pour l’investiture d’un candidat sur la liste EELV-ALE a sans doute fait retrograder Francois Alfonsi sur la liste et l’a place a la limite des eligibles selon les sondages. Corsica Libera et le PNC ont aussitot prone l’abstention avec comme argument que les europeennes n’apportent rien a la lutte nationale. L’argument ne tient pas, il est d’ordre politicien.
Un député nationaliste à Bruxelles est un élément important de l’internationalisation de la lutte. J’ai pu le mesurer. Et quand François Alfonsi, épaulé par ses assistant( e)s, fait voter à une quasi unanimité une motion du Parlement invitant les États membres à conforter les langues régionales, ce n’est pas rien.
L’État français se trouve un peu plus isolé. La cause nationaliste a tout à gagner. On doit se battre sur tous les fronts pour faire reculer et faire céder l’État jacobin. Rien ne justifie de s’en laver les mains. Il faut voter et faire voter.
L’échec de la fusion votée au Congrès d’octobre 2017, pourrait être lourd de conséquences.
L’année perdue (14 mois) par la Commission (6 mois dévolus à une commission instituée au Congrès de 2017 pour une AG Constitutive, plus 8 mois de palabres pour réfuter la fusion au nom « du respect des sensibilités », d’un « fédéralisme ratissant plus large », et finalement d’une « structure à deux à égalité ») oblige Inseme et Gilles Simeoni à lancer Femu a Corsica, « en laissant la porte ouverte », la veille du début du cycle électoral qui commence par les Européennes. Certains élus d’Inseme d’ailleurs n’étaient guère pressés d’avoir à faire à un parti organisé depuis sa base qui pouvait perturber les futures candidatures et l’ordre des listes.
Bref, la chienlit des «modérés » a envahi tout le terrain des autonomistes où poussent trop d’enclos, de chapelles d’ambitions électoralistes. On est peut être en passe de perdre une occasion historique importante.
La fusion des autonomistes aurait mis en pool un parti démocratique capable d’oeuvrer à une convergence plus efficace de tous les natios contre l’État jacobin dans le respect de chacun. C’était possible puisque
le FLNC a arrêté la lutte clandestine.
Il aurait eu les moyens d’attirer encore plus de Corses et sa majorité de coalition électorale serait devenue un front populaire d’émancipation coloniale pour une vraie révolution.
Le résultat des élections municipales dans un an influera sur celui des territoriales l’année suivante desquelles sortira une Assemblée Unique qui fera face à l’élection du Président de la République qu’il convient d’aborder en position renforcée.
Il est déraisonnable d’imaginer l’avenir comme si les circonstances devaient être identiques à celles qui ont conduit à cette majorité « absolue ». Tant d’événements imprévisibles peuvent survenir favorables ou non. Rien n’est jamais acquis définitivement dans un combat historique.
La seule règle de conduite est de tout faire pour augmenter sa force politique démocratique en commençant par éviter ses erreurs et ses insuffisances. On doit tendre à avoir le meilleur potentiel pour résister dans l’adversité ou pour saisir les meilleures opportunités.
Or faute d’adversaires clanistes, les élus autonomistes donnent l’impression de se comporter comme s’il n’y avait plus rien d’autre que de se faire réélire.
Bon nombre de militants non élus pensent de même et sont à l’affût. La fièvre maligne, a febraccia, est épidémique et rend aveugles.
La priorité est à la préparation des municipales.L’électoralisme s’impose vu la proximité de l’échéance. La mise en place d’une base militante démocratique devient une mobilisation par les élus en place de militants en tout et pour tout des agents électoraux. Cela correspond à la logique de la coalition électorale Pè a Corsica. Femu a Corsica est sinon mort-né mais peu s’en faut.
Il est très difficile en si peu de temps de mener la mise en place des deux, la construction de ce mouvement et dégager les moyens de deux campagnes électorales importantes en deux ans.
Si telle est la réalité, on imagine facilement qu’on risque de se trouver piégé dans la poix Pè a Corsica.
Comment à ce stade s’en détacher et préserver l’avènement de Femu a Corsica ?
Après le 26 mai, au début de l’été, la convocation par Femu a Corsica d’un Congrès exceptionnel en vue d’y réfléchir ensemble et trouver deux équipes, pour sans trop de risques, trouver les chemins parallèles de la logique électorale que le calendrier impose sans délais et celui de la mise en place de ce mouvement à base démocratique active implanté dans chaque régions et où s’élabore la sève qui nourrit tout l’arbre national.
La perte de temps dans nos palabres nous condamne à l’exploit de ne pas laisser l’outil, le mouvement démocratique de libération, se rouiller par un électoralisme de coalition politicienne.
Sans discrimination, l’esprit de responsabilité, la mission pour notre Peuple qui nous anime rend possible le miracle de repartir et rattraper le temps perdu et d’aller encore plus vite sur la route qui reste à faire, longue et rude.
Max Simeoni.