Va-t-on encore longtemps jouer aux c… (crétins) ?

Difficile d’admettre les jeux cafouilleux auxquels les natios se livrent depuis qu’ils sont majoritaires à la CdC. Il y aurait de quoi se demander si c’est moi personnellement et quelques autres qui ont le jugement altéré ou l’ensemble des élus et des actifs qui « battent la campagne »… Les atermoiements et les retards n’ont plus de sens, ils entament gravement leur crédibilité, démobilisent les militants, portent atteinte à tout le projet de sauvetage du Peuple Corse, renforce l’Etat républicain jacobin.

 

Reprenons dès le début de la percée natio électorale.

La prise de la mairie de Bastia fait tomber la citadelle des ultras jacobins locaux, les Zuccarelli. On a pu croire que des électeurs non natios désabusés commençaient à rejeter le clanisme. Fort de cette appréciation, de plus le FLNC déposant les armes, un homme charismatique Gilles Simeoni tombait à pic pour élargir les ralliements dans les urnes et faire alliance avec les indépendantistes. La CTC investie résonna comme une fanfare. Il ne restait qu’à ouvrir les bras, en chantant l’hymne du consensus général pour une majorité encore plus « absolue » et être face à l’Etat central la voix incontestable d’un Peuple Corse à rétablir dans ses droits inaliénables. L’Assemblée Unique, votée sous la Présidence Hollande, avait supprimé les conseils généraux, première et constante demande de toute l’histoire des natios, noeuds de vipères des clans, elle devait aussi donner plus de compétences et de moyens à la gestion des natios majoritaires. Le vent paraissait souffler sans faiblir vers plus de souveraineté du Peuple Corse et gonflait d’espérance le coeur des natios.

 

Les clans au tapis, un Président de la République hors sérail, les conditions paraissaient maximales pour un dialogue constructif entre les natios légitimés par le suffrage universel et le Chef de l’Etat sans opposition.

Ce Président laissa de prime abord flotter le doute qui le servait avant d’abattre son jeu. Il couvrit l’île de vols de bourdons ministériels ni rassurant, ni inquiétant mais recueillant les données du terrain et laissant entendre que seul le Président Jupiter pouvait engager l’État.

Pour que le dialogue puisse s’ouvrir, il convenait d’arrimer la Corse à la République. Les natios renoncèrent à l’article 74 et acceptèrent l’article 72-5 qui se révélera être un piège efficace.

Ils eurent des doutes lors d’une visite au Premier Ministre et l’entrevue avec le Président du Sénat les affola au point qu’ils lancèrent à la sortie l’appel à une manifestation in Aiacciu pour démontrer au Président Macron avant sa venue pour la cérémonie d’Erignac que le Peuple les soutenait. Ils étaient persuadés qu’il fallait réussir une pression avant son choix in fine. Il était déjà fait ce choix et précisément préparé avec minutie.

Il pris la forme d’un refus complet assené avec brutalité et humiliant. Inutile d’y revenir. Les détails sont bien connus.

 

Le refus est suivi d’une attaque généralisée de tout l’appareil d’État, chasse aux bandere, tout symbole de référence du Peuple Corse doit disparaître des lieux et des cérémonies officielles, les Corses par le fisc désignés et traqués comme des tricheurs… leurs élus sont «des locaux », qui ne font pas la loi et ne la feront jamais. Qu’ils se contentent de demander l’autorisation de formuler quelques suppliques…

On pourrait admirer le Jupiter de l’Élysée pour sa magistrale manoeuvre si elle ne s’était pas faite à nos dépends. Sa victoire est totale si elle ne peut pas être pour autant définitive. Il a tout en mains. Nos élus n’ont rien pour gérer convenablement ni pour avancer sur la voie du sauvetage du Peuple et de sa Terre.

Seule sa mobilisation générale pourrait le faire.

Or ils font tout pour décevoir et démobiliser et ainsi, volens nolens, ils servent les desseins des jacobins qui n’ont que l’idée de voir disparaître ce Peuple et de disposer de sa Terre.

 

Résumons l’essentiel. Un pouvoir qui resserre les cordes du centralisme jacobin décidé à réduire la revendication des natios, à la faire disparaître ou la faire descendre au-dessous d’un seuil d’efficacité dans le présent et à l’avenir. Rien à attendre, que des coups, tordus compris. « Pas de Problème Corse, des problèmes en Corse » dont les ministres se chargeront avec les Préfets. La version raide, un viol de démocratie alors que celle d’un Liber Bou était une tentative de séduction pour un consentement de natios alors minoritaires et dans l’opposition.

Le jacobinisme républicain d’un Macron correspond à la nécessité de gommer la légitimité acquise avec la majorité « absolue». L’État ayant échoué en tentant par des statuts de gestion à freiner et arrêter le mouvement national vers la reconnaissance du Peuple Corse et une autonomie véritable.

Macron est un jacobin logique et le rempart : il a tracé la ligne à ne pas franchir et mobilise ministres, administration et préfets pour repousser et traquer ceux qui s’en approchent.

Il a face à lui les élus d’une coalition électorale dont les différentes composantes sont devenues à somme négative. En premier les autonomistes (Chjama, PNC, Inseme) que rien ne séparent quant à la reconnaissance du Peuple Corse et l’autonomie pour exercer ses droits, à obtenir par la voie démocratique c’est à dire par un soutien énergique de ce qui reste du Peuple.

Ils sont le socle sur lequel le mouvement national pouvait unir ses forces et attirer encore davantage. Ils ont pris l’engagement public en octobre de faire un mouvement unifié, avec statuts et Charte Éthique. L’Exécutif composite obnubilé par les échanges avec les ministres devant faire remonter à l’Élysée demandes et souhaits, aurait dû comprendre après le cérémonial Erignac qu’il s’agissait d’une déclaration de guerre et en tirer les conséquences : la première, se regrouper, fonder ce parti unifié d’urgence. Non, ces élus d’une coalition électorale n’ont pensé qu’en terme de cette même logique pour être reconduits dans leurs mandats, en terme de listes, derrière le Chef à la même place, et les mêmes fonctions exécutives ou pour les offices. Ajouter à cela l’impatience des demandeurs pour caser leur enfant (avà tocca à noi !)…

 

Tout se passe comme si la coalition électorale qui aurait dû fonder le parti unifié était plombée par des carriérismes politiciens et des considérations à très courte vue. Chacune cultive ses concombres et ses tomates… avant de manger les radis par les racines.

On est éberlué par autant d’inconscience.

C’est du ressort de la psychiatrie collective, du genre danse de Saint Guy épidémique. I Guardiani di a mimoria ont gentiment fait tinter une sonnette d’alarme. Ils devront sans doute, si ces c… (crétineries) continuent, sonner le tocsin.

Max Simeoni.

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