Centre Maurits Coppieters, fondation de l’ALE

ARRITTI, actif membre fondateur

La délégation corse d’Arritti avec Gaël Briand du Peuple Breton.
ARRITTI, membre fondateur du Centre Maurits Coppieters, était présent à Bruxelles pour participer à son assemblée générale 2024, représenté par moi-même, membre du conseil scientifique de la fondation, et par Pauline Boutet-Santelli, de la nouvelle équipe de rédaction du journal. L’occasion ici de faire le point sur l’action de CMC.

 

 

L’AG du Centre Maurits Coppieters se tenait en parallèle de celle de l’Alliance Libre Européenne qui compte pas moins de 45 partis nationalistes européens. Fondation politique qui lui est rattachée, CMC a été créée en 2007, pour diffuser expériences, analyses et connaissances sur les valeurs démocratiques, la diversité culturelle et linguistique, les droits des minorités, le principe de subsidiarité, le droit à l’autodétermination des peuples… Il est composé de fondations, instituts, universités, associations, presses, venant de 8 États membres de l’Union européenne et de 14 nations sans État. Il contribue ainsi à la mise en réseau des réflexions et de l’action de tous afin de faire progresser les idées pour une Europe plus démocratique respectueuse des identités et des droits des peuples à disposer de leur avenir.

CMC porte le nom d’un militant flamand, militant de la Volksunie, parti nationaliste flamand créé dans les années 50. Conseiller municipal (1964-1983), député (1965-1971), sénateur (1971-1979), Maurits Coppieters a été élu au Parlement européen en 1979 où il a défendu les droits des peuples et la diversité linguistique. Ami de la Corse, il a contribué à faire connaître son combat en appuyant fortement le mouvement autonomiste. Il est parmi les membres fondateurs de l’ALE à qui il laisse un héritage précieux. Il meurt en 2005 à l’âge de 85 ans.

En meeting en Corse, il avait déclaré en 1981 sous les acclamations des militants autonomistes de l’UPC : « je serai le député de la Corse à Bruxelles ! »

 

Coppieters, un héritage avant tout

La Fondation Maurits Coppieters, c’est donc avant tout un héritage dont Arritti est très fier d’être un membre historique. En octobre dernier, CMC honorait la mémoire de notre fondateur, Max Simeoni, en présence de son épouse et de ses enfants. Un moment très fort en émotion. Un film-hommage sur son parcours et son action a été diffusé à cette occasion, que vous pouvez visionner sur notre site et les pages Facebook, Twitter et Instagram de notre hebdomadaire (1).

Outre bien sûr les questions classiques d’une AG, l’activité de ses membres où Arritti a notamment présenté sa nouvelle dynamique de rédaction par la voie de Pauline Boutet-Santelli, ses projets, son budget, CMC a débattu sur les critères de son appel à projet annuel afin de mieux orienter ses travaux sur des axes plus ciblés par rapport aux besoins des combats nationalistes en Europe. Au cœur des propositions, les questions d’élargissement de l’Union européenne, y compris intérieur, qui est une problématique forte de l’ALE, notamment à travers les travaux du Caucus Self Determination (2), les questions de souveraineté et de subsidiarité, mais aussi le développement des énergies renouvelables ou encore les questions agricoles, thématiques qui pèse au sein de l’UE avec les défis du réchauffement climatique. CMC a jusqu’ici produit de nombreuses recherches, sur le féminisme, les thématiques sociales, les thématiques institutionnelles. Arritti et le Peuple Breton, représenté par son rédacteur en chef Gaël Briand, ont insisté sur le besoin de coopération entre les membres afin de pouvoir travailler sur les compétences de chacun. A été souligné la nécessité de davantage d’études comparées, méthode de recherches déjà en pratique au sein de CMC, et le besoin de promouvoir une identité positive pour répandre les idées nationalistes. CMC étant rattaché à l’ALE, ses membres subissent souvent la répression liée à leurs aspirations à plus de reconnaissance politique et institutionnelle. Le soutien de la Fondation à leurs actions et à la mise en réseau des réflexions et des compétences que chacun peut développer est d’autant plus précieux. Cela permet une meilleure connaissance des besoins, des aspirations, et de ce que peuvent apporter à la construction européenne nos identités minorées. Coppieters est donc un outil important de diffusion de la pensée nationaliste en Europe. Son slogan est ideas for Europe (idées pour l’Europe).

Une vingtaine de délégués présents à l’AG 2024 présidée par Xavier Macias (actuel vice-président).

Mieux protéger les minotités

Dans le cadre des 30 ans de la Déclaration des Nations Unies sur les droits de l’homme appartenant à des minorités ethniques, religieuses ou linguistiques, le rapporteur spécial sur ces droits des minorités, Fernand de Varennes, avait appelé à un nouveau traité pour mieux reconnaître et protéger ces minorités et ainsi faire progresser la démocratie dans le monde. La Fondation Coppieters, par le biais d’un rapport rédigé par le Dr Anwen Elias, de l’Université galloise d’Aberystwyth, a travaillé à une contribution à cette réflexion pour appuyer les droits des peuples et nations sans Etat notamment dans leur aspiration à exercer leur droit à l’autodétermination. CMC encourage ses membres à faire part de leur propre contribution à cette réflexion. L’ALE de son côté, on le sait, travaille au sein du Caucus Self Determination à la mise en place d’un mécanisme de dialogue dit de « clarté démocratique » entre les États membres et les nations sans État pour une meilleure prise en compte démocratique de leurs aspirations et un règlement pacifique des conflits. C’est le cas du Royaume Uni, avec l’aspiration à l’indépendance de l’Écosse, mais aussi de l’Irlande du Nord ou du Pays de Galles. C’est le cas en Espagne, avec la situation en Catalogne, au Pays Basque, ou en Galice. Mais c’est aussi le cas en France avec notamment l’aspiration de la Corse à une autonomie de plein exercice et de plein droit au sein de la République française. Aussi la révision du traité des Nations Unies pour les droits des minorités ethniques, religieuses ou linguistiques, adopté en 1992, dans le sens d’une meilleure prise en compte des droits collectifs de ces minorités, serait un appui important pour l’obtention de ce mécanisme pour trancher pacifiquement les aspirations des peuples à l’autodétermination.

Le travail de recherches et de conceptualisation des idées de la Fondation Coppieters contribue à nourrir tous ces débats. •

Fabiana Giovannini.

 

  1. https://arritti.corsica/
  2. Groupe d’eurodéputés issus de différents partis qui travaillent à la prise en compte du droit à l’autodétermination des peuples en Europe. Plus d’information : https://arritti.corsica/?s=caucus+self+determination

 

Plus d’infos : https://ideasforeurope.eu/

 


 

Antonia Luciani, présidente de la Fondation Coppieters

Originaire de Ghirulatu/Girolata, Antonia Luciani a pris la présidence du Centre Maurits Coppieters à la suite du catalan Xabier Macias, en octobre dernier. Géographe de formation, elle est membre du Conseil Exécutif depuis 2021, en charge de la Culture, du Patrimoine, de l’Éducation, et de la Formation. Entrée en politique par l’intermédiaire d’un poste d’attachée parlementaire auprès de l’eurodéputé François Alfonsi lors de son premier mandat en 2009, elle est recrutée par le groupe ALE pour suivre les travaux de la commission Culture du Parlement européen. Puis, lorsqu’elle a le souhait de rentrer en Corse, elle est engagée dans l’équipe de Maria Guidicelli en pleine élaboration du Padduc au sein de l’Agence d’Urbanisme et d’Aménagement du Territoire de la Collectivité Territoriale (AUCC, rebaptisée depuis AUE, Agence d’Aménagement durable, d’Urbanisme et d’Énergie de la Corse).

Elle entre à l’Assemblée de Corse en septembre 2017, comme suivante de liste à la suite de l’élection à l’Assemblée nationale du député Jean-Félix Acquaviva. Elle est membre depuis plusieurs années pour Femu a Corsica du Conseil Fédéral de la Fédération Régions & Peuples Solidaires, et représentante d’Arritti depuis 2014 de la Fondation Maurits Coppieters. Nommée secrétaire générale de CMC en 2019, elle en a pris la présidence le 13 octobre 2023.

Retenue par ailleurs, elle a envoyé un message vidéo de bienvenu aux membres de l’AG de CMC. •