Un candidat corse en position éligible !

Européennes du 9 juin 2024

Philippe Meynier est le candidat corse à l’élection européennes du 9 juin 2024. Le seul éligible, et il figure sur la liste Europe Territoires Écologie, qui rassemble des forces progressistes, au premier rang desquelles le Parti Radical de Gauche de Guillaume Lacroix et de la Fédération Régions & Peuples Solidaires qui regroupent autonomistes et nationalistes des différentes régions à forte identité en France. Ce vendredi 26 avril à Aiacciu, il présentait sa candidature à la presse, en présence du président de R&PS et eurodéputé sortant, François Alfonsi.

 

 

Seul candidat à s’être clairement positionné en faveur de l’autonomie de la Corse, Guillaume Lacroix a donc sollicité Philippe Meynier, éleveur à Antisanti depuis le début des années 90, qui entend défendre le monde paysan sur cette liste, de façon très marquée puisqu’il occupe la 5e place. Chaque liste, si elle atteint la barre des 5 %, aura au moins 5 élus. Il est donc en position éligible. Il se définit comme militant nationaliste, séduit par la volonté de Guillaume Lacroix de défendre le processus d’autonomie de la Corse. Défenseur des races et des savoir-faire ruraux, il plaide pour une PAC territorialisée : « La Corse est une île montagne, il est nécessaire de défendre nos particularismes, nos systèmes d’élevage et d’exploitation » explique Philippe Meynier, « il faut les faire reconnaître au niveau de la Politique agricole commune. Nous voulons amener la PAC dans nos corps de ferme pour que l’on puisse avoir un dispositif qui corresponde vraiment à la réalité de nos territoires. C’est une chance qu’un Corse ait la possibilité de siéger au Parlement européen pour peser au mieux sur les événements et les politiques à mettre en œuvre pour défendre la spécificité des élevages et l’ancestralité des pratiques rurales qui doivent se transmettre et perdurer ».

« L’Europe qui protège », c’est le slogan de la liste Europe Territoires Écologie, protéger les paysans, protéger les territoires, la santé, le droit des enfants, les droits sociaux, la paix, la diversité, notamment par la reconnaissance et la promotion des langues et cultures régionales, le droit à l’avenir. « La possibilité d’avoir un paysan sur les bancs du Parlement européen, de pouvoir porter notre message plutôt que de le faire porter par d’autres, c’est quelque chose de très important. L’agriculture est aujourd’hui un secteur administré, c’est-à-dire réglé, régenté par les règles d’une Politique agricole commune qui doit évoluer dans le sens de la nécessité des territoires. On ne peut pas répondre par une seule politique agricole commune à la problématique de tous les territoires, surtout avec une vision parisienne qui n’arrive pas à se décliner de façon régionale. Il faut que chacun puisse s’exprimer, on ne peut pas continuer à rester dans un dispositif où on est représenté soi-disant par des forces qui déjà n’ont pas réussi à faire la preuve de faire perdurer les gens dans leur territoire, avec des races locales, des savoir-faire locaux, des besoins particuliers. Aujourd’hui pour ressocialiser le métier de paysan, il faut reconsidérer ses besoins, non pas sous le dogme de la viabilité, mais de la vivabilité » explique encore Philippe Meynier.

 

Il est soutenu par le député européen sortant de la Corse, François Alfonsi, président de la Fédération Régions & Peuples Solidaires, l’une des composantes de la liste Europe Territoires Écologie : « J’ai placé mon mandat sous les fondamentaux de l’Alliance Libre Européenne, le droit à l’autodétermination, le respect des minorités, le respect des diversités et des langues régionales. Nous avons fait en sorte que l’insularité de la Corse soit mieux prise en compte par l’Union européenne, nous avons porté la stratégie macrorégionale en Méditerranée, car il faut apporter des solutions collectives aux défis qui se posent en raison du réchauffement climatique. Nous avons défendu la spécificité des îles de façon à ce que les politiques européennes soient le plus adaptées possible aux besoins de nos producteurs et de nos concitoyens. Mais beaucoup reste à faire. Europe Territoires Écologie est une coalition électorale construite par la capacité du PRG et de R&PS à être dans la course, du fait des enjeux financiers pour pouvoir le faire, et par la convergence de nos discours qui a permis d’établir un programme et de faire en sorte que l’on se présente avec l’union de forces différentes un message commun ».

Lydie Massard, membre de l’Union Démocratique Bretonne est seconde sur cette liste et mène la campagne pour R&PS : « Aucune liste, exceptée Europe Territoires Écologie ne parle réellement d’une Union européenne fédérale au plein sens du terme, avec des régions et des territoires qui puissent être décisionnelles au sein de l’Union européenne ».

Chaque voix comptera, surtout dans un mode de scrutin en France qui est difficile et laisse peu de place à la diversité des territoires. •

ARRITTI.