Élections en Galice

Grand succès pour Ana Ponton et le BNG

En progression d’un tiers, en voix et en pourcentage, par rapport à 2020, avec 31,57 % des voix (23,78 % en 2020) et le gain de 25 sièges contre 19 il y a 4 ans, le Bloque Nacionalista Galego mené par sa leader Ana Ponton a remporté un grand succès dimanche en Galice. Cependant, la forte chute du Parti Socialiste (9 sièges contre 14 en 2020) a permis au Partido Popular de conserver la présidence de la Région Autonome avec seulement deux sièges de majorité.

 

 

Il y a 10 ans, après une scission politique, le BNG était au plus bas, ne comptant plus que 6 conseillers. C’est alors qu’Ana Ponton a été désignée pour prendre la tête du parti. 10 ans plus tard, le BNG a multiplié par 4 son nombre de députés au Parlement galicien ! Les mouvements qui avaient alors émergé de la scission ont disparu, et non seulement le BNG a retrouvé sa place de représentant du mouvement nationaliste galicien, mais il a fait progresser ses scores à un niveau jamais atteint depuis sa création dans les années soixante.

BéNéGa est une formation pilier de l’Alliance Libre Européenne, et sa députée européenne Ana Miranda a plusieurs fois fait le déplacement en Corse pour nous soutenir. En Espagne, l’alliance formée avec ERC en Catalunya et EH-Bildu en Euskadi envoie régulièrement trois députés européens au Parlement de Strasbourg.

Le rôle d’Ana Ponton, depuis sa prise de responsabilité au BNG, est central dans la progression du mouvement nationaliste galicien. Cette femme de 46 ans a réussi à fédérer et rassembler de plus en plus de galiciens dans un projet nationaliste de gauche et progressiste. Après avoir rejoint et dépassé le Parti Socialiste, elle est désormais le principal espoir d’une alternance à gauche en Galice où le Partido Popular a toujours dominé la vie politique depuis 50 ans.

Ce dernier, en recul par rapport à 2020, ne compte plus que deux sièges de majorité. Grâce à un message centré sur la Galice, Ana Ponton élargit l’audience électorale qui permettra de renverser demain la droite espagnole dans un de ses principaux fiefs. Cette nouvelle donne conforte par ailleurs la stratégie d’alliance des socialistes avec les partis catalans, basque et galicien, choisie par Pedro Sanchez pour constituer une majorité en Espagne, contre l’alliance entre droite et extrême-droite.

Dans un jeu politique extrêmement difficile, ce succès du BNG consolide la majorité de Sanchez à Madrid même si, facialement, le Partido Popular est à nouveau majoritaire en Galice. •

F.A.