Europe Territoires Écologie

Guillaume Lacroix en visite en Corse

Guillaume Lacroix conduit la liste qu’a choisi de rejoindre la Fédération R&PS à l’élection européenne du 9 juin prochain. Il est le président du Parti Radical de Gauche. Rien à voir avec Les Radicaux incarnés en Corse par la famille Zucarrelli, exclue depuis longtemps du PRG. Le PRG à l’échelle nationale est un parti progressiste et son président incarne bien ce progressisme d’une gauche humaniste et indépendante, « celle des valeurs plutôt que des arrangements ». Rejetant les combats d’égos et la course au leadership, il veut défendre l’idée d’une « Europe qui protège et qui respecte », une Europe de la démocratie, une Europe des territoires.

 

 

 

Guillaume Lacroix a appelé à l’union sur ces bases plusieurs partis progressistes*. Parmi eux, la Fédération Régions & Peuples Solidaires qui regroupent alsaciens, basques, bretons, catalans, corses, occitans, savoisiens, berbères depuis plus de 30 ans dans un combat pour la reconnaissance de leurs langues et de leurs droits de peuples à maîtriser leur avenir.

R&PS a traditionnellement fait alliance avec les Verts dans ce scrutin qui ne permet pas à la Corse de pouvoir par son seul corps électoral d’élire un député à Bruxelles. Mais les Verts ont désormais adopté une stratégie plus urbaine, qui se détourne des aspirations des territoires qu’ils avaient jusqu’ici partagées avec R&PS. Ils ont donné la priorité à d’autres alliances. Aussi R&PS défend ses valeurs à travers la liste Europe Territoires Écologie.

 

Guillaume Lacroix est le premier à s’être positionné clairement en faveur du processus de Beauvau pour l’autonomie de la Corse, notamment de revendications qui font toujours débat avec Paris, comme la reconnaissance des langues régionales ou un statut de résidence pour les territoires en zones tendues donnant priorité aux résidences principales. Ou encore « pour renforcer la démocratie territoriale et la reconnaissance des peuples à disposer d’eux-mêmes », notamment en instaurant « un sénat européen composé des représentants des régions », en renforçant les pouvoirs du Parlement européen, ou en engageant « la France à adhérer à l’ensemble des textes fondamentaux de l’Union européenne comme la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires ». Il veut « lutter contre la concurrence fiscale des paradis fiscaux », donner priorité aux énergies renouvelables pour garantir la souveraineté énergétique et lutter contre le réchauffement climatique, « adapter les aides agricoles aux réalités régionales et harmoniser les normes de production ».

D’autres priorités de son programme sont également très importantes et nouvelles dans les propositions que l’on peut lire des autres candidatures, comme « pour une politique de l’enfance heureuse, imposer aux États de faire de l’épanouissement des enfants une priorité, notamment en luttant activement contre l’inceste, la pédophilie et toutes les formes de maltraitances ». Un point fondamental qu’on ne retrouve jamais dans les programmes politiques. De même il veut « inscrire les services publics essentiels (école, santé, solidarité) comme une exception politique inaliénable », appelle à « respecter l’accès effectif aux droits fondamentaux des personnes en situation de handicap » et à « instaurer des sanctions à l’encontre des États qui ne luttent pas contre les discriminations ». C’est aussi la seule liste à demander un « Airbus du médicament et de la recherche en santé », et à inscrire comme priorité « une Europe de la jeunesse » (pass-rail européen gratuit pour les 16-25 ans notamment).

 

Reçu par Gilles Simeoni, président de la Collectivité de Corse, le maire de Bastia Pierre Savelli, le maire de Biguglia Jean Charles Giabiconi, il a pu mieux cerner encore les attentes en Corse. Il était accompagné de Philippe Meynier éleveur à Antisanti, n°5 sur sa liste et donc potentiel éligible, et de François Alfonsi, député européen, président de la Fédération R&PS.

Ils se sont rendus ensuite à Patrimoniu où la liste a reçu le soutien de Jean Baptiste Arena, maire et conseiller territorial nationaliste, et viticulteur d’un vignoble réputé, l’AOC Patrimoniu, seul à l’heure actuelle à avoir inscrit dans son cahier des charges le bannissement du glyphosate et l’interdiction de l’irrigation. « Le domaine a toujours été travaillé de manière naturelle, sans usage de pesticides ni de produits chimiques » a expliqué Battì Arena très attaché à l’environnement et donc particulièrement sensible au discours du candidat corse Philippe Meynier avec qui il porte depuis de nombreuses années la défense des terroirs et des savoir-faire de la Corse, et qui pourra en être demain le représentant à Bruxelles.

La vigne est présente depuis près de 2000 ans sur le site de la Conca d’Oru, 4500 hectares sont désormais classés (depuis un décret du Conseil d’État de 2014) et protégés pour leur haute valeur agricole et environnementale. Christian Andreani, acteur culturel de la région, a d’ailleurs rejoint la visite jusqu’à la cathédrale du Nebbiu pour défendre la dynamique de développement autour de l’histoire, l’architecture, la culture de cette région, et notamment tout le travail conduit autour de « A via San Martinu » labellisé par le Conseil de l’Europe qui relie nombre de territoires ruraux européens à travers le personnage de San Martinu.

 

L’Europe c’est aussi cela. L’élection au parlement européen dont dépend tant d’avancées démocratiques, de projets, de dynamiques de développement est trop souvent boudée par les électeurs. La Corse n’échappe pas à cette règle qui veut que les enjeux se focalisent sur la pulitichella, les jeux d’influence ou les frustrations par rapport aux politiques nationales. On est tenté par le vote sanction ou on se laisse séduire par les extrêmes, alors que le scrutin est un enjeu d’avenir au plus près de nos réalités. L’Europe est une alliée si on y envoie les bonnes personnes.

Les médias, les instituts de sondage, n’aident pas à clarifier les choses.

La liste Europe Territoires Écologie est une liste de valeurs et de projets. Philippe Meynier s’il est élu saura porter notre voix à Bruxelles. Voilà qui mérite d’y réfléchir, plutôt que faire le choix de l’abstention, du vote RN profondément anti-nationaliste corse, ou du soutien à Emmanuel Macron ! •

F.G.

 

* R&PS, Volt, Mouvement des Progressistes, Mouvement des citoyens, Collectif Sociaux Démocrates Réformateurs.