Pour la paix et pour la démocratie
Le présent numéro d’ARRITTI comprend un supplément du bilan d’activités du député européen de la Corse au 31 décembre 2022*. Vous aurez ainsi un aperçu de ce que représente le travail parlementaire, de la somme et l’importance de dossiers qu’il faut traiter. • Lors de la dernière session de l’année du Parlement européen, en ce mois de décembre, François Alfonsi est intervenu à deux reprises en séance plénière sur la question des droits des minorités, et sur l’agression turque contre le Rojava. Voici ces interventions.
Rojava bombardé dans le silence de la communauté internationale
François Alfonsi a également interpellé le Haut Représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, dans le cadre du débat sur les « frappes aériennes turques au nord de la Syrie et en Irak »… alors que la Turquie a multiplié les bombardements sur le Rojava, violant le droit international.
« Où est Mr Borrell ? Ne voit-il rien ? A-t-il perdu la parole ? Le Haut Représentant du Service de l’Action extérieure de l’Union européenne n’a-t-il pas compris que M. Erdogan est en train de vouloir déclencher une guerre au nord de la Syrie ?
L’Europe n’aurait rien à dire pour empêcher l’invasion programmée du nord de la Syrie par la Turquie ? Erdogan viole le droit international ; il menace des millions de citoyens kurdes et d’autres nationalités qui vivent ensemble au Rojava, et qui, malgré Daech, malgré la situation générale de la Syrie, construisent une société aux valeurs démocratiques réelles.
Cette invasion aura des conséquences désastreuses pour le Moyen Orient en général, mais elle aura aussi des conséquences pour le reste du monde. La première d’entre elles sera de lâcher dans la nature une dizaine de milliers de prisonniers islamistes détenus par les forces armées kurdes. Ils pourront ainsi reconstituer Daech.
Est-ce que cette situation peut convenir à l’Union européenne ? Sinon, il faut s’engager très vite et peser ainsi sur l’avenir de cette région.
Il faut bloquer la possibilité de bombarder impunément le nord de la Syrie en décidant d’instaurer une no-flight zone, comme cela avait été fait en son temps, sous l’égide de l’ONU, pour le Kurdistan irakien.
En Irak, les autorités du Kurdistan autonome sont reconnues par la communauté internationale et leur gouvernement a fait du Nord de l’Irak un îlot de stabilité et un refuge pour tous les persécutés de Daech. Il faut en faire de même pour le Rojava. Les autorités du Nord de la Syrie, qui administrent pacifiquement et démocratiquement ce territoire, qui ont combattu et vaincu Daech en alliance avec l’Europe et les USA, doivent être officiellement reconnues, et associées aux négociations sur l’avenir de la Syrie.
Le Rojava et son administration autonome n’ont jamais été une menace pour la Turquie. C’est bien le contraire en fait. » •