«Je suis heureux de demander l’adhésion de Inseme pè a Corsica au sein de l’ALE.
Avant de parler de la situation corse, je salue les 45 partis et les membres des gouvernements représentés.
Depuis 2009, Inseme pè a Corsica, A Chjama Naziunale et le PNC représentent le courant majoritaire du mouvement national corse au sein de l’union Femu a Corsica. Héritière d’un combat long de 50 ans, elle tend à dépasser le mouvement nationaliste pour s’inscrire dans un projet national, ouvert à tous les Corses, quelle que soit leur origine, le vote antérieur.
Le peuple corse ne se résume pas aux seuls nationalistes corses.
Notre combat est exclusivement public et démocratique.
Ces dernières années, nous avons remporté des résultats électoraux importants. Élection de François Alfonsi au Parlement européen en 2009. Victoire dans plusieurs villes de Corse en 2014 et particulièrement à Bastia qui était la citadelle du clanisme, du clientélisme et surtout le bastion des opposants à toutes avancées institutionnelles pour la Corse.
Victoire historique en décembre 2015 avec nos alliés indépendantistes de Corsica Lìbera.
Pour la première fois depuis Pasquale Paoli, nous avons un gouvernement présidé par Gilles Simeoni, leader de Inseme pè a Corsica. L’une de ses membres, Fabienne Giovannini, qui est membre du PNC, est présente dans cette salle.
Mais ces succès électoraux, s’ils ne sont pas transformés en victoire politique ne resteront que des succès électoraux. C’est pour cette raison que nous devons être fidèles aux promesses faites à notre peuple. Transparence dans la gestion des institutions – la fameuse «Maison de Cristal » de Pasquale Paoli et que Gilles Simeoni et son gouvernement ont fait leur.
L’autre engagement est une politique d’émancipation qui se traduit par : autonomie énergétique, développement économique harmonieux, projet territorial cohérent, partage des richesses, véritable plan de sauvegarde de la langue et de la culture corses.
Il s’agit également d’ouvrir la Corse sur l’extérieur. Cette volonté se traduit par un projet de coopération avec la Sardaigne : élection de Gilles Simeoni à la présidence de la Commission des Îles de la CRPM.
Pour accompagner le gouvernement de la Corse et sa majorité dans ses actions au quotidien comme par exemple le plan contre la précarité adopté hier par l’Assemblée de Corse, il nous faut structurer la coalition Femu a Corsica en véritable mouvement de gouvernement.
Face à un État jacobin qui fixe des lignes rouges alors que le peuple corse dans sa majorité aspire à construire la paix par le dialogue et la main tendue. Nous devrons être déterminés et organisés dans la concrétisation de nos revendications historiques : reconnaissance du peuple corse, statut fiscal dérogatoire, statut de résident (véritable outil contre la spéculation et la dépossession de la terre), coofficialité de la langue corse. Ces revendications qui semblent inconcevables à l’État français sont pourtant le droit commun au sein de nombreux États européens.
Il y a aussi la question des prisonniers politiques. Tout processus de paix se traduit par une loi d’amnistie des prisonniers politiques. Ils font partie du problème, ils feront partie de la solution.
Un autre combat devra être mené, la représentation de la Corse au sein du Parlement européen. Après Max Simeoni de 1989 à 1994, et François Alfonsi de 2009 à 2014, il faut que la Corse soit représentée à Strasbourg et à Bruxelles. Même si nous savons pouvoir compter sur Josep Maria Terricabras et les 11 autres députés de l’ALE pour défendre nos revendications. Je vous remercie. »
Jean-Claude Morison.