Pendant que le monde se concentre sur la situation dramatique en Ukraine, et euphorique au Qatar, d’autres drames se jouent dans le monde, et particulièrement en Iran.
Voilà 3 mois depuis l’assassinat de Masha Amini (cette jeune kurde de 22 ans arrêtée par la police des mœurs parce que quelques cheveux dépassaient de son hijab) que les femmes iraniennes, d’abord, puis les étudiants, et maintenant tout le peuple iranien, sont dans la rue aux cris de « Femme, vie, liberté ! ». Cette soif de liberté et de démocratie est durement réprimée dans le sang. On compte des centaines de morts, assassinés à coups de matraques ou par balles, parfois dans le dos, torturés ou violés dans les commissariats ou les prisons, et déjà plusieurs manifestants ont été condamnés à mort…
En Occident, les appels à soutien, manifestations, pétitions se multiplient, mais rien ne vient atténuer la répression du régime islamiste. Il faut une riposte de solidarité du niveau de celle qui s’exprime en Ukraine, au niveau mondiale, pour infléchir cette dictature et aider le peuple iranien qui continue à manifester contre ces crimes.
700 morts et 30.000 arrestations
La célèbre actrice iranienne Taraneh Alidoosti a été arrêtée ce jeudi 17 décembre et jetée en prison pour avoir soutenu pacifiquement la contestation. Elle avait posté sa photo sur les réseaux sociaux sans son voile et avec une pancarte où elle a écrit en langue kurde : « Jin, jiyan, azadi », « Femme, vie, liberté ». De nombreux acteurs ou organismes du monde du cinéma, comme le Festival de Cannes, réclament sa libération.
Mehdi Mohammad Karami, 22 ans, champion de karaté, sportif international, a été condamné à mort. Ses parents en pleurs, ont lancé un appel pour qu’il soit gracié. « Je demande respectueusement au pouvoir judiciaire, je vous implore, s’il vous plaît (…) d’annuler la peine de mort contre mon fils » a posté sur les réseaux sociaux le père de Mehdi. Amnesty International dénonce un procès bâclé et inéquitable. Plusieurs exécutions capitales sont programmées. Deux militants ont déjà été exécutées. Mohsen Shekari et Majidreza Rahnavard, âgés de 23 ans, ont été pendus en place publique après avoir été torturés. « Ne pleurez pas, ne priez pas, soyez joyeux et écoutez de la musique » a dit Majidreza avant de mourir.
Sonia 17 ans, Mahan 23 ans, Hossein 26 ans, Farnoush 18 ans, Mahak 16 ans, Soheila, Hamid, Ghazaleh, Arash, Mariam… les réseaux sociaux sont pleins d’exemples de ces jeunes iraniennes et iraniens victimes de cette répression terrible, assassinés ou condamnés à mort. En trois mois, 700 manifestants ont perdu la vie, parmi eux de nombreux enfants. 30.000 personnes au moins ont été arrêtés.
La communauté internationale ne peut laisser faire la barbarie des Mollahs. Soutenons la révolte iranienne. •