Cet article est dédié à la mémoire d’Amandine Saoletti, disparue brutalement dans la fleur de l’âge le 29 octobre. La rédaction d’Arritti se joint à ses proches dans leur peine.
Amandine s’en est allée. Certains mots sont difficiles à écrire, ceux-ci en particulier. Elle laisse derrière elle les combats, nombreux, qu’elle menait. Car Amandine était l’une des militantes les plus engagées de la cause féministe en Corse.
Depuis plusieurs années, elle était l’une des membres clés des « colleuses » en Corse, ces activistes qui s’emparent des murs et de l’espace public pour dénoncer les violences faites aux femmes, le sexisme et les féminicides.
Dans un entretien qu’elle accordait à MediaVivant en avril 2024, Amandine revenait sur son parcours de militante. En 2019, elle fait partie des nombreuses corses profondément marquées par le meurtre de Julie Douib par son compagnon à Île Rousse, en mars de la même année. Un véritable tournant pour la jeune femme, révoltée par la violence de la mort de Julie et de l’inaction de la police malgré les nombreuses plaintes.
Pour Amandine, il s’agissait de faire entendre sa voix, en tant que femme. Et briser la loi du silence en Corse. Car Amandine a également vécu le tournant #IWAS en Corse en 2020, période durant laquelle de nombreuses corses ont témoigné des violences qu’elles avaient vécues et qui avaient été tues par pression sociale, par honte, par peur. Une nouvelle génération de femmes prône aujourd’hui la libération de la parole, et la tolérance zéro faces aux violences, quelles qu’elles soient.
Amandine était l’une de ces pionnières. De celles qui ont pris l’espace public à bras-le-corps pour dénoncer, et rétablir une justice pour les victimes. De celles qui ont créé des espaces pour que les femmes puissent s’exprimer, partager, exister sans peur. Finalement, de celles qui ont changé les choses.
Pour elles, pour nos sœurs, nos mères, nos filles, à toi Amandine : merci. •