Les élections sénatoriales 2023 ne concernaient pas la Corse. Mais leur déroulement a apporté quelques résultats intéressants.
Dans sa composition globale les évolutions sont faibles, ce qui se comprend facilement puisque la moitié des sénateurs seulement ont été renouvelés. Cependant la majorité sortante de Gérard Larcher a été reconduite avec une plus forte proportion d’élus du centre, dont le président est Hervé Marseille, et moins d’élus du groupe Les Républicains, dont le Président est Bruno Retailleau. Hervé Marseille a toujours adopté des positions beaucoup plus favorables que son homologue républicain dont les effectifs ont légèrement diminué.
Le groupe où siège Paulu Santu Parigi, Écologie, Solidarité et Territoires, a lui aussi progressé. Dans sa nouvelle configuration, obtenir un vote positif à la majorité simple du Sénat pour soutenir une proposition de statut d’autonomie pour la Corse sera moins difficile désormais.
Car une réforme constitutionnelle par la voie parlementaire se fait en quatre temps.
Premier temps, une proposition de l’Exécutif, qui résultera de la négociation en cours avec le Président de la République et le gouvernement.
Deuxième temps, un vote favorable de l’Assemblée nationale, a priori acquis au vu de sa composition, dès l’instant que le parti majoritaire, qui soutient le gouvernement, joint ses votes aux parlementaires des autres groupes qui, à l’exception d’une majorité d’élus du RN et des Républicains, sont le plus souvent favorables.
Troisième temps, le même vote doit intervenir au Sénat où les élus Les Républicains forment le principal groupe. Mais il a légèrement reculé en sièges et obtenir que plusieurs élus s’en émancipent n’est pas impossible. Le goulot d’étranglement du Sénat est moins resserré après ces élections.
Enfin, dans un quatrième temps, tous les parlementaires, députés et sénateurs confondus, se retrouveront en Congrès et ils devront voter à une majorité des 3/5es la réforme constitutionnelle. Là encore, la barre est un peu moins haute désormais.
Parmi les résultats qui ont marqué ce scrutin, il y a l’élection d’un sénateur indépendantiste du FLNKS en Nouvelle Calédonie. Robert Xowie a même battu la candidate membre du gouvernement, Sonia Backès, et son élection est un véritable événement qui renforce notre camp dans la donne politique au moment des débats sur la réforme constitutionnelle.
Enfin le succès des écologistes, notamment avec l’élection de Yannick Jadot comme sénateur, permet l’accès au Parlement européen de celle qui était la première non élue de notre liste, Lydie Massard de l’Union Démocratique Bretonne. Nous sommes désormais deux députés européens issus des rangs de R&PS au Parlement européen. Ce qui souligne la progression politique de la Fédération, ainsi que l’intérêt de l’alliance avec les écologistes au moment de ce scrutin européen. •
François Alfonsi.