Jean-Charles Giabiconi est en poste à la mairie de Biguglia depuis 2020, succédant à Sauveur Gandolfi-Scheitt (LR) après 44 ans de mandature. Le maire actuel, élu sous l’étiquette Femu a Corsica, a travaillé avec une équipe dévouée aux changements radicaux du visage de la commune. Pour Arritti, il revient sur les réalisations de la mairie depuis trois ans et demi.
Quels ont été les changements à la mairie au niveau de l’organisation ? Des différences notables avec l’ancienne mandature ?
L’organisation a été retravaillée, ce qui nous a permis d’obtenir la certification Qualivilles en tout début d’année. C’est une certification qui a vocation à sanctionner la qualité organisationnelle des services municipaux. Nous avons composé avec le bien-être des employés et la production qu’il fallait assumer au quotidien. Si on parle uniquement des services, je pense que c’est l’action majeure. Cela prouve que depuis 4 ans, il y a des efforts qui ont été faits pour le bien être des agents, et la volonté d’avoir des procédures plus fluides, au bout de seulement trois ans et demi. Au sein de la mairie, l’efficacité a été améliorée avec des outils collaboratifs informatisés. Il y a eu des investissements qui ont été faits, des investissements matériels et logiciels importants. Il s’agit également de l’optimisation de l’espace de travail. C’est crucial pour les agents.
Vous avez deux casquettes : celle de maire mais également celle de conseiller territorial. Comment composez-vous avec les directives de la Collectivité de Corse ?
Ce sont deux mandats distincts. En tant que maire, on est tenu par un programme et un engagement politique fort. On a eu le vote des citoyens, le programme est donc notre feuille de route. On a, bien entendu, de très bonnes relations avec la CdC, nous avons des bonnes relations avec les services financiers, mais ils ne sont pas privilégiés. La CdC a réalisé l’ensemble des travaux structurants qui sont nécessaire à notre ville. La transversalité entre la ville et la Collectivité est primordiale, bien entendu. Nous sommes associés à plusieurs sujets que diffuse la Collectivité. Par exemple, le salon de l’orientation. Cela permet aussi de fluidifier, le passage de l’échelon communal à l’échelon régional, par exemple sur les routes. La double casquette permet de mettre en place aussi des réunions entre Collectivité de Corse et communes. C’est aussi la connaissance plus fine des différents dispositifs mis à disposition, savoir que pour telle action, un financement est possible sur tel niveau, via tel organisme. Cependant, nous n’avons pas de traitement de faveur en comparaison des autres communes, mais un dialogue plus fluide.
Vous avez fortement appuyé la valorisation de la langue corse, notamment avec la création du premier site Scola Corsa. Est-ce que vous pouvez nous faire un retour sur ce projet ? Quelles sont les suites attendues ?
Nous sommes heureux d’avoir pu diversifier l’offre. Aujourd’hui, il y a une section immersive, une section bilingue et une section standard. Donc, l’ensemble des dispositifs sont présents sur notre commune. Ce qui est également intéressant, c’est que nous avons des espaces dédiés aux écoles, c’est-à-dire trois groupes scolaires majeurs. Ils sont si importants en termes de surface qu’ils peuvent accueillir des cycles entiers. Ce n’était pas le cas avant que nous arrivions aux responsabilités et avant d’avoir pris en main la situation. De plus, toutes nos salles de classe sont occupées. Nous avons réussi à redynamiser sans perdre d’inscription sur les filières classiques, au contraire, les chiffres sont en progression. Le chantier laissé par la précédente mairie sur l’éducation était assez large, aujourd’hui nous avons une école exemple avec la Scola Corsa.
Est-ce que vous avez des projets en cours, des initiatives pour valoriser la langue ?
Le gros de nos actions se situe autour de l’espace culturel. On a, par exemple, un espace culturel où on développe aussi l’activité autour de la langue corse, en immersion totale, comme les cours de chant. On a développé un atelier d’apprentissage de la langue également. Nous avons ouvert le programme culturel aux artistes insulaires. Les autres endroits pour la valorisation de la langue corse sont les écoles, notamment avec de la médiation auprès des plus jeunes.
D’autres sujets avancent, notamment au niveau de l’administration, dans la structuration de nos moyens de communication qui sont exclusivement bilingues.
Quels sont les futurs gros chantiers de la mairie dans les autres domaines (culture, jeunesse, réaménagement…) ?
Il s’agit surtout de travaux d’aménagement, comme les travaux du pont du Bevincu, prévus pour 2025. La voie douce, également. La rénovation de nos écoles est un chantier actuel ainsi que la cuisine centrale ou encore la rénovation du stade Tamburini, prévus pour cette année. La valorisation et la rénovation de notre patrimoine ancien, notamment au cœur du village, est l’un des sujets sur la table. La salle de sport va trouver une location dans les prochains mois. On arrive dans les années de réalisation de notre programme, après des années d’études. On passe de 1,2 millions d’euros d’investissements à 3,9 millions, ce sont des curseurs qui montrent bien l’investissement de la ville. La première année, l’accent a été mis sur le matériel de voirie et d’entretien pour travailler. Nous avons également un bus scolaire qui a été acheté récemment. Pour le projet culturel, ce sont des projets d’amélioration et d’augmentation de l’offre, ces projets-là sont déjà largement menés à leur vitesse de croisière, il s’agit de les maintenir, nous avons notamment ajouté un espace cinéma.
Si vous aviez un seul projet à retenir, lequel serait-ce ?
Ce dont avait besoin Biguglia était une remise à niveau de ses installations, et une modernisation technologique. Un point de vigilance important est le pont du Bevincu. Également, en relation avec la CdC qui programme des travaux sur la RD 62, la RD 82, la route territoriale ou la route impériale, on aura bien avancé sur notre programme.
Nous avons bouclé l’année 2023 avec un taux de promesses tenues de l’ordre des 68 %. C’est très bien mais pas suffisant. Il nous reste donc une vingtaine de mois pour améliorer ce score. •