« L’idéal du Docteur Simeoni continuera de vivre à travers notre jeunesse » avait dit Petru Antone Vesperini, vice-président de l’Assemblea di a Ghjuventù lors d’une de ses sessions. Il n’y a pas plus bel hommage que l’on pourrait lui rendre. Car Edmond Simeoni a toujours mis beaucoup d’espoir en la jeunesse, et beaucoup de volonté à lui transmettre ses messages. Pour un militant, il n’y a pas plus belle mission que cette transmission aux générations suivantes. C’est ainsi que nous construirons « u paese da fà ». Le 14 novembre 2017, dans une belle « lèttera à a ghjuventù corsa » il s’adressait à nouveau à la jeunesse corse. À tè ghjuventù.
« Vous avez le privilège de vivre une période importante, déterminante, de l’Histoire de la Corse et de notre Peuple et je l’espère, d’en devenir les acteurs. Tout dans ce Pays doit être repensé et le plus souvent réformé, par une révolution claire, bien agencée et surtout pacifique :
Il est indispensable, vital et prioritaire de substituer la démocratie, l’éthique, la responsabilité, la solidarité sociale au clanisme opaque, inefficace, fossoyeur du civisme. Il ne peut y avoir aucun compromis sur ces plans.
Votre rôle sera important, au sein de la société civile, dans la conception, l’organisation, le fonctionnement de la nouvelle société qui reposera beaucoup aussi, sur l’éducation et la formation, ainsi que sur la création d’un développement économique, naturellement durable et plus équitable.
Mais la tâche la plus complexe sera la transition – sans rupture – entre une économie en panne ou mal orientée, une société trop souvent archaïque et déresponsabilisée, vers la création progressive et concertée d’un projet de société qui fasse appel, outre les valeurs d’humanisme et d’éthique, à tous les éléments de la modernité (NTIC, ENR, économie de la connaissance, requalification du tourisme, passage progressif à l’agriculture biologique, rôle essentiel de la prévention en matière de santé, généralisation du sport, d’une bonne hygiène de vie, de l’apprentissage, de la culture, du dialogue et de la médiation et non pas l’utilisation de la violence, etc.).
La Corse par ses immenses atouts, (10 milliards d’Euros d’épargne, richesses naturelles et humaines majeures tant dans l’île que dans la diaspora, sa volonté de liberté – attestée par des siècles de résistance contre toutes les agressions – et d’identité , faite de tolérance et de partage…), peut et doit construire un Pays neuf, moderne, ouvert.
Par votre âge, vous avez le privilège d’être en première ligne pour cette tâche exaltante. Elle ne nécessite pas de s’inféoder à un quelconque parti ou mouvement – fut-il le nôtre –, de souscrire à une quelconque idéologie, de vous caporaliser ; l’essentiel est de souscrire à un socle de valeurs – la démocratie, le travail, la solidarité – qui transcende les options partisanes, vous ouvre sur le monde, en citoyens et citoyennes responsables.
Depuis le début de la lutte contemporaine et toute ma vie, j’ai eu confiance en la Corse, en la légitimité de sa lutte pour la liberté, en son émancipation. J’ai confiance dans la jeunesse et en général dans le Peuple Corse, pour donner à sa terre un destin de développement, de paix et de fraternité avec tous les peuples.
Quel que soit votre choix, impliquez-vous, débattez, partagez ; c’est l’heure de l’action. » •