Diagnostic économique et social de la Corse

Le document établi par les services ministériels

Le PowerPoint présenté lors de la réunion du Comité Stratégique du vendredi 16 septembre Place Beauvau dresse un panorama de la situation économique et sociale de la Corse en 2021. Il a été établi par l’Inspection Générale des Finances pour la partie économique, et par l’Inspection Générale des Affaires Sociales pour son volet social. En voici un condensé.

 

Présentation de l’Inspection Générale des Finances

Il dresse un constat ainsi résumé :

1/ La Corse a des atouts indéniables :
– un environnement naturel exceptionnel,
– un attrait touristique parfaitement identifié,
– des entreprises corses présentant une performance comparable, parfois plus favorable, que celles de territoires similaires du continent,
– un potentiel de développement important pour les filières agricoles et touristiques,
– de nombreux dispositifs d’aides économiques et fiscales.

 

2/ La Corse a également des faiblesses bien identifiées :
– insularité et étroitesse du marché,
– niveaux faibles de valeur ajoutée pour l’agriculture, l’industrie manufacturière et agro-alimentaire, le secteur financier et assurances,
– une part importante de petites entreprises à faible productivité productive et exportatrice,
– un désordre foncier handicapant pour le développement.

 

3/ Au 1er septembre 2022, la Corse compte 350.000 habitants, 44.600 établissements actifs, et 7,2 % de taux de chômage. Son écart de PIB par habitant avec le continent (« la France des provinces », hors région parisienne), s’est fortement réduit en vingt ans (-5 %), la dynamique de l’activité régionale, comme celle de l’emploi, est bien orientée en 2022, sa croissance démographique est dynamique mais sa population est vieillissante (28 % de plus de 60 ans contre 22 %).

 

4/ Les dispositifs d’aides sont budgétaires (sommes directement transférées) et fiscaux (moindres prélèvements sur les entreprises et les particuliers).

Dispositifs budgétaires :
– PEI (Plan exceptionnel d’investissements) puis PTIC (Plan de transformation, d’innovation et d’investissement pour la Corse)
– Plan France Relance (suite à la crise Covid)
– Plan Ambition Agricole (filières agricoles)
– Dotation de continuité territoriale
– Contribution au Service Public de l’Électricité (péréquation des tarifs)
– Fonds européens.

Dispositifs fiscaux :
– Taux réduit de TVA (dont 28 M€ pour les carburants)
– Droits réduits sur les tabacs
– Crédit Impôt Investissement Corse
– Réduction d’Impôt pour les Fonds d’Investissement de Proximité Corse
– Exonération partielle des droits de mutation.

 

5/ Les évaluations sont les suivantes :
– Dispositifs budgétaires : 500 millions d’euros
– Dispositifs fiscaux : 360 millions d’euros.

Soit un total de 860 millions d’euros, sur un Produit Intérieur Brut d’environ 10 milliards d’euros, soit 8,6 %, un taux qui se situe dans la moyenne hors Ile de France. Commentaire de Gérald Darmanin : « Ce n’est pas grand-chose et comparable à d’autres régions ».

 

6/ La présentation se termine par quelques suggestions inspirées des rapports 2018 et 2020 de l’IGF :
– tirer parti des atouts naturels de la Corse pour bâtir une économie « verte » ambitieuse,
– favoriser la création d’activités de recherche et de développement,
– développer de nouvelles offres de formations, cohérente avec la nouvelle orientation de l’économie (métiers du tourisme, du numérique, de la transition écologique) afin d’assurer la réussite des jeunes générations.

 

Présentation de l’Inspection Générale des Affaires Sociales

Ce rapport donne des chiffres comparés avec la moyenne nationale.
– Les données corses sont proches des données nationales sur plusieurs critères : taux de disparité des revenus des ménages (3,6 en
Corse contre 3,4), taux de pauvreté des ménages de moins de 30 ans (23,1 en Corse contre 22,2).

Par contre le taux de pauvreté des ménages âgés (75 ans et plus) est le double en Corse (18,2 % contre 9,7 %), le taux de pauvreté globale est de 18,5 % contre 14,2 %, soit un écart considérable de 30 % entre la Corse et la moyenne française.

– La Corse distribue en moyenne plus de pensions que sur le continent : 7,7 % des 60 ans et plus y bénéficient des allocations personnes âgées, contre 3,1 % sur le continent ; l’allocation handicapés adultes bénéficie à 4,3 % de la population âgée de 15 à 64 ans, contre 3,3 % sur le continent.

Par contre la Corse reçoit moins des autres dispositifs de solidarité nationale : seulement 3,5 % de la population bénéficie du RSA contre 5,6 % sur le continent ; 5,9 % de la population bénéficie de la complémentaire santé solidaire contre 10 % sur le continent.

– Au total la dépense d’aide sociale par habitant est nettement moindre en Corse (498 €/habitant) que sur le continent (569 €/habitant), soit un écart significatif de 12 % qui va totalement à l’encontre de toutes les idées reçues. •