La loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur a été l’occasion pour le député de Haute-Corse Michel Castellani de poser la problématique des moyens mis en service en Corse. D’une part pour obtenir la garantie que les moyens matériels et humains déployés dans l’île ne seraient pas affaiblis, d’autre part pour demander l’installation en Corse d’une des bases Canadair annoncées par le Président de la République.
«Devant la multiplication des incendies en Corse, sur l’île d’Elbe, en Toscane et un peu partout dans le monde méditerranéen, il serait de bonne politique de coordonner systématiquement les moyens de lutte » a dit Michel Castellani défendant un amendement qui visait à coordonner les services de lutte contre les incendies en Méditerranée occidentale. Il a souhaité « prendre date et souligner la nécessité d’installer une base pour les Canadairs à l’aéroport de Bastia-Poretta, dans le cadre de la politique d’amplification des moyens aériens définie par le Président de la République et d’intégration européenne. Il suffit de regarder une carte pour comprendre que l’emplacement de l’aéroport de Bastia-Poretta en Méditerranée occidentale est idéal. On m’opposera sans doute que cette décision serait prématurée, j’anticipe en répondant que toute décision de principe serait la bienvenue dans ce domaine. Une base en Méditerranée occidentale, installée à l’aéroport de Bastia-Poretta, doit être créée » a dit Michel Castellani.
« Défavorable » ont répondu tour à tour le rapporteur, Florent Boudié, et le ministre Gérald Darmanin…
Michel Castellani est revenu à la charge.
« Il ne suffit pas de donner un avis défavorable, c’est trop simple ! Nous sommes confrontés à un réel problème, qui est dramatique : la Corse et la Méditerranée occidentale brûlent tous les jours. Que faisons-nous ? Je vous demande officiellement, au nom de la Corse, que nous installions une base de lutte contre les incendies dans un aéroport. Répondez-moi sur le fond ! »
Le ministre s’est alors ravisé… « Nous ne voulions pas donner sèchement un avis défavorable » a-t-il dit. « Nous prenons très au sérieux la situation particulière de l’île » a dit le ministre. « Nous sommes également attentifs à l’idée d’une coopération européenne voire méditerranéenne. J’ai déjà eu l’occasion de dire au président Simeoni que la Corse pouvait accueillir une sorte de porte-avions avancé, pour mener des opérations de sécurité civile en Méditerranée. Les avions qui volent en Corse volent également dans le sud de la France ; ils pourraient aller en Italie, notamment en Sicile ou en Sardaigne. Nous devons également y réfléchir. »
Michel Castellani a également plaidé pour le maintien et le renforcement des moyens octroyés à la Corse pour lutter contre les incendies : « Toute réduction serait catastrophique. Les SDIS de Haute-Corse et de Corse-du-Sud, auxquels je veux rendre un hommage appuyé parce qu’ils mènent une lutte incessante contre les incendies, se sont battus tous les jours pour éteindre des départs de feu. Par cet amendement, nous souhaiterions obtenir des garanties que les moyens matériels et humains de lutte contre les incendies déployés en Corse ne seront pas réduits dans le cadre d’un redéploiement. »
S’opposant à l’amendement, le gouvernement a néanmoins posé un autre amendement « qui trouve sa source d’inspiration chez M. Castellani et chez les députés élus en Corse, mais aussi en outre-mer, puisqu’il s’agit de conserver et de renforcer les moyens de sécurité civile déjà prévus » a dit le ministre, offrant donc des garanties sur le renforcement des moyens dédiés à la lutte incendie en Corse.
« Le soutien aux SDIS, la protection civile, la lutte pour la protection des personnes et de la nature constituent naturellement des sujets prioritaires. Je continuerai de les suivre avec attention et autant que de besoin » a commenté Michel Castellani à la sortie de l’hémicycle. •