A settimana scorsa, avemu parlatu di l’impurtante discorsu ch’ellu avìa fattu Edimondu Simeoni à u Cateraghju u 19 d’aostu di u 1973, pè u VIIu cungressu di l’ARC. Ci pare interessante di cuntinuà à trascrive quì pezzatelli di ssu discorsu è, cù elli, a pensata di u muvimentu autunumista corsu à l’èpica. Ci pàrlanu di i fundimenti di a lotta cum’elli sò pocu ramintati oghje. Hè impurtante d’ùn perde ssa lea da tramandà à e nove generazioni. Si vede dinù cù ssu ramentu quantu ssi fundimenti inditàvanu a strada d’Edimondu Simeoni, a so fede in u pòpulu corsu, è a so determinazione à difèndelu.
« L’Homme corse, avec son atavisme, son instinct, sa façon d’être, ses réactions, sa langue et sa culture riches bien que soumises, ses grandes qualités et ses immenses défauts, a une identité spécifique, infiniment précieuse, fruit de la symbiose de différents apports (Hellène, maure, etc.) mais ne descendant, en toute hypothèse, ni des Gaulois, ni des Italiens, comme d’aucuns se complaisent à le laisser croire.
Le Peuple corse, sans légion, bien entendu sans prétention à l’hégémonie ou même à l’exemple, n’est ni une construction de l’esprit, ni une curiosité de savant. Il a droit à la vie, car il concourt comme tous les peuples, dont aucun n’est inutile même s’il est modeste, à la démarche universelle vers la fraternité, la Paix, le progrès, la Justice sociale.
Le Peuple corse est une communauté historique, homogène, multi séculaire, née du brassage sanglant mais fécond des invasions et façonnées par celles-ci.
Le Peuple corse, avec ses autochtones, sous peu minoritaires sur leur propre terre et ses exilés malheureusement trop nombreux, a une longue histoire, faite comme l’histoire de tous les peuples, de héros (je ne citerai que Pascal Paoli) et de traîtres, d’expériences multiformes, de drames et de joies, d’élans et de démissions.
Ce peuple a incontestablement deux caractères spécifiques :
a) il est resté vivace, bien qu’assoupi par toutes les aliénations et les témoignages abondent,
b) il a une faculté remarquable à intégrer, sans restriction, les étrangers qui l’aiment, le respectent et le comprennent, à tolérer ceux qui sont indifférents, mais à rejeter, sans ménagement et ce n’est que justice, ceux qui le dénigrent ou, a fortiori, le combattent et l’aliènent.
Désormais, il faut en terminer définitivement avec le distinguo fallacieux entre Corses de l’île et Corses de l’extérieur. Ils constituent un seul et même Peuple ; ils ont une identité commune, un fond d’intérêts communs et témoignent, chaque jour davantage, par leurs motivations, par leur solidarité, par leur enthousiasme, de leur commune Foi en l’Avenir du Peuple corse.
Le Peuple corse a un pays naturel, imprescriptiblement inaliénable, aux frontières bien tranchées : la Corse, fille de la Méditerranée, est dit-on née sous une bonne étoile.
Nous autres, Corses, nous aimons la Corse de façon viscérale, quasi charnelle : portant les stigmates, riches à plus d’un titre des civilisations anciennes, de la vie de nos ancêtres, des traces de leur sueur, la Corse éternelle, singulière, attachante, mystérieuse, est rêveuse au fond de ses golfes limpides, altière dans ses montagnes pourpres, reposante dans ses forêts et ses lacs, assoupie mais aussi méfiante dans ses villages perchés, parfumée dans son maquis vivant ; mais la Corse est aussi, malheureusement, et nous devons l’assumer, dénaturée dans ses villes et villages agressés, blessée dans ses flancs ravinés, implorante dans ses sites calcinés.
Disgrazia à quelli chì vulerìanu staccà a mamma di i figlioli.
A Corsica ghjè di u pòpulu corsu è nimu ùn a piglierà ancu s’ellu deve corre u sangue nostru è u soiu. » •