L’élection aurait pu être acquise dès le premier tour, sur un mode de scrutin particulièrement difficile, traditionnellement hostile à notre famille politique qui l’a toujours plus ou moins boudé, et qui traduit désormais l’implantation forte du nationalisme représenté par le président du Conseil Exécutif de Corse, Gilles Simeoni : Paulu Santu Parigi, maire de Santa Lucìa di Mercoriu, conseiller territorial Femu a Corsica, ancien président de la Communauté de Commune Pasquale Paoli, a été élu Sénateur de Haute-Corse ce dimanche 27 septembre 2020.
Très ému, Paulu Santu Parigi a été chaleureusement applaudi par l’ensemble des « grands élus » présents dans l’enceinte de la Préfecture de Haute-Corse. Son élection est celle d’une continuité dans la montée en charge du mouvement nationaliste corse depuis maintenant près de 10 ans, plus particulièrement depuis l’accession aux responsabilités de la Collectivité de Corse en décembre 2015. Mais elle est aussi celle du parcours d’un homme reconnu pour son militantisme de terrain, ancré dans les fondamentaux du mouvement national et imprégné des réalités et des problématiques des territoires.
« C’est une confiance qui m’est donnée par les élus du rural mais aussi de nos villes, une lourde responsabilité. Je viendrai en soutien à ce qui est proposé par nos députés au Palais Bourbon bien sûr. Il y a aussi le dernier gros dossier de la mandature Macron qu’est la loi de décentralisation, il va falloir s’atteler à tout cela et travailler dur pour défendre les intérêts de la Corse dans une institution jacobine qui ne nous a jamais été favorable » a déclaré le nouveau sénateur. « Ce n’est pas seulement l’élection d’un nationaliste, c’est celle aussi d’un militant de terrain porté bien sûr par les voix nationalistes mais aussi par beaucoup d’hommes et de femmes, maires, conseillers municipaux, qui m’ont accordé leur confiance. C’est à la fois une grande satisfaction mais c’est aussi un devoir envers eux face au travail qui m’attend et auquel je vais m’atteler sans relâche. »
Le résultat de l’élection a été sans appel. Paulu Santu Parigi parcours inlassablement le territoire depuis de longues années. Comme maire régulièrement plébiscité d’une petite commune du Boziu pour laquelle il a beaucoup œuvré, il connaît les difficultés de l’intérieur et le sentiment d’abandon de ces communes de montagne. Comme premier président de la Communauté de Communes la plus importante en nombre et en étendue, avec 42 communes, il sait aussi toute les problématiques de l’intérieur, et des liens qu’il faut savoir tisser pour trouver des solutions. Comme conseiller territorial, il reste une voix entendue par son expérience et la sagesse de ses prises de position au sein du groupe Femu a Corsica. Il a eu l’opportunité de comprendre et de « s’acclimater » aux rouages des institutions à Paris en s’investissant aux côtés du député de Haute-Corse Jean Félix Acquaviva durant les premières années de son mandat. Il figure aussi comme l’un des élus de Femu a Corsica les plus sensibles à l’action internationale du parti, que ce soit par l’intérêt qu’il porte au mandat européen conduit par François Alfonsi, mais aussi au sein de la démarche Régions & Peuples Solidaires et des problématiques de territoires dans toutes les régions sœurs avec lesquelles Femu a Corsica œuvre à la mise en place d’un fédéralisme différencié. R&PS a d’ailleurs fait des scores intéressants en Bretagne, Alsace, ou encore en Occitanie, dans une élection où il lui est traditionnellement difficile de percer.
Paulu Santu Parigi est donc un profil très intéressant dans l’architecture de combat construit notamment par Femu a Corsica face aux blocages du gouvernement pour faire progresser les affaires de la Corse.
Avec 279 voix (la majorité absolue était à 280), Paulu Santu Parigi a bien failli l’emporter dès le premier tour face à son adversaire de droite, Jean Marie Seité, maire de Galeria (198 voix au premier tour). Le second tour est une belle et incontestable victoire avec 328 voix et 58,78 % des suffrages exprimés contre 230 (41,22 %), une légitimité qui démontre que le nationalisme corse s’installe durablement dans le paysage politique insulaire.
D’autant plus dure en sera la tâche dans une institution où il pourra tout de même s’adosser à un groupe écologiste qui entre en force au Sénat (six nouveaux élus et un groupe en cours de constitution qui pourrait en compter une douzaine), tout en gardant bien sûr son autonomie. Felicitazioni à ellu è ben intesu à a so suppleante, Livia Ceccaldi Volpei, è ventu in puppa !
I Risultati
Primu Giru : 575 scritti. 572 vutenti.
. Paulu Santu Parigi (naziunalistu) : 279 voti (50 %)
. Jean Marie Séité (dritta) : 198 (35,48 %)
. Simon Jean Venturini (naziunalistu) : 43 (7,71 %)
. Jean Simon Savelli (dritta) : 20 (3,58 %)
. Philippe Peretti (manca) : 18 (3,23 %)
(8 bianchi 6 nulli)Secondu Giru : 575 scritti. 571 vutenti.
. Paulu Santu Parigi (naziunalistu) : 328 voti (58,78 %)
. Jean Marie Séité (dritta) : 230 (41,22 %)
(8 bianchi 5 nulli)