Un an jour pour jour après le début de cette terrible crise sanitaire, la vaccination apparaît aujourd’hui comme la seule issue pour contenir à suffisance l’épidémie et retrouver une vraie vie économique, sociale, culturelle. Mais il faut pour cela envisager une généralisation à l’échelle de la planète.
Ce qui signifie aussi des enjeux financiers à l’échelle planétaire, or une concurrence frénétique s’est engagée entre laboratoires. Et ce qui semblait hier une nécessité pour garantir la liberté économique, à travers les propriétés intellectuelles préservées sur le marché, est aujourd’hui un frein à la démocratie dans la vaccination. Les brevets empêchent en effet la généralisation du vaccin à l’ensemble des pays, particulièrement pour les pays sous-développés ou en voie de développement.
Arritti s’en faisait l’écho il y a peu, une pétition circule pour demander la levée des brevets vaccinaux.
De même, un récent sondage réalisé pour plusieurs ONG comme Oxfam, Onusida ou encore Amnesty International, et publié dans le Journal du Dimanche révèle que 63 % des Français sont favorables à cette levée des brevets vaccinaux et pensent que les laboratoires pharmaceutiques qui possèdent l’exclusivité de la technologie devraient la partager avec d’autres producteurs potentiels de vaccins afin d’en augmenter la production. 70 % même souhaitent que les gouvernements obligent les laboratoires à partager leurs connaissances.
Mais l’Organisation Mondiale du Commerce est bloquée car les États-Unis, le Royaume Uni, la France, l’Allemagne s’opposent à cette libéralisation des brevets.
Oxfam souligne « l’incroyable décalage qui existe entre le bon sens des citoyens convaincus que seule une coopération large et réelle nous sortira de cette crise, et nos gouvernements qui s’obstinent à défendre les intérêts particuliers de certaines grandes entreprises pharmaceutiques au détriment de la santé de millions d’individus à travers le monde. »
«Scientifiques, médecins, économistes, intellectuel-les, représentant.es de la société civile, l’ONU, et jusqu’au Pape, ont fait échos aux demandes portées depuis des mois à l’OMC par une centaine de pays en développement pour temporairement mettre entre parenthèses les droits de propriété intellectuelle. Nous sommes dans une course contre la montre. Or, les monopoles exercés par les entreprises pharmaceutiques sur les vaccins ralentissent dangereusement le combat contre le virus. En levant les brevets on permettrait que tous les pays en capacité puissent produire des vaccins sûrs et efficaces, et ainsi accélérer les campagnes de vaccination partout dans le monde. Alors que les mutations du virus deviennent une menace pour l’efficacité des vaccins sur le long terme, il y a urgence», dénonce encore Oxfam pour qui «privilégier les profits des entreprises pharmaceutiques ne peut plus passer avant mettre fin à la pandémie et récupérer du choc économique planétaire. Cela nous coûtera d’innombrables vies et prolongera les difficultés sociales et économiques qui touchent en premier les plus pauvres, notamment les femmes.»
70 pays à faible revenu ne sont en capacité cette année de vacciner qu’une personne sur 10 contre la Covid19.
Une Initiative Européenne est lancée pour réclamer plus de transparence et de démocratie sur ce sujet sensible. •
Pour toute information : noprofitonpandemic.eu/fr/