Cuppa di Francia

I 40 anni di a vittoria

Le Sporting Club de Bastia est un club hors-norme. S’il fallait encore un témoignage pour dire la ferveur de son public, c’est l’émotion toujours vive aux souvenirs de la victoire en coupe de France, le 13 juin 1981 ! Devant leur petit écran, ou sur leur balcon à exulter, avant d’envahir les rues de l’île pour fêter une victoire historique, quelle joie, quelle folie ! Trois ans après l’extraordinaire épopée européenne, et après un parcours exceptionnel, Bastia rencontre la prestigieuse équipe de l’AS St-Etienne au Parc des Princes, pour une finale inoubliable. 40 ans après, le club, et tous les amoureux du Skeubeu, commémorent cet évènement dans un contexte où Bastia annonce son retour en ligue 2… mais comment voulez-vous ne pas avoir le sang bleu ?!

 

Nous sommes dans une période bien compliquée où le supporter doit vivre sa passion à la maison, privé de stade depuis des mois, alors que le Sporting enchaîne les bons résultats et réalise un championnat exceptionnel. Après avoir connu les affres de la disparition en étant rétrogradé de cinq divisions et vécu son chemin de croix, les bleus se retrouvent en trois ans aux portes de l’élite ! Sauf catastrophe peu probable à cette heure, ils retrouveront le championnat professionnel en Ligue 2 l’année prochaine ! Et c’est dans ce contexte déjà quasi euphorique pour le « peuple bleu » impatient de vivre ce moment, que se fêteront les 40 ans de la victoire en finale de la Coupe de France 1981 ! Rien ne fera manquer ce rendez-vous, même s’il est compliqué pour les organisateurs d’envisager ce moment en respect des consignes sanitaires ! Aussi, l’évènement se vivra beaucoup sur les ondes, ou étalé dans le temps et dans l’espace, afin d’aller vers le public et de restreindre les rassemblements… en espérant aussi que, à la date anniversaire, la situation sanitaire sera améliorée.

 

Ainsi Dame Coupe engage un tour de Corse comme il y a 40 ans à travers toute l’île. Plusieurs points d’étapes et leurs animations sont prévus, avec en point d’orgue, deux jours de festivités les 12 et 13 juin sur la place St Nicolas : diffusion sur écran géant de la finale, organisation d’émissions en direct depuis le kiosque fraichement rénové, tournoi de city stade sur l’ensemble de la Communauté d’Agglomération de Bastia, diffusion d’un film sur l’épopée de 1981, inauguration d’un musée virtuel et plusieurs autres événements et, surtout, la présence de l’ensemble de l’effectif du club de 1981 et de ses adversaires de la Finale, Jacques Zimako et Johnny Rep ! Un événement qu’on espère pouvoir confirmer malgré le contexte sanitaire. Les Socios, l’association des anciens joueurs du Sporting, la Ligue corse de Football, les communes de Bastia et Furiani, la CAB, mais aussi l’ensemble des médias, et parmi eux, la TV des supporters Minenfootu, et NRJ Corse, s’associent au Sporting Club de Bastia pour commémorer l’événement.

Ce moment n’est pas nostalgie, mais joie et fierté de ce qui a été vécu, et volonté de raconter l’histoire à la jeunesse, faire revivre ces moments de communion autour du club. Pour le président Claude Ferrandi, « on est sur un projet de reconstruction. Ce projet trouve ses fondations dans l’Histoire du club. Il est très important de pouvoir transmettre tout ce qui a été fait et notamment cette belle victoire de 1981 pour bâtir et continuer à aller vers l’avant. »

Ce que confirme Didier Grassi, journaliste RMC au moment de la catastrophe de Furiani, il en a été victime et en est devenu l’un des porte-paroles, membre de la Ligue corse de Football, adjoint au maire de Bastia, et bien sûr supporter invétéré, il est aujourd’hui aux côtés des initiateurs de cette commémoration festive, Jean Philippe Thibeaudeau, chargé de communication du club, et Bernard Mosca de NRJ Corse.

« Ce qui compte, c’est que tout le monde se mobilise autour du club comme c’était le cas en 1981 et comme ça l’a été dans toutes les périodes fastes ou plus difficiles. La force de ce club c’est ça, c’est la mobilisation de ses supporters, mais bien au-delà aussi, de tous ce qui pèse dans le monde économique. Je crois qu’ainsi le Sporting a encore de belles pages à écrire dans les semaines et les années qui viennent » explique Didier Grassi.

« Une histoire extraordinaire. On a commencé difficilement puisqu’on s’était pris une raclée à Martigues, mais on a battu l’ancien vainqueur qui était Monaco, puis Lens qui était notre premier grand adversaire depuis la coupe de 72, et enfin le grand St Etienne avec tous ses internationaux dont le chef de file était Michel Platini et nos anciens joueurs, Zimako et Johnny Rep ! Malgré cela Louis Marcialis, Charlot et son équipe de lions l’ont emporté » se souvient Michel Sorbara, président du club en 1981. Et u lione di Viscuvatu, Charles Orlanducci, de rajouter « on a eu avec nous le public de toute la Corse. On a vécu la même émotion qu’en 1978. On a ressenti profondément quelque chose d’extraordinaire. On était une famille. Tuttu u mondu parlava corsu. »

Gilles Cioni l’actuel capitaine est témoin du passage de relais dans la ferveur et la passion de ce qui est plus qu’un club, une institution : « je n’étais pas né en 81, mais quand on est tout petit on se nourrit de ça, et quand on est un supporter, on voit les exploits… On ne peut pas ne pas être touché quand on est un jeune Corse. Quand comme moi on a signé sa première licence à 9 ans au Sporting et qu’on arrive en professionnel, on a forcément ces images-là, c’est quelque chose d’incroyable. »

François Caffarel, ancien joueur et membre du conseil d’administration du club se souvient à son tour : « À la maison c’était bleu, c’est comme ça, je ne pouvais pas m’en détacher, c’était viscérale, c’était le quotidien. La victoire de 81, l’épopée 78, c’est ce qui a fait toute notre enfance. On a grandi avec nos aînés, on était obligé de s’identifier à eux, ils représentaient bien sûr notre objectif de devenir professionnel, mais aussi la réussite. On ne peut pas nous l’enlever, c’est notre histoire. »

« La coupe de France a été jusqu’à la Réunion » se rappelle Michel Sorbara, « à la demande d’un procureur général pour la fêter avec les Corses de la Réunion ! »

« Beaucoup de personnes, et beaucoup de communes sont attachés au club, on les remercie de croire en nous, en ce club qui fait vibrer la Corse depuis tant d’années. En espérant que cette tournée sera aussi l’occasion de fêter un autre événement » celui du retour du Sporting parmi les pros, rappelle le président Ferrandi qui garde cependant la tête sur les épaules, gage de réussite et de pérennisation du club dans l’élite. « On a tous envie que le club aille loin. On essaiera de le porter le plus loin possible et surtout le mieux possible, en faisant les choses convenablement. » Evviva ! •

F.G.

 

* Sources Facebook : https://bit.ly/3us6E4E

 

 

Les projets

L’ambition, on le sait, c’est la Ligue 2, puis la Ligue 1 le plus vite possible. Retrouver l’élite que le club n’aurait jamais dû quitter, en bâtissant une entreprise solide.
Aussi, outre le projet sportif, il y a le projet de modernisation du stade porté par toutes les institutions concernées (CAB, ville, Collectivité de Corse) et qui prévoit notamment la couverture (enfin !) des tribunes Est et Ouest, l’implantation de deux écrans géants, une vraie sonorisation, des points wifi dans l’espace VIP mais aussi dans chaque tribune.
Les travaux devraient débuter début 2022 et s’évaluent aujourd’hui à 8M d’euros.
Le projet du club c’est aussi son implantation, dans sa région, pour sa jeunesse. Ses résultats, ses ambitions servent toute une économie, et vont au-delà du stade Armand Cesari, avec notamment un centre de formation à sa dimension, à Borgu, pour former les futurs joueurs. Forza ! •

 

 

Le parcours
32es de finale, Bastia, club de Ligue 1, l’emporte 3 à 0 face au SM Caen qui évolue en Ligue 2.
16e de finale, on attaque les matchs retours et Bastia élimine l’AJ Auxerre, club de Ligue 1, 2 à 1 à Furiani et 1 à 1 à Auxerre.
8es de finale, Bastia est confrontée au prestigieux AS de Monaco, et l’emporte 2 à 0 à Furiani, en marquant un précieux but synonyme de qualification à Monaco pour le match retour 1 à 2.
¼ de finale contre Martigues (Ligue 2), Bastia s’incline 3 à 0 contre la révélation de cette 64e coupe de France… mais Martigues qui pensait l’affaire pliée, s’effondre à Furiani face à une extraordinaire Remontada du Sporting 5 à 0.
Demi-finale, dans le dernier carré, le SCB rencontre la prestigieuse équipe du RC Lens et l’emporte 2 à 0 à Furiani puis 1 à 0 à Lens, un exploit qui lui ouvre les portes de la finale !
Finale. Un Parc des Princes en Bleu. Le grand St Etienne, qui vient d’être sacré Champion de France avec son capitaine Michel Platini, est terrassé par la fougue bastiaise 2 à 1 grâce aux buts de Louis Marcialis (50e) et Roger Milla (58e), Santini réduisant l’écart sur pénalty à la 72e pour les Verts. Petite anecdote, les bleus refusent le vestiaire visiteurs au moment de leur installation au Parc car c’était celui qu’ils occupaient lors de leur défaite en finale de la coupe de France 72 contre Marseille… On leur ouvre donc le vestiaire du PSG, et on connait la suite ! Images inoubliables, les supporters s’emparent des Champs Élysées… pendant qu’à Bastia jusque dans les villages les plus reculés, ceux restés dans l’île envahissent les rues. Au retour de Paris, le tarmac de Poretta est inondé de supporters avant que les joueurs n’entament la lente procession jusqu’à Bastia, la foule envahit les rues de la ville avec, en tête, juchés sur un camion, la Coupe, les joueurs, leur entraîneur, Antoine Redin, toute une ville en bleu et blanc, tout un peuple en liesse, moments inoubliables qui ont marqué nos vies ou celles de nos parents, habités par un espoir chaque saison recommencée, de faire revivre de tels moments de passion et de communion à notre jeunesse. Seul Bastia sait réaliser de tels liens intergénérationnels. L’histoire continue. •

 

  • Les supporters envahissant le tarmac à l’aéroport de Poretta.
  • Pendant le match.
  • Le capitaine des bleus brandissant la coupe de France, et à travers cette image le sourire et la fierté de toute la Corse.
  • Explosion de joie à la fin du match.
  •  « Nous avions été tellement déçus et frustrés par notre finale UEFA après une saison extraordinaire que le jour de cette finale rien n'aurait pu nous arrêter, confie Paul Marchioni. Il s'agit du premier trophée et de la première Coupe remportés par le club, tout un symbole… c'était fabuleux ! Un souvenir impérissable. »
  • L’équipe finaliste. De g. à dr. : Debouts : Jean Louis Cazes, José Pastinelli, Félix Lacuesta, Pierrick Hiard, Jean Louis Desvignes, Charles Orlanducci. Accroupis : Marini, Alain Fiard, Roger Milla, Joël Henri, Louis Marcialis, Simei Ihily, Paul Marchioni.
  • Le retour triomphal des joueurs à Bastia avec Dame Coupe !
  • La Coupe de France.
  • Avec Jojo Petrignani, le retour triomphal des joueurs à Bastia.