I messaghji d'Edmond Simeoni

A precarità

Edmond Simeoni était de toutes les luttes. Et parmi celles-ci, la lutte contre la précarité était une préoccupation constante. Impliqué depuis longtemps pour juguler le problème, il écrivait, le 29 mars 2016, au Docteur François Pernin, porte-parole du Collectif de Lutte contre les Exclusion, « il est temps de partager les démarches, de rechercher des synergies et d’inscrire la lutte contre la précarité, notamment non plus dans le domaine factuel mais dans le domaine structurel et dans la prévention (par exemple, un tourisme médiocre sur trois mois, laisse en aval des situations qui peuvent dégénérer ; l’abus des petits boulots agit de même). Il faut enfin un vrai plan de développement et non plus une économie d’assistance ; la Corse a les atouts pour le faire si elle en a la volonté et si elle se mobilise dans ce but. »

Incontestablement, dans ses appels obstinés ou dans ses actions, il aura été un artisan de la charte, puis du Plan de Lutte contre la précarité, adoptés par l’Assemblée de Corse, et qui font de notre île, une pionnière en la matière. «On ne peut plus s’accommoder de dizaines de milliers de personnes à la rue ou à la traîne. Sans recours à la méthode, rigoureuse, éprouvée, l’échec est garanti. N’hésitez pas à me solliciter car je reste disponible, dans de nombreux domaines. Il aura fallu 10 ans d’efforts partagés, de votre travail inlassable avec la CLE notamment, pour ouvrir enfin des perspectives !!! Era ora è più chè tempu !!! » disait-il encore, profondément déterminé et impliqué.

Le 23 octobre 2017, il signait un texte sur son blog intitulé « Pauvreté Exclusion » qui saluait l’action de la Coordination inter-associative de lutte contre l’exclusion (CLE). Extraits.

 

A precarità

“Près de soixante mille personnes vivent audessous du seuil de pauvreté !!!! Les logements sociaux sont insuffisants, la vie est trop chère, le chômage sévit et la Corse a un record de pauvreté !!! (…) Les organisations de solidarité ont toujours poursuivi en Corse leur tâche remarquable d’entraide, d’alerte. Puis un jour, avec François Pernin et d’autres, elles se sont fédérées dans la « CLE » qui a marqué une étape importante dans l’évolution de ce dossier. Leur force d’explication, d’action a été décuplée et progressivement la société et de nombreux élus ont pris conscience de ce drame social qui trouve son origine, certes dans les carences du développement, dans les inégalités sociales mais surtout dans des causes structurelles d’un développement inéquitable et mal maîtrisé. Le Docteur Emmanuelli, créateur du Samu International, nous avait confortés ou convaincus dans l’intégration de l’importance de ces facteurs dans la réflexion et l’action.

D’où la nécessité de penser et d’organiser une mise en valeur de l’île et un aménagement du territoire qui ne soient pas une source croissante de précarité.

Aujourd’hui, à l’aube de la Collectivité unique, au moment où la prise de conscience et l’implication insulaires sont incontestables et vont crescendo, au moment où on préconise et où on amorce un redressement salutaire du civisme, au moment où on pense collectivement à un autre type de développement, plus réfléchi, plus diversifié, plus solidaire, les jalons sont posés, dans une société mieux informée et plus présente, pour que tous les maillons de la nécessaire chaîne humaine et institutionnelle – la population, les élus, le corps social, l’État, l’Union européenne- se rejoignent dans la réflexion et l’action collective, concertées.

Dans l’ile, les contacts sont pris, affermis, entre la Clé, la CTC, la Ville d’Aiacciu, la Ville de Bastia, l’État pour approfondir et opérationnaliser les choix indispensables. L’espérance est là.

Les résultats positifs dans cette lutte sont conditionnés par ces exigences.

Il faut féliciter sans réserve, toutes celles et ceux, toutes les institutions, qui se sont engagées dans cette voie

généreuse et salutaire. Exemple à méditer et à suivre.

Là encore, eu égard au chemin parcouru, j’ai confiance, malgré la complexité et les difficultés de la tâche. »