Protection de l’enfance

Joyeux Noël à la petite Wissal !

Nos lecteurs se souviennent de la mobilisation de diverses associations auprès de la petite Wissal et de sa maman d’adoption. Ces associations sont heureuses de nous faire savoir qu’elle fêtera son premier Noël dans sa famille, entourée de l’amour des siens… Un beau message de Noël !

 

«Vous vous souvenez de la petite Wissal ? Pour rappel, cette petite fille qui a aujourd’hui 3 ans avait été condamnée dans des conditions contraires à l’intérêt supérieur de l’enfant à rester presqu’un an de trop dans un orphelinat, sa maman d’adop­tion ayant été jugée inapte sur des erreurs d’évaluation administratives, et le refus de le prendre en compte après que cela lui ait été signalé.

Plusieurs associations s’étaient battues pour qu’elle soit enfin dans les bras de sa maman.

Nous sommes heureux de vous donner de ses nouvelles : depuis 3 mois elle est en Casinca, elle est aimée, elle est choyée, elle est soignée, elle va à l’école, elle a un amoureux et attend impatiemment le Père Noël. Cela, c’est grâce à ces asso­ciations qui doivent être citées ici : Avà Basta, C2ARI, Donne è Surelle, EFA2B La Ligue des droits de l’homme et Orphelin’Aide.

C’est aussi grâce à cinq élus corses qu’il faut remercier parce qu’ils et elles se sont personnellement engagés : l’eurodéputé François Alfonsi, Serena Battestini élue à l’Assemblée de Corse, Benoît Bruzi, maire de Viscuvatu, Lætitia Maroccu élue à la ville d’Aiacciu en charge de la protec­tion de l’enfance et le sénateur Paulu-Santu Parigi. Il faut aussi citer trois méde­cins particulièrement engagés en Corse pour la défense des droits humains : les docteurs Hatem Ballé, Jean-Pascal Muracciole et François Pernin.

Il faut remercier la presse qui nous a permis de sauver cette petite fille : ARRITTI, RCFM et Corse Net Info.

À l’époque, l’Aide Sociale à l’enfance (ASE) de Corse s’était tellement offus­quée que ce combat soit rendu public dans cette presse qu’elle s’était fendue d’un communiqué sur le forum de RCFM pour affirmer en substance que cette affaire ne devait pas être exposée publi­quement au prétexte que les informa­tions de ce dossier étaient confidentielles. Mais heureusement que nous avons rendu cela public ! Au point que le juge qui a statué dans cette affaire a affirmé qu’en 30 ans c’était la première fois qu’il voyait le ministère de la Justice revenir sur l’une de ses décisions ! Experte en pro­tection de l’enfance, Michèle Créoff, invitée le 6 décembre à Aiacciu par l’ARS de Corse dans le cadre de l’Agora de la Santé, rappelait que le « secret » ne pou­vait constituer une cause susceptible de faire taire les lanceurs et lanceuses d’alerte quand il s’agissait de défendre un enfant… « On ne peut pas attendre un jugement avant d’agir pour protéger un enfant… Il faut être très prudent sur la notion de secret, il y a une obligation de dénonciation… Il faut accepter de penser autrement, faire un pas de côté pour s’autoriser à agir ».

Malheureusement le cas de la petite Wissal n’est pas le seul où un(e) enfant et des postulants à l’adoption ont dû subir les erreurs des services de l’ASE sans que jamais leur hiérarchie n’intervienne malgré bien des interpellations de notre part. Certaines associations ont d’ailleurs souvent été maltraitées pour justement tenter de soulever les problèmes et dys­fonctionnements qui se posent…

Ce qui est absolument anormal.

Les personnels par la faute de qui cette petite fille et sa maman ont tant souffert continuent-ils d’exercer au sein de l’ins­titution ? Une révision des protocoles d’intervention a-t-elle été faite ? Des for­mations sont-elles envisagées pour remé­dier aux erreurs de prise en charge ? Des excuses ont-elles été présentées à Wissal et à sa maman ?

Enfin, les services de l’institution qui avaient délibérément menti au sujet de la capacité de cette maman à être mère et au sujet de ses revenus ont-ils pris des nouvelles de l’enfant ?

Que tous ceux qui nous ont soutenus dans cette lutte pour Wissal le sachent : elle va bien et chaque fois qu’il nous sera possible de sauver un enfant, nous conti­nuerons de rendre publiques nos actions.

Nous demandons aux pouvoirs publics, État et ASE, de bien vouloir recevoir des représentants de chacune de nos asso­ciations afin que nous leur soumettions les problèmes graves qui ont été portés à notre connaissance dans le domaine de l’enfance et qui parfois relèvent, comme dans l’affaire de la petite Wissal, de violences institutionnelles. Dans l’in­térêt des enfants, il nous faut travailler en bonne intelligence et la Collectivité se doit de prendre attache avec les asso­ciations qui oeuvrent sur le terrain pour approcher la réalité des situations et par­faire la prise en charge.

Pour notre part, nous restons totalement disponibles et ouverts à la discussion pour échanger sur les points à améliorer selon nous dans le fonctionnement des services.

Notre unique objectif est et reste l’intérêt supérieur de l’enfant qui est un principe intangible que tous doivent respecter. »

 

C2ARI, Donne è Surelle,

EFA2B et Orphelin’Aide.